samedi 4 juin 2011

Gary et les Jets

C'était 1981.

J'avais 9 ans et je ne jurais que par le hockey. Wayne Gretzky allait réécrire le livre des records en se tapant une saison dont les chiffres ne seront jamais battus.

92 buts (en 80 matchs)
120 passes
212 points

Je m'identifiais davantage (et plus modestement) à l'autre centre des Oilers, le #11. Il était plus agressif comme moi, baveux, frondeur, utilisé en avantage comme en désavantage numérique, Mark Messier obtiendrait 50 buts cette année là, moi 67. Par un drôle de hasard, sans le vouloir réèllement,  j'allais porter le #11 deux ans de suite.

Toutefois celui qui allait attirer mon attention cétait le premier choix au repêchage de 1980, Dale Hawerchuk, qui ferait passer son club du dernier rang, avec 9 maigres victoires, à un club qui terminerait deuxième de sa division. Les Jets de Winnipeg. Dale Hawerchuk aura 103 points à sa saison recrue. Il portait le #10. C'est si beau la ligne: 1 aux côtés du rond: 0. Mon chiffre préféré. Le jour de la naissance de mon fils.

À cause de lui, et de Ron Françis peu de temps après, le #10 est vite devenu mon numéro préféré. Je n'ai jamais eu la chance de le porter. Ma carrière a vite piqué du nez.

Toutefois les Jets atteindraient la finale de la coupe Stanley contre Boston dans ma ligue imaginaire, jouée avec mes cartes de hockey et une bille comme rondelle, et Hawercuk serait exceptionnel.

C'était 1993.

Gary Bettman, qui était vice-président senior et conseiller principal de la NBA, acceptait le poste de commissaire de la Ligue Nationale de Hockey. Personne n'était trop enchanté. Un rejet d'une ligue qui se dirigeait vers la grève?
Toutefois, Bettman allait faire passer la ligue d'un circuit qui faisait 400 millions à une ligue qui allait générer des revenus de 2,2 milliards en 2006-2007. Personnage central de deux conflits majeurs, un qui a amputé la saison d'une trentaine de matchs, l'autre qui a carrément annulé la saison en 2004-2005, Bettman est vite devenu une tête facile à huer.
Au Canada plus facilement qu'ailleurs alors que Bettman a mis (et met toujours) beaucoup d'efforts à essayer de développer le hockey dans des marchés du sud des États-Unis et a démontré très peu d'ouverture face au Canada et à ses investisseurts potentiels.

C'était 1995.

Les Jets de Winnipeg sont sauvés par la population qui rachète le club de son propriétaire pour une dernière saison, un regroupement citoyen nommé Spirit of Manitoba. Toutefois le 28 avril 1996, les Jets jouent leur dernier match au Manitoba et deviendront les Coyotes de Phoenix. Un club atroce, sur le respirateur artificiel depuis plusieurs années, en faillitte, et très assurément l'un des clubs qui jouera dans un nouveau marché d'ici trois ans.

C'étais mardi dernier.
Après une fuite d'un journaliste bien renseigné la semaine précédente, la LNH, Gary Bettman en tête, a dû offrir une conférence de presse, à deux jours du premier match de la finale de la coupe Stanley.
Si Bettman était heureux d'annoncer que les Thrashers d'Atlanta déménagaient dès l'an prochain à Winnipeg, il avait oublié d'en faire part à son visage. On enterrait bien Atlanta pour la deuxième fois en 21 ans mais la tête de croque-mort que ces gens faisaient...ouhlàlà...

Kennedy était mort à nouveau.

Il faut dire que du point de vue de Bettman c'est un cuisant échec sur toute la ligne. Atlanta, c'était des visées de son règne. Tout comme  Columbus, Nashville, Phoenix, Dallas, des clubs sévèrement menacés de déménagement dans les cinq prochaines années. C'est tellement un échec que les bonzes de la LNH imposent des règles absurdes aux "nouveaux Jets" comme l'obligation de vendre 13 000 billets de saison(sur 15 000 billets...duh!) et avec l'obligation que les acheteurs soit rattachés à leur engagement pendant des fois jusqu'à 3 et 4 ans...(selon la qualité des billets).

C'était demain.

Si l'aventure Winnipegoise s'avère un succès, ce en quoi tout le monde a confiance, les Nordiques n'ont pas à s'inquiéter, ils auront ou Ribeiro, ou Doan, ou Sergei K ou Rick Nash dans leurs couleurs d'ici 2015. Patience Québec, Winnipeg a eu besoin de 4 ans pour regagner son équipe. Quelle belle manière de passer le K.O. à Bettman que de ramener le hockey là où il a sa place: dans le nord.

Que la coupe Stanley de cette année se gagne au Canada par les Canucks serait une belle manière de pisser sur les quatres coins de son territoire.

Winnipeg: 13 000 billets de vendus dès le premier jour.

Dans tes dents Bettman.

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