mardi 6 juillet 2010

Robert A. Probert (1965-2010)


Après avoir joué son hockey junior entre Windsor (sa région natale où il a marqué 60 buts en 55 matchs) Brantford, Hamilton et Sault-Ste-Marie, Bob Probert a été repêché par la LNH en 1983 par les (alors) pénibles Red Wings de Détroit.

Il fût selectionné 46ème, la même année que furent sélectionné Steve Yzerman et celui qui deviendrait l'autre moitié des "bruises brothers" Joey Kocur. C'est que Bob, 6 pieds 3, 225 livres est un rude gaillard. Et avec Joey Kocur, qui affectionne lui aussi le jeu rude et les batailles, les deux joueurs arriveront juste à temps pour protéger les stars montantes des Red Wings, Yzerman, Adam Oates, Sergei Fedorov ou Petr Klima qui feront des Wings une redoutable dynastie.( Klima sera aussi un excellent partenaire de brosse hors-glace by the way).

Dès l'arrivée de ce géant qui donne du courage à toute l'équipe, les Wings obtiennent leur tour régulier dans le carré d'as des finalistes de la coupe Stanley. Le gros numéro 24, dirigé par Jacques Demers, fait sa large part en donnant des corrections à quiconque jetterais un regard impropre à ses coéquipiers.

En 1987-1988, sa répuation s'établit dans la ligue. Il obtient 398 minutes de pénalité durant la saison et termine troosième marqueur du club avec son chum de brosse, Petr Klima. Quand son club est éliminé en demie-finale par la bande à Gretzky et Messier, Probert est le tout premier marqueur des Wings avec 21 pts.

Il vient de créer un style de joueur: le destructeur aux poings capable de faire des points.

Cette année-là il participe même au match des étoiles ce qui est une hérésie puisque le style qu'il pratique pour en faire une star est inexistant au match des étoiles. Ce sera la seule fois qu'il y jouera. Il devient très populaire partout dans la ligue. Il est si populaire hors glace qu'il multiplie les mauvaises décisions/fréquentations.

Alcoolique notoire (lui et Klima), il est arrêté pour possession de cocaïne en 1989. Il fera trois mois de prison au Minnesota puis trois autres dans une maison de transition afin de décrocher de la poudre. La Ligue nationale le suspend aussi indéfiniment.

Lors de son retour avec les Wings, il est nommé co-capitaine avec Gerard Galland. On mise sur sa popularité et on veut le responsabiliser dans le club. Il obtient ponctuellement des saisons de 300 minutes de pénalités mais de près de 40 pts quand même.

Il ne gagnera jamais la Coupe Stanley avec les puissants Red Wings. En fait plus le talent progresse à Détroit, plus il s'enlise dans l'alcool et les amphétamines. Son pote Joey Kocur est envoyé aux Rangers en 1991 et gagnera la coupe avec eux trois ans plus tard. Au même moment, Probert fait un sérieux accident de moto avec un taux d'alcool triplement au-dessus de la limite permise et on trouve de la cocaïne dans son sang.

Les Red Wings en ont assez et le laisse tomber.

Quand Kocur est ramené à Détroit en 1997, Probert est déjà à Chicago depuis deux ans. Ses problèmes hors glace deviennent une distraction majeure pour le club. Sa première saison avec les Black Hawks sera sa dernière de 40 pts. Il demeure une force avec ses poings mais menace de moins en moins.

Il marque le tout dernier but de la LNH dans le vieux Maple Leafs Garden de Toronto avant qu'il ne soit démoli en 1999.

Il a fait quelques semaines en tant qu'"assitant commentateur" pour les Black Hawks de Chicago mais son vocabulaire n'ayant jamais été sa force, et tombant presqu'aussitôt en maison de désintoxication (qu'il connait déjà trop bien), il se retire définitivement de la LNH.

Il participe à des matchs amicaux d'anciens de la LNH.

En 2004, il a une altercation avec des vendeurs de drogue qui forceront les policiers à utiliser leur Taser Gun sur lui.

Un an plus tard il est à nouveau arrêtté pour avoir troublé la paix, résisté à son arrestation et aggréssé un policier. Un mois et demi plus tard il est à nouveau arrété violant sa probabtion de ne pas se tenir dans un lieu vendant de l'alcool.

Quand on retire le gilet #19 de Steve Yzerman, Probert obtient sa toute dernière ovation majeure en poussant la chaise roulante de Vladimir Konstantinov. Le symbole est fort, Konstantinov est tombé paralysé à vie au sommet de sa carrière quand la limousine conduite par un chauffeur sous l'effet de la drogue a fait un sérieux accident le lendemain de la victoire de la coupe Stanley des Red Wings.

Le coeur de Bob Probert a assez pompé, il a expiré hier sur son bateau du lac st-Clair.

C'est un étrange animal drôlement craint qui s'est éteint.

À l'âge de 45 ans, devant ses 4 enfants.

1 commentaire:

Tym_Machine a dit...

RIP Bob Probert, un autre joueur de hockey parti trop vite à l'instar de Steve Chiasson, John Kordic, Bryan Fogarty et Pelle Lindbergh.