vendredi 16 avril 2010

Une Sérieuse Journée


J'ai fait ma première nuit complète dans mon lit depuis Janvier!

Ma troisième depuis le 17 Décembre 2009.

Je suis un bon bébé.

La belle en était tellement surprise qu'elle m'a accueilli avec un tendre "Qu'est-ce que tu fais là?"

"Je mérite une médaille hein? avoue." lui ai-je marmonné.

La DORMEX que je me suis pris avec le whisky de fin de soirée aura aidé.

J'ai quand même voulu fêter la chose. Jour de pluie = jour de ciné. Je me taperai donc des films toute la journée.

Récemment, notre dvd du salon a rendu l'âme. On l'a remplacé par un dvd/blue-ray. Moi qui distingue à peine le HD de l'image conventionnelle, il ne m'étais pas encore venu à l'idée de me louer un blue-ray.

J'ai pas loué, j'ai acheté. Sin City à 11.99$. Les blue rays sont plus dans la branche des 30$ et sont (supposément) l'ultime expérience télé je me suis dit qu'il me faillit un film délicieusement visuel. J'ai sauté sur cette occasion. J'avais adoré l'esthétique de ce film de Frank Miller (inspiré de sa bd)et de Robert Rodriguez. Je l'ai réécouté et j'ai encore beaucoup aimé.

Puis j'ai été au club vidéo. Loué trois films. The Umbearable Lightness of Being que j'avais lu dans les années 80. Les bons livres ne font pas nécessairement de bons films. J'ai trouvé que le film de Philip Kauffman de 1988 manquait légèrement de saveur. La matière était pourtant si riche. Les images ne rendent pas justice aux mots de Milan Kundera.

Puis j'ai écouté Caché.

Je dois revenir sur ce que j'ai déjà dit sur les films de Michael Haneke. Celui-là est tout à fait remarquable. Ce film sur le doute, la confiance et la paranoia et le sentiment de culpabilité aussi refoulé soit-il est d'une angoisse progressive tout à fait saisissante. Je découvre que ce que j'admire de ce dérangeant réalisateur c'est son économie de plan. Pas de montage vertigineux. De longs plans, relativement simples, qui nous installent dans la scène si confortablement que l'on finit pas être doublement plus déstabilisé quand l'action devient trouble. Trouble omniprésent dans l'oeuvre de Haneke. De manière diffuse mais toujours dérangeante. Daniel Auteuil est formidable dans un rôle se rapprochant de celui qu'il jouait auprès d'Isabelle Huppert dans La Séparation. Une mise en abîme habilement livré cette fois aux côtés de Juliette Binoche qui, 17 ans après The Umbearable Lightness of Being, est toujours aussi bonne et transcendante.

"Hanté" serait le mot juste pour parler du cinéma de Michael Haneke. Et je vous jure que ce film pourra vous hanter longtemps.

Je retourne 100% ma veste: voici un cinéaste qui m'intéresse.

Cet homme est le cinéaste de l'ombre. Au sens propre. Il filme l'ombre mieux que quiconque. L'ombre chez l'Homme. Caché m'a davantage fait aimer Le Ruban Blanc.

Mais je vous préviens les fins de ses films sont toujours les plus bêtes.

Puis je me suis lancé dans le visionnement de A Serious Man des Frères Coen.

Je ne dirai jamais assez de bien des frères Coen.

Leur dernier effort est tout simplement jubilatoire. Les deux frères maitrisent si bien leur art qu'ils peuvent se permettre les neufs premières minutes de leur film en hébreu et on s'amuse pareil. la trame sonore est toujours merveilleusement juste et ce film ne fait pas exception. Tout en judéité, il nous montre la vie ordinaire aux États-Unis entre 1967 et 1970, d'un professeur de mathématiques à qui arrive à peu près tous les malheurs possibles.

Malheurs toujours hilarant entre les mains des deux Coen qui mettent la vie de leur héros entre les mains d'un Dieu à la dent particulièrement raide.

Quand la belle est arrivée à la maison elle m'a lancé:

"On s'écoute tu des Desperate Housewives?"

O.k.

Fait longtemps que je me suis écrasé devant la télé.

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