mardi 18 octobre 2011

Ioulia Tymochenko

Elle est belle.

Vous me direz que c'est superficiel, moi je vous dirais que c'est souvent le coeur d'un problème. Les gens s'arrêtent à ce que la maison à de l'air sans se donner la peine de la connaître de l'intérieur.

Mais là n'est pas nécessairement le problème avec Ioulia Tymochenko.

Femme forte dès son jeune âge, elle ne s'en laissera jamais imposer par les hommes. Quand son père quitte le foyer familial, enfant, en République Soviétique d'Ukraine, elle prend le nom de sa mère, qui est celle qui l'élève de toute façon.

Après de brillantes études c'est à 31 ans que le ciel s'ouvre pour la belle ukrainienne. Cette année-là, elle devient directrice de gestion de la société Ukrainian Oil Corporation. Quatre ans plus tard, elle est présidente Directrice Générale de systèmes énergétiques unis d'Ukraine et fait fortune en mettant à profit ses connaissances apprises au cours des dernières années et se créant ainsi un important réseau de contacts. On la surnomme alors "la princesse du gaz".

Ioulia est belle.
La beauté vend. Attire. La beauté c'est du miel. La beauté appelle le pouvoir.

Elle est donc naturellement poussée vers la politique. Avec une face comme la sienne, elle serait élue partout sans programme. Elle est tout de suite élue au parlement ukrainien de l'Oblast de Kirovohrad en obtenant 92,3% des voix de sa circonscription. En 1997, elle devient la première députée présidente du parti Hromada. Elle est ensuite réélue, en 1998 et 2002. En 1998, elle devient la présidente de la Commission budgétaire de la Rada. L'année suivante, elle fonde un parti politique, Batkivchtchina ( qui veut dire « Patrie » en ukrainien).

En 1999, le premier ministre Viktor Iouchtchenko la nomme vice-premier ministre chargée du fioul et de l'énergie dans son cabinet. Le système politique russe est plus pourri que chez les pourris (chez nous?). Iouchtchenko c'est ce premier ministre victime d'un empoisonnement partiellement raté qui l'a tout de même laissé défiguré lorsqu'il a commencé à être plus populaire que le dauphin du président Poutine en Ukraine. Lui aussi était beau. Les gens aiment le beau. Occupation Double sera toujours plus populaire que Tout Le Monde En Parle. Ioulia Tymochenko est toutefois limogée par le président Leonid Koutchma quand tenue responsable d'un conflit avec les oligarques de l'industrie. L'origine du conflit se trouve dans le fait que Tymochenko multiplie les efforts afin d'éliminer la corruption dans le milieu. En tant que vice-Premier ministre, elle fait cesser de nombreux arrangements illégaux et autres corruptions dans le secteur énergétique. Sous sa direction, les recettes de l'industrie et de l'électricité ukrainiennes ont augmenté de plusieurs milliers de pour cent. Elle a déchiré la pratique du troc dans le marché de l'électricité, exigeant que les clients industriels paient leur électricité en devises. Elle a également mis fin à de nombreuses exemptions particulières pour plusieurs organisations. La réussite de ces réformes signifiaient que le gouvernement avait suffisamment de fonds pour payer les fonctionnaires et augmenter les salaires. Rien pour plaire au Président. Koutchma préfère alors la corruption, plus facile à gérer. Il la limoge.
Mais Tymochenko reste encore très populaire dans la population. Ça irrite toujours les gens au pouvoir les gens plus populaires qu'eux. En territoire Russe en tout cas. Koutchma la fait arrêter pour "falsification de documents douaniers et de contrebande de gaz entre 1995 et 1997". Des accusations fabriquées de toutes pièces. Elle est brièvement incarcérée mais les mouvements populaires la font libérer.

Ioulia Tymochenko lance alors le Forum du salut national, en février 2001, en vue des élections législatives de 2002. Elle devient bien entendu la figure de proue des mouvements de contestations contre le président Koutchma. La Jeanne d'Arc de Russie est à nouveau accusée d'avoir versé des pots-de-vins à des responsables du ministère de la défense. Les poissons ne mordent plus. Tout ça pue la fabrication. Les accusations, sans preuves, sans fondement, tombent. Ce n'est que partie remise.

L'année suivante, elle est impliquée dans un mystérieux accident de voiture auquel elle survit avec des blessures légères. Certains pensent qu'il aurait pu s'agir d'une tentative d'assassinat de la part du gouvernement. Presque au même moment, elle fondait le Bloc Ioulia Tymochenko (BIouT), alliance de plusieurs partis d'opposition qui obtient 7,2 % des suffrages exprimés lors des élections parlementaires de 2002, ce qui lui permet de former son propre groupe au Parlement.

Lors des élections de 2004, elle apporte son soutien à son ancien patron, Viktor Iouchtchenko. Malgré les sondages qui montrent Iouchtchenko clairement gagnant, c'est le dauphin du pouvoir en place qui gagne lors d'élections truquées. Des manifestations ont lieues à Kiev dans ce qui sera appelé la révolution orange. On renverse les résultats, décriés partout dans le monde, et un nouveau scrutin donne gagnant Iouchtchenko. Il est alors en mesure de nommer un nouveau chef de gouvernement issu des forces coalisées de la révolution orange. Son choix se porte naturellement sur Ioulia Tymochenko.

Nommée première ministre, elle promet à nouveau de ne jamais céder à la corruption. Facile à promettre, difficile à appliquer. De l'intérieur, les dissensions sont si nombreuses que les démissions, sous ses ordres, se multiplent au sein du cabinet. Viktor Iouchtchenko la limoge à nouveau.

Ioulia Tymochenko redeviendra premier ministre en 2007 toujours auprès du président Viktor Iouchtchenko. Toutefois le torchon brûle entre les deux beautés dès 2008. Le divorce est total entre le parti du président et celui de Tymochenko. De nouvelles élections doivent alors avoir lieues.

Elle choisit maintenant de se porter candidate à la présidence de l'Ukraine. Elle se classera seconde derrière Viktor Ianoukovytch. Des fraudes massives ont lieues et des résultats plus que douteux le feront sortir victorieux. Elle sera chef de l'opposition ("Je ne pouvais pas gagner car je ne suis pas une candidate de la mafia et de la criminalité" dira-t-elle).

Afin de l'écarter du pouvoir, elle qui ose continuer a lutter contre la corruption, on fabrique une histoire d'abus de pouvoir ridicule qui l'ont condamné cette semaine à 7 ans de prison.

Soit tout juste assez pour que la belle Jeanne d'Arc, trop populaire, ne soit pas des courses de la législative de 2012 et de la présidenteille de 2015.

La proximité manifeste entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir politique rappelle celle de chez nous dans le dossier de la construction.


Russian malfunction?
Naaaaaaan! Vice planétaire.
Corruption wins.
Encore et encore.
Le miel attire les abeilles.

Les abeilles piquent.

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