mardi 15 novembre 2011

Le Pote, La Belle et le Perdant

Tribulations mentales d'un cérébral...haaaa... la misère des riches...

Week-end pénible mentalement. Franchement, franchement foireux entre les deux oreilles.

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Bientôt 19 ans que l'amoureuse et moi sommes une équipe.

Le 21 décembre prochain.

Je suis si peu compliqué dans mes envies qu'une carte cadeau dans un magasin qui vend du disque, du livre et du dvd me rend le plus heureux des hommes de la terre. Je peux passer des semaines à étudier scrupuleusement comment investir mon pécule dans mes envies culturelles. On ne se surprend plus et on accueille même avec plaisir mes listes de suggestions dans les piges de Noël qui ont toujours pour moi la même forme: 3 idées de livres, 3 idées de disques, 3 idées de dvd.

Facile à trouver en un seul voyage et généralement plus précis et moins aventureux "qu'une belle lampe"

Pour l'amoureuse, avec le temps, il devient de plus en plus difficile de trouver le cadeau idéal qui la surprendra. Premièrement elle travaille à la banque. Elle a donc sous les yeux toutes les transactions que je pourrais vouloir lui cacher. De plus, comme elle gagne 100 000 fois mon salaire, mes cadeaux sont toujours disons...ne font pas nécéssairement le poids. C'est l'idée qui compte. J'étais tout content de lui avoir trouvé une idée justement, qui lui plairait assurément: des billets pour le nouveau spectacle de Louis-Josée Houde. Le 11-11-11 à 11h11, LJH envoyait à quelques élus un vidéo qui nous disais que nous étions quelques privilégiés à pouvoir acheter avant les autres des billets pour sa prochaine tournée.
Bête comme je suis, je me suis précipité mais aussi, j'ai (mal)pensé que c'était peut-être une bonne idée pour le beau-frère et la belle-soeur qui partagent aussi une affection pour ce fantaisiste, plaisantin, artisan du calembour. Comme on parlait d'une investissement que je croyais de plus de 300$ je me suis senti obligé de lui en parler (puisqu'elle détient les cordons de la bourse familiale) et ainsi de ne pas lui cacher mon idée de cadeau.

Connerie.

J'ai éventé un cadeau que je n'ai au bout du compte, acheté que pour elle et moi et qui ne m'a coûté que 100$ toutes taxes dans le cul.
Je dois donc lui trouver une autre idée pour Noël. Elle peut tout se payer, c'est très très dur. J'étais donc marabout.
On avait de plus écouté un film, pas mauvais du tout, assurément un meilleur livre, mais quand même assez déprimant.

J'étais donc dans ses moches dispositions mentales quand j'ai quitté pour 273 kilomètres en solo vers Québec où j'y fêterais un ami en surprise, samedi en soirée, pour ses 40 printemps. Les trois autres restant derrière puisque Monkee avait un match de hockey, que le jubilé était davantage un pote à moi et que le papa de la belle passait par chez nous dans le 450 avec sa nouvelle voiture samedi et dimanche.

Je me magasinais de nouvelles idées dans la tête pour la belle à l'aller, sans réèllement réfléchir à mon pote en soirée.

Samedi soir fût une merveilleuse soirée sur l'île d'Orléans. Étirée jusqu'à 2h36 du matin entre amis, à se jaser du bon vieux temps, du moins bon aussi, de nos états d'âmes actuels, de Marc Legrand et de ses victimes dont on croit connaitre l'identité, d'une connaissance commune qui a parti la concession casse-croûte Chez Victor à Québec, et boire, boire, boire encore, parce les amis c'est de l'or. On se racontait, quarantenaire et quarantenaire en devenir, sommes-nous là où nous voulions être plus jeune? Is it all worth the battle?
Un seul bémol, lors du souper pour le pote, ce dernier a cru que je voulais faire un petit laïus en son honneur et honnêtement, je n'y avais pas du tout songé. J'ai de moins en moins envie de "public". Pas que cet ami ne m'inspire pas, au contraire, je fêtais un frère, mais tabwère.
Il a lancé mon nom, que d'autres ont encouragés pour que je dises quelque chose et j'ai platement répété les "nonon, nonon, non, non, non" tout en étant rouge comme le coquelicot et voulant mourir sur place. Laissant planer un silence désagréable et assassin quand tout le monde m'a laissé un espace que je n'ai pas occupé. Malaise. Personne ne voulait être dans mes souliers.
La talent d'improvisateur du Jones était à zéro (et moins). Patate. Prout. Rarement me suis-je senti plus misérable. J'en aurais braillé. On a surpris mon regard vidé de son intelligence qui fixait le dessert. Mon merveilleux costume de perdant shinait dans l'obscurité. Mais voilà, y avait pas d'obscurité, je mourais sous la lumière. Dans le follow-spot.

D'autant plus que dès le lendemain, j'avais de belles anectodes qui me sont poussés dans la tête, tout ce qu'il y a de plus à propos,  et qui auraient fait crouler la salle de rire si j'avais été un brin allumé mais voilà. C'était le foireux Jones qui était en service ce soir-là. Plat et éteint.

Mais bon, je survivrais à ce moment minable de splendide médiocrité, il y avait autre chose, je ne sais trop quoi mais il y avait autre chose. Il y avait ciel nuageux sous ma calotte crânienne.

C'est neurovégétatif que je me suis rendu Chez Victor le lendemain matin, ruminant ma merde, avec cette barbe qui commençait à me faire chier. Je la sentais comme une haie grimpante sur mon visage. Je ne cessais de la toucher. Toutefois l'extrème beauté de la serveuse m'a changé les idées. C'était une sosie de Shirley Manson qui servait ma table et elle était si jolie et désirable que je n'ai pas pu détacher mes yeux de sa personne. Elle faisait les sandwichs au bar devant moi et je n'ai jamais été plus loin que la première page de mon journal. Je la regardais toujours. Je ne pouvais pas lui faire part de mon admiration, je trouvais ça cavalier et potentiellement je courais le risque que ce soit mal reçu de sa part. Intrusif et affligeant. Je lui aurais dit simplement qu'elle était radieuse pour qu'elle entre chez elle et que son égo s'en trouve légèrement plus gonflé (projection de mes propres envies?) Mais il faut faire attention avec ce type d'idées. Ce n'est pas toujours reçu comme on le souhaiterait. Je ne me suis pas permis ce luxe/cet outrage. Certains coup de foudre méritent le mutisme.

Son doux visage m'a quand même longtemps accompagné pendant le trajet de retour. Ça contrebalançait mon cafard et mon manque de sommeil. Ma mocheté mentale.

Je me sentais comme le titre du livre que je viens de débuter mais il y avait autre chose...quoi?

J'écoutais New Order en voiture. Et c'est fou ce que certaines chansons trouvaient écho chez moi.

C'est là que j'ai compris que ce qui me tracassait peut-être.
Je souhaitais un nouvel ordre des choses.

Voilà peut-être un lien entre moi et les indignés.

Ça et ma barbe...

Whatever.
J'ai pas 40 ans encore, je ne suis donc pas au premier jour du reste de ma vie.

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