mercredi 27 janvier 2010

Téléthéâtres & Mises-en-scène


If you can,t beat them, join' em

Sarko le chiot n'a pas pu résister. Il s'est offert un gros nonosse.

Hyper copain avec les dirigeants de TF1, au plus bas de sa popularité (32%) dans l'opinion publique, il a réuni 10 citoyens Français qui en avaient gros sur le coeur et s'est payé 120 minutes de questions/réponses à heure de grande écoute.

Les questions étaient bien entendus entre les mains de l'homme à la tête de chien quelques jours avant afin qu'il ne paraisse pas pris bouche particulièrement bée. Ceci permettais aussi à son équipe de recherchistes de travailler des réponses de type "je suis avec vous pas contre vous".

Du snake charming comme on dit. De l'hypnose.

Pour la circonstance, on avait écourté le téléjournal de 20 heures, puisque le président entrait en scène à 20h15, face à la présentatrice Laurence Ferrari, qui n'est pas la plus dangereuse des intervieweuses. La chaîne privée avait renoncé à la tranche publicitaire de 20h30, plus importante de la soirée, et l'émission s'est poursuivie aussitôt, face à des Français sélectionnés par TF1 pour leur représentativité, et un animateur choisi par le président.

Le groupe constitué par TF1 n'était pas ridicule. On y trouvait un trentenaire d'origine maghrébine, un autre d'origine africaine, une diplômée de 26 ans à la recherche d'un premier emploi, une employée d'entretien payée au salaire minimum dans la grande distribution, une agricultrice au bord du dépôt de bilan, un délégué syndical dans l'automobile qui n'avait pas froid aux yeux, une infirmière débordée, bref une nette majorité de mécontents sans complaisance. Notamment sur le chômage, la dégradation du système hospitalier, les salaires faramineux de quelques grands patrons, etc.

Sarko s'est très bien tiré d'affaires. Il sait jouer aux cartes le chiot. Non seulement était-il très à l'aise (bien sur il tirait toutes les ficelles)mais si il avait pu il aurait ronronné en studio. Mais une chiot qui ronronne ça ne fait pas très viril quand même allez, zou! tasse-toi pauvre con! Le barbette a eu la gueule ferme sur son nonosse. Mais quand on est arbitre, joueur et adversaire à la fois et qu'on décide des réglements on ne berne personne. On joue tout seul.

Cet exercise de manipulation de l'opinion publique deviens de plus en plus fréquent.

Ici, Harpon le gigon a choisi d'éviter les deux dames de fins de soirée pour son dernier tête-à-tête. Mesdames Thibault et Galipeau ont été assises sur le banc au profit de deux hommes car Stephen et les femmes, ça ne passe pas bien. Il les aimes si dociles que face à l'aggressivité de certaines questions il pourrait facilement paraitre aussi masculiniste dégradant qu'il l'est.

En Italie Berlusconi, contrôle tous les médias papiers et télé. En Chine ça s'étend jusqu'au contrôle de l'internet.

Ça va bien quand on a appris son rôle en coulisse pour donner de l'impression de candide et de direct.

Mais ce type de dychotomie entre la réalité et la plèbe populaire que semblent vouloir contrôler ses controls freaks créé de la totale asymétrie quelques fois.

Comme cette semaine chez l'empire de Pol Pot Péladeau.

Suite à la première de la télé réalité Québec-Montréal dimanche soir, les journalistes radios, écrits et électroniques ont été unanimes: Ça ne regardait pas bien. La série commençait tout croche et beaucoup d'ajustements sont nécéssaire pour remettre le tain sur les rails. C'est même l'une des productrices de l'émission qui l'avouait dès le lendemain en pleine conférence de presse. "Faut refaire nos devoirs" a-t-elle mentionné avec justesse.

Pourtant, si on ne lisait que les articles du Journal de Montréal et les articles sur Canoë.ca, les produits dérivés de la famille Québécor, la même émission ratée avec sa musique pompier digne des anges de la rénovation ou de America's Next Wannabe a été un total succès qualitatif. Une idée géniale. Un must.

Must rework?

Nonon, un incontournable de la télévision. Une totale réussite sur tout les fronts.
Même sur le front du joueur de Québec qui a planté en pleine face en embarquant sur la glace. On aurait même pu croire que c'était Laporte lui-même qui avait signé les articles en Novembre dernier.

On appelle ça tricher un petit peu.
Un petit peu beaucoup.

On appelle ça jouer au con aussi.

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