mercredi 7 septembre 2011

Le Pied à Terre

Il arrive dans la vie de tous les jours d'avoir à faire valoir son point fermement.

Un grand coup de poing pour imposer le silence.
Et la mise au point. (point, poing, point)

J'ai eu à le faire à quelques occasions. Il y a des situations d'abus qui méritent un grand coup, ne serais-ce que pour enrayer un cycle de connerie et freiner l'élan de la prochaine bêtise. La guerre à la bêtise est une bataille éternelle mais qui est souvent portée par la réussite.

Mettre son pied à terre peut quelque fois mener au débordement.

C'est ce qui s'est passé entre Israel et la Turquie en mai 2011.

Ce jour-là, 6 bateaux en provenance de la Turquie et ayant à bord des militants pro-palestiniens qui comptaient apporter de la nourriture et des matériaux de construction au peuple palestinien afin de les aider à démolir le mur de la bande de Gaza, ont connu un trajet plutôt houleux.

Quand Israel a demandé de faire l'inspection du contenu de leurs navires, les turcs ont refusé. Comme les membres des équipages étaient tous du regroupement nommé Free Gaza, une ONG humanitaire turque à tendance islamique, les israeliens ont encore moins apprécié le refus de coopérer. Ils ont alors mis sur pied les opérations Sea Breeze et Sky Winds dans le but de bloquer la mission turque. La première mission était une intervention maritime et l'autre une intervention aérienne, principalement d'hélicoptère.
En pleine mer méditéranéène, 13 bâteaux Israeliens ont encerclé les 6 bateaux turcs. Des hélicoptères ont survolé tout ça. Cette fois ce sont les turcs qui se sont inquiétés. Ils ont aspérgés d'eau les quelques bateaux à moteur israéliens qui s'approchaient afin de s'assurer que les navires soient tenus à distance de la flotille. Les turcs, équipés d'habits para-militaires et armés de couteaux et de bâtons de métal, ont tiré de la vaisselle et des chaines de métal afin d'éloigner les hostiles voisins. 5 des 6 bateaux de la flotille ont offert une résistance passive au bordage israelien mais sur le bateau turc Mavi Marmara, la foire a très sérieusement pogné.

Une première équipe de 15 soldats israeliens est atterrie à la fois par voie maritime et par voie aérienne sur le bateau turc. L'ensemble des soldats a été renvoyée par dessus bord, l'un d'entre eux étant désarmé et l'arme réutilisée contre les hélicoptères, tandis qu'un autre soldat israelien a été poignardé dans le ventre. Israel a alors envoyé une seconde équipe d'intervention. Une troisième équipe israélienne a investi le bateau et en moins de 5 minutes il y avait 9 morts chez les intervenants turcs et 12 bléssés chez les soldats israeliens.

Chaque pays a blâmé l'autre sous prétexte que c'était lui aui avait commencé. Que c'était lui l'irraisonnable. Que c'était lui l'immature. Pour la première fois depuis la première guerre mondiale un président turc accusait un autre pays d'avoir été attaquée de manière abjecte. Israel a tout de suite rejeté toutes les accusations en prétextant qu'il n'ont agi que "défensivement" (avec des fusils contre des couteaux...). La Palestine a crié à l'affront.

Attention quand même.

Voilà trois pays tout à fait expert dans l'art de manipuler l'opinion public. Israel, c'est connu, n'est jamais coupable de rien. Ce qui est raconté plus haut est peut-être très nuancé par rapport au réèl fil des évènements. La Palestine a été "une victime" tellement souvent qu'il en vient difficile de départager le vrai du faux dans ce qui est rapporté de là-bas. Demandez aux turcs de vous parler du génocide arménien, vous n'aurez jamais la même histoire. Vous en trouverez même pour la nier. Et une centaine d'autres pour la réécrire.

Les relations israélo-turcs étaient déjà ua beau fixe avant même que cet évènement dramatique ne survienne. La Turquie a expulsé l'ambassadeur d'Israël en Ankara et gelé les relations militaires qui étaient auparavant une excellente collaboration avec le pays de Benyamin Néthanyahou. Elle exige des excuses formelle de la part du premier ministre, ce qu'il a juré cette semaine qu'il ne ferait jamais.

L'ONU a émis un rapport la semaine dernière qui condamnait une force excessive de la part des israéliens tout en donnant leur aval à la nécessité de l'intervention. Les conclusions du rapport  a été repoussé et par les turcs et par les israéliens.

Qui abusait de l'autre? Y a-t-il un bon et un méchant? rien n'est moins clair. Il y a toutefois parfum de guerre.

Un isolement croissant monte entre ses deux pays, tous deux déterminés à rester dans leur coin.

À frapper du poing sur la mème table. Une table en vitre.

À vouloir mettre fermement son pied à terre.

Un sol miné.

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