lundi 26 décembre 2011

Lendemain de Veille

(à Val)
Dans les draps, ils étaient.

Elle le regardait dormir. Qu'il était beau quand il dormait. Aussi beau qu'hier soir au bar.

Non elle ne pouvait pas rester comme ça à le regarder, elle devait le réveiller. Il ouvrit les yeux difficilement quand elle lui toucha le bras. Des yeux de lendemain de veille mais des yeux aux pupilles dilatées. Des yeux qui le rendait plus beau encore. Il la regarda et tout de suite émit un petit grognement accompagné d'un sourire. Il semblait heureux. Elle était rayonnante aussi.

"Comment vas tu?" lui demanda-t-il
"Très bien..." répondit-elle avant de sembler hésiter "...Alexis?..."
"...Éric" corrigea-t-il
"Oh! désolé, je savais que ton prénom commençait par une voyelle..."
"Ça va, ne t'en fais j'ai le même problème avec les noms...Brenda...?"
"Sandra!...T'avais le Dra comme il faut, t'étais dans les bons draps"
Ils rigolèrent tous les deux. Éric, dit soudainement tout bas comme en secret.
"Avons-nous...l'avons-nous fait?...".
"Je ne sais pas" répondit Sandra toujours sur le ton de la confidence.
Définitivement en secret cette fois et rapprochant son visage de celui de Sandra Eric lui dit:
"Je ne sais pas si on l'a fait, mais ce matin je me sens telllllllllllement bien"
"Moi ausssssssssssssssi" enchaîna aussitôt Sandra.
"Ce futon est excessivement confortable" dit Eric
"Plonger dans tes yeux est très confortable, oh non c'est con ce que je viens de dire"
"Ben non, ben non, c'est cute"
"Tu trouves ça cute?"
"Je te trouve toi, cute, vraiment" Et c'est vrai qu'elle était plutôt jolie. Un ange passa.

"Je ne sais pas pour toi, je ne connais rien à l'amour mais...l'amour est une chose sérieuse...on ne badine pas avec l'amour...mais sans dire que je viens de vivre l'amour en soi...J'ai quand même cette folle impression qu'on vient de vivre quelque chose de très très bien"
"Tout à fait d'accord...je ressens complètement la même chose c'est fou... c'est...c'est...c'est toi¸ ça Eric?" dit-elle sentant quelque chose le long de sa cuisse.
"Euh...non...enfin je ne crois pas..."
"Ça va si c'est toi, ça me va, ça chatouille...ooooooooh!" conclurent-ils tous deux en coeur quand un chien apparu entre eux prêt à leur lêcher le visage.
"Quel beau chien!" dirent-ils presqu'en coeur.
"C'est franchement un beau chien" dit Sandra
"Tout à fait! un chien splendide"
"Quel est son nom" dit Sandra EXACTEMENT au moment où Eric lui demandait "quelle sorte de chien est-ce?"
"Ce n'est pas mon chien, c'est ton chien" dit Sandra
"Je n'ai pas de chien, ce n'est pas ton chien?"

"O.K. ça suffit vous devez quitter maintenant!" Dit un homme dans ce qui semblait être un costume de policier mais étrangement...policier. Du type..d'une autre fraternité...Tout près de cet homme, une femme et un jeune garçon d'à peu près 7 ans. Eric et Sandra se découvrirent soudainement couchés sur un futon à même le sol dans l'entrée d'une propriété privée.

"oh"
"Oh euh...oui...?"
"C'était amusant pendant un bout de temps mais là ça devient tout simplement déprimant, faudrait quitter les lieux"
"Oui bien sur, parfaitement"
"Tout à fait, je...euh...sommes nous bien à Ste-Foy?"
"Vous êtes à Manseau-Les-Becquets, monsieur"
"Ah ben ouais...wow!...What the f..."
"Manseau-Les-B...? ton char est-il pas loin?"
"Aucune idée, man!"

Tout le monde était confus. Les deux amoureux d'un soir ne semblaient pas vouloir sortir des couvertes car ils étaient passablement dénudés. Sandra voyait la plupart de son linge sur le gazon au loin et se devinait passablement nue, elle découvrait aussi une menotte accrochée de son poignet droit à sa petite culotte. Eric était strictement tout nu, et bandé de surcroît. Tout le monde paraissait confus, le petit garçon de 7 ans plus que tout. Il dit sur un ton de lamentation:
"Maman c'est ma douillette!"
La confusion l'emporta sur la pudeur et Eric se leva quand même.
Nu.
Et bandé comme un orignal.
Des exclamations de stupeurs fusèrent de partout. La maman plaça sa main sur les yeux de son fils,  le policier se fâcha.
"RAMASSEZ TOUT CE QUI TRAINE ET QUI DÉPASSE ET DÉGAGEZ L'ENDROIT SVP VOUS ÊTES SUR UNE PROPRIÉTÉ PRIVÉE!"

Sandra se leva elle aussi, en brassières et en petites culottes, c'était peu mais déjà deux fois plus de linge qu'Éric. Ce dernier se pencha vers elle.
"Cet homme ne semble même pas être un vrai policier"
Sandra se tourna vers le policier:
"Êtes vous un vrai policier?"
Surpris par la question, le policier joua avec son fusil comme pour prouver une virilté qu'il souhaitait plus effrayante qu'elle ne l'était vraiment.
"Ne voyez-vous pas mon arme? , ma chemise et mon walkie-talkie?... et mes lunettes fumées?"
"Ouais justement, je n'ai jamais vu un policier en culotte si courte avec un moule-patate."
Eric se pencha près de Sandra et déterminé à ne pas laisser mourir l'effleurement de ce moment de grâce dit tout bas:
"Écoute Sandra je ne sais pas où nous sommes mais on doit absolument se revoir..."
"Oui, oui tout à fait!"
"QUITTEZ MON ENTRÉE!" Hurla la mère qui s'était jusqu'à maintenant retenue.
"HEY! Nous avons une conversation privée ici, DONNEZ-NOUS UNE SECONDE!" Éric était bourru.
Il reprit un ton tout doux, secret et amoureux pour s'adresser à Sandra:
"Désolé, je ne voulais pas jouer au macho...
"Non c'est viril, j'aime bien..."
"...il fallait bien les remettre à leur place quand même, écoute, tu veux qu'on ailles déjeuner ensemble?"
Ceci sembla libérer Sandra d'un lourd poids.
"Aaaaah! je voulais pas être princesse et te demander de m'accompagner pourdéjeuner pis toute mais maintenant que tu me le demandes c'est sur, oui..."
"O.k. donnes-moi juste une seconde pour aller chier dans le gazon plus loin pis j'te reviens..."
"HEY PERSONNE NE CHIERA NULLE PART, VOS CLIQUES, VOS CLAQUES ET ON DÉTABARNAQUE!"

"Oh un poète!"
"Détabarn...première fois que j'entends ça..."
Ils quittèrent tous deux main dans la main. Nus et heureux.

La maman outrée demanda au policier:
"Êtes vous vraiment un policier?"
"Je suis un homme généreux qui aime aider les gens avec une chemise blanche, un fusil et une moustache, si cela fait de moi un policier, alors oui!"

Au loin, Eric et Sandra se tenaient par la main:
"C'est beau ce qu'on vit Sandy mais j'ai tout de même besoin de chier"
"Oh oui..." dit Sandra qui ne trouva pas dans cette affirmation source de dégoût puisque dans une ivresse émoustillée d'appareil sexuel bien crampé.

Elle avait même enlevé sa culotte laissant celle-ci trainer comme un drapeau à son poignet droit au travers d'une menotte se dandinant au lever du soleil.

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