lundi 10 octobre 2011

Le Minuscule Miroir des États-Unis

Pourquoi deux avions dans des tours jumelles?
Les gens se sont posés la question depuis dix ans.
Plusieurs se la posent encore.
Pourquoi?

Quelques indices:

Le Canada, les États-Unis et le Mexique ont enclenché en 1994 un accord de libre-échange (L'ALENA) qui permettrais aux trois pays de croisser économiquement et de hausser le niveau de vie de leurs habitants. Parmi les objectifs il y a ce point:
-Assurer les conditions d'une concurrence équitable dans la zone de libre-échange.

Traduction: si les États-Unis ne font pas les bons choix, travaillent mal ou sont tout simplement malhabiles, ce sera nécessairement de la faute d'un autre. ces échanges doivent être équitables mais plus équitables pour les US of A que pour quiconque.
Dans le secteur du bois d'oeuvre, le Canada est extrêmement bon. Le gouvernement canadien subventionne donc légitimement ce secteur car il rapporte beaucoup au Canada pas juste dans leurs exportations aux États-Unis mais aussi partout dans le monde. Les États-Unis sont minables dans le bois d'oeuvre. Donc leur explication pour leur manque de talent est que le Canada et ses provinces subventionneraient trop fortement l'industrie du bois d'œuvre en octroyant aux compagnies forestières des droits de coupe trop bas. Cette « subvention déguisée » favoriserait le dumping et porterait préjudice à l'industrie du bois d'œuvre des États-Unis. PFFFFFFFFFFFFFF!

De 1982 à 2006 les États-Unis de 4 présidents différents, trois républicains et Bill Clinton, ont maintenu cette farfelue théorie. TOUS les tribunaux et TOUTES les instances juridiques, canadiennes comme Étatsuniennes qui se sont penché sur le sujet ont donné raison au Canada . TOUTES.
Pendant 23 ans c'était une bataille à laquelle tout le monde et son frère à dit aux États-Unis, Shut up your face, you suck here. Mais comme les États-Unis le font avec les recommandations de l'ONU et les peuples extérieurs au leur, ils se moquent bien de ce que les autres pensent. Ils ne voient que le corridor de leur nation. Et comme ils ont les plus gros outils pour jouer au dur et que ce sont de parfaits bullys, c'est le Canada qui a quand même plié en 2006 en acceptant un réglement qui n'honore en rien le bon travail d'ici, qui le pénalise même, et qui donne davantage à son maitre Étatsunien même si il travaille tout croche.

Bon chien chien du Canada, allez à la niniche! Pas de manger pour toi.

Alors que l'économie mange une volée là-bas, il faut donc se trouver de nouveaux boucs-émissaires.
Voilà qu'ils remettent ça avec des "enquêtes" sur les ports de Colombie-Britannique et les liaisons ferroviaires de l'ouest du pays, beaucoup trop efficaces aux yeux des États-Unis.  Selon eux, ses secteurs auraient bénéficiés de "subventions illégales" qui expliqueraient nécessairement le succès de la rapidité de l'acheminement de la marchandise par chez nous en provenance de l'Asie et du Midwest des États-Unis.

"Enquête" entre guillements car, tout comme le travail de l'UPAC chez nous,  les conclusions sont déjà tirées. Si le Canada gruge des parts de marché aux États-Unis c'est assurément qu'il triche selon les gens de chez l'oncle Sam. "Subventions illégales" entre guillements parce qu'il est tout à fait légal d'investir là où ça rapporte.
Une idée d'imposer aux conteneurs qui entrent aux États-Unis par l'entremise d'un port canadien des droits supplémentaires; avec, à la clef, des mesures d'inspection plus tatillonnes a été déposée au sénat la semaine dernière.

L'efficacité selon les États-Unis c'est anticoncurrentielle. Libre-échange avec les États-Unis oui mais en en autant que ce soit toujours les États-Unis qui soient gagnants de l'échange. 100% des fois. Fuckfaces. Si le Canada veut faire un bras de fer commercial, il va absolument perdre.

Quand je travaillais pour ma compagnie internationale de jambon, nous étions jumelé aux États-Unis dans nos achats et nos productions dans le monde. Les États-Unis nous écrasaient sans cesse. Nos achats étaient perpétuellement annulés par les États-Unis sans jamais nous consulter. On apprenait toujours deux semaines avant la supposée livraison que "ah non...on ne vous l'a pas dit? on ne fait pas livrer cette marchandise". Nous étions la graine de sable sur leur plage et ils étaient la mer. Nos cliens, les rebuts sur la plage.

Nous à piétiner, eux à nager. Le reste à jeter.

Les inlassables croisades que j'ai menées là-bas au nom d'un pays inexistant à leurs yeux m'ont ruiné la santé.

De plus, Obama a lancé à la mi-septembre 100 milliards dans la construction de routes, d'écoles, de ponts de systèmes de transport. Avec un clause obligeant les États-Unis à acheter chez eux et nulle part ailleurs. Aucun projet de construction ou de réparation d'un ouvrage public ne peut être financé sans que tout l'acier, le fer et les produits manufacturiers servant au projet aient été produits aux États-Unis. Une exception difficilement prouvable auprès des fonctionnaires des États-Unis: les produits étatsuniens qui feraient grimper le prix du projet de 25% dans son ensemble.
Déjà, cela contrevient sinon au texte, du moins à l'esprit de l'Accord de libre-échange nord-américain et aux accords commerciaux sous le parapluie de l'Organisation mondiale du commerce.

Mais les règles il n'y a que les États-Unis qui les font, les défont, les inventes, les redessine à sa guise.
Ignobles pleutres.

Les diplomates canadiens auront du pain sur la planche mais comme c'est ce crétin de Harper au pouvoir peut-on vraiment avoir confiance?

Ça c'est ce qui se passe au Canada, un pays cousin, un pays voisin, un frère.
Qui partage tout, même la guimauve autour du feu de camp comme Céline ou Le Cirque du Soleil.
Imaginez ce qu'il font manger comme marde aux pays comme l'Afghanistan, le Nicaragua, les pas-comme-eux-autres.

Ne vous demandez plus jamais, pourquoi deux avions dans des tours jumelles.
C'est facile à comprendre.
Les États-Unis ne peuvent pas savoir, le miroir dans lequel ils devraient se regarder est beaucoup trop petit. Leur ego beaucoup trop big.
Les géants ne sont pas tous intelligents et quelques fois ils ont un dard dans l'oeil.
Et une poutre dans l'autre.

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