lundi 25 octobre 2010

Acapulco

En avril 2008 nous étions à Cozumel toute la famille. On nous avait avisé le matin même de ne pas sortir d'un certain perimètre car la guerre entre les brutes de la drogues et les policiers sous-équipés faisait rage depuis la veille.

On nous avait alors dit que les fier-à-bras du monde interlope n'hésiteraient pas à tirer sur un blanc ou à le prendre en otage dans une rixe.

En Janvier 2009, la tête d'un chef de police Mexicain a été livrée au commissariat de Mexico par les caïds de la drogue afin de livrer un message clair à ceux qui voudraient se mettre dans le chemin de leur commerce.

Un mois jour pour jour plus tard, quand un autre policier et un gardien se sont aussi fait tuer par les sbires des barons de la drogue, le nouveau chef, sous plusieurs menaces de subir le même sort, a choisi de quitter ses fonctions laissant le champ libre aux voyous.

En juin de cette même année, c'était le far-west au Mexique. À Acapulco plus précisément. Un endroit qui rimait beaucoup plus avec tourisme et bain de soleil que meurtres et bain de sang. À un certain moment dans le paradis touristique un camion remplis de gens masqués avec de grenades et des mitraillettes est venu en renfort aux bandits dans le site touristique. L'armée a tiré dans le tas. Pendant l'opération, la police a saisi 36 mitraillettes, 13 fusils à compressions, deux grenades (la plupart ayant été utilisées), 13 grenades à fragmentation, 3525 cartouches de munition et 8 véhicules.

Les rues étaient désertes car les touristes s'étaient tous barricadés dans une nouvelle version du "paradis vacancier".

2300 personnes sont mortes dans le cadre de la guerre livrée à la drogue au Mexique en 2009.
En février 2010, c'était plus de 18 000 morts qu'il y a avait eu depuis le début de cette guerre livrée aux rois de la drogue du Mexique à l'arrivée du président Claderon en 2004.

Acapulco, le joyau du Pacifique, a été réattaquée en mars. 17 autres morts se sont rajouté. Des corps décapités, des policiers assassinée et suspendus là où il pourrait être vus (je me suis limité à une seule image brutale par pudeur mais elles sont faciles à trouver sur le net).

Voilà que depuis la semaine dernière, le Mexique à nommé un nouveau chef à la tête de sa police. Une suprenante idée tout de même mais une idée inévitable car elle était la seule candidate à un poste que personne ne voulait. Elle représente l'espoir de toute une jeunesse qui en a assez de la violence et qui refuse de baisser les bras.

Une jeune femme de 23 ans, jeune criminologue diplômée, mère d'un garçon. Nouvelle patronne de la lutte contre le bandistisme. En juin dernier, les crapules de la drogue ont assassiné le maire du village voisin des bureaux de la nouvelle chef de police. Près de la limite du Texas, des villages ont été abandonnés par les habitants malgré la présence protectrice de l'armée.

Aux côtés de la jeune femme, treize agents de police, dont neuf femmes. Le budget dans la sécurité permettrait d'avoir dix-neuf agents, mais les candidats manquent compte tenu de la violence qui règne
Les policiers mexicains gagnent 300 dollars par mois et leurs vies n'a jamais été aussi facilement mise en danger. La police ne possède pas de voiture, ni même une bicyclette, et elle n'est pas armée.

Elle réclame donc aux autorités de l'État du Chihuahua plus de moyens et a annoncé qu'elle suivrait une politique de prévention plutôt que de se heurter frontalement aux cartels de la drogue.

Samedi, le sang coulait encore comme mot de bienvenue pour la jeune femme.

Gros gros défis pour la jeune Mariol Valles et le président Calderon.

Bonne chance à cette jeune femme au sang froid.
Et touristes, pensez à une autre destination soleil si vous le pouvez...

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