samedi 13 novembre 2010

L'École en Faillite

Quelle belle pub en faveur du décrochage nous as fait Jonathan Duhamel cette semaine.

23 ans, se faisait chier dans ses cours de finance, a choisi de jouer au poker à temps plein et de laisser tomber l'école, est aujourd'hui plus riche de 8 millions 900 000 dollars.

La vérité c'est que sont les écoles qui ont laissé tomber les jeunes (et non l'inverse).

L'école (comme les hôpitaux)est traitée comme une business par nos élus.

Avec 65% de sa clientèle, 60% au masculin, qui décroche, elle est en faillite.

"Oui mais on a le meilleur taux de raccrochage en Amérique!"...er...n'est-ce pas la confirmation que le premier petit bout de chemin que les étudiants qui lâchent y font, c'est n'importe quoi, garroché n'importe comment?

Quand j'étais étudiant, la voix de l'avenir était l'université. Tu voulais un job? un bon salaire? Ça te prenais un Bac. C'est encore le cas dans certains métiers précis. Toutefois mes diplômes (que je continue d'aller chercher) ont été en général le principal handicap de ma carrière professionnelle.

J'ai été interviewé par un nombre incalculable de décrocheurs ayant réussi. Un grand nombre de femmes aussi ayant élevés leurs enfants, et une fois ceux-ci autonomes, qui ont choisi de se lancer sur le milieu du travail. Leur formation? La vie.

Fair enough. Prove yourself kid.

Mes années de cul assis sur une chaise d'école leur était non seulement peu agréable mais le diplôme au bout pouvait, oui, être effectivement assez intimidant. Engageriez-vous quequ'un vous qui pourait paraître plus qualifié que vous? Prendriez vous le risque de vous mettre en péril vous même? Keith Richards pouvait-il vraiment engager Eric Clapton pour remplacer Brian Jones?

Diplômé d'université à 22 ans, re-diplômé d'une école spécialisée en télé à 26, quand j'ai voulu me présenter dans la tour de Radio-Canada ou sur les plateaux, j'étais entre 8 et 10 ans en retard sur certains travailleurs...

Avec ce que je sais maintenant, il aurait fallu que je décroche à la majorité pour mener la vie que je voulais mener.

Le taux de décrochage est élevé? Je crains que ce soit normal. Je ne dis pas que je suis en faveur du décrochage, mais tout est en place pour que ça arrive. Regardez encore en Angleterre, on vient de tripler les frais de scolarité. Coupant ainsi toute une partie de la population moins fortuné d'un droit au savoir.
On redoute les intellectuels. On les méprise même.
Regardez cette montée de la droite à Toronto, aux États-Unis, en Europe, dans l'ouest Canayen, dans le 418,  ici chez nous.

C'est autant de "fuck you" aux intellectuels.
Vous croyez qu'il n'y a pas de ça dans la baffe envoyée à Obama la semaine passée?
Ce sont les décrocheurs qui disent aux universitaires, "laissez-nous diriger".

On a longtemps dévalorisé les programmes techniques. À mon école secondaire, même le pavillon technique était géographiquement plus bas que les nôtres. Mille pieds plus loin et plus bas sur le terrain. Collé sur le boulevard. Un boulevard dont nous ne doutions pas qu'il menait directement au travail stable.

On a tant dévalorisé les programmes techniques que présentement, en technique d'usinage entre autre, on manque de personnel. Des salaires entre 42 et 70 000$, un an et demie d'étude, et on manque de monde...Que faire pour y être admis? Avoir ses maths, son français, son anglais de secondaire 4.

Tout le monde veut le poste de quart-arrière mais ça prend aussi des joueurs de ligne pour faire la société de demain.

Une société que des écoles trop au féminin ne rendent pas stimulantes pour les garçons en devenir. Une société où les parents n'encadrent plus assez (ou très très mal) leurs enfants. Une société qui ne lit plus alors que lire aide à s'exprimer clairement, comprendre l'autre, comprendre les choses de la vie, aide à structurer sa pensée.     

Notre permier minus a pointé du doigt les parents cette semaine.
Il a en partie raison. Ce ne sont pas tous les parents qui plonge le nez dans les devoirs de leurs enfants.
Je me considère dans l'autre camp, mais je sais que dans la classe de mon fils un bon tier ne font pas du tout leurs devoirs.

M'en vais en technique d'urinage.
Pour apprendre à pisser sur nos institutions scolaires.

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