mardi 13 décembre 2011

My Payne, Mon Bonheur

Je savais que j'allais aimer ce film dès la bande-annonce.

Je n'ai jamais vu son premier film, Citizen Ruth.
C'est maintenant une question de temps.
Dès que je peux, je règle cette question.

Il y a longtemps, j'étais tombé tout à fait sous le charme du film Election.

C'était avant que Reese Whiterspoon ne devienne une actrice inabordable dans le budget d'un réalisateur et c'était, dans ce que j'ai vu d'elle, l'un de ses meilleurs rôles. L'action se déroule dans une petite école secondaire et souligne la politique au quoitidien. Si j'ai tant aimé c'est qu'il démontrait assez bien par A + B, avec beaucoup d'humour, un délicieux sens de l'observation et des dialogues savoureux, cette théorie que je partage qui est que notre manière de nous placer dans la micro-société de l'école secondaire, est souvent la genèse de notre vie d'adulte.

J'ai tant aimé le film que quand j'ai croisé le DVD a un prix ridicule. Je l'ai acheté.

Dans un moment d'aération entre Noël et le jour de l'an, la belle et moi en 2002 avions été voir About Schmidt mettant en vedette Jack Nicholson. Le sujet était délicieux, l'histoire d'un homme aigri par la vie qui, allant assister au mariage de sa fille (toujours hallucinante Hope Davis), découvre le mal qu'il a inspiré autour de lui. Le film m'avait un peu décu. Son cynisme cette fois frisait l'arrogance. J'avais trouvé certains gags malhabiles, avec Kathy Bathes entre autre. Des gags sur l'obésité que j'avais trouvé faciles et méprisants.

Plus tard, en 2004, j'ai vu l'excellent, excellent film, Sideways. L'histoire de deux chummeys désenchantés comme on peut tous l'être à cet âge, en crise de la quarantaine; qui font la route des vins en Californie comme dernier voyage avant que l'un d'eux ne se commette dans le mariage. Même chose. Drôle, brillant, cynique. Et porté par un tandem d'acteur fantastique; Thomas Haden Church et surtout Sam Giamatti qui brille dans tout ce qu'il fait de toute façon.  J'avais alors franchement envie de cet auteur, Alexander Payne, et je crois même avoir aimé About Schmidt davantage après avoir vu ce film. Je comprenais que ce cinéaste aimait filmer les fêlures. Avec humour et finesse. Dans ses films, il y a toujours équilibre presque parfait entre humour, pathétisme, fatalisme, drame et intensité. Il y aussi beaucoup d'intimité. Les histoires ne sont pas des histoires à grands coups de cascades et de montage hyperactif. Le rythme est d'abord dicté par les émotions et le jeu des acteurs. Les histoires se passent d'abord par en dedans. Et avec moi, ça fonctionne terriblement bien. Je me suis aussi acheté Sideways. Un meilleur deal encore car, déjà peu cher, il venait avec un autre chef d'oeuvre: Little Miss Sunshine.

Quand samedi dernier la belle et moi plantions les enfants dans une salle pour voir un film en 3D, nous traversions dans la salle d'en face pour nous, aller voir, The Descendants, le dernier effort d'Alexander Payne qui commençait à la même heure.

Bon-
heur.

Outre ce voisin de rangée qui n'avait visiblement pas mangé depuis 6 mois (faux il était gras comme un rhinocéros) et qui semblait monter une tente en papier à nos côtés tellement il faisait du bruit avec son pop corn (on l'entendrait même digérer et roter son dû plus tard!), le film était un véritable délice.

The Descendants raconte l'histoire d'un père de famille, courtier, père absent auprès de ses enfants et mari plus ou moins bien marié avec une femme, qui apprend, 25 jours après que celle-ci soit tombée dans le coma, qu'il était cocu. C'est sa fille de 17 ans qui lui apprend. L'histoire, qui se déroule à Hawaï, est tirée du livre de Kaui Hart Hemmings et met en vedette George Clooney, Shailene Woodley, Amara Miller, Beau Bridges et Hope Davis. Les trois ados sont tout simplement excellents. Woodley entre autre qui joue la confusion et l'intensité adolescente à merveille. En plus d'être fort agréable pour l'oeil. Clooney est impeccable. Assurément agréable pour l'oeil des femmes (ou des gais) aussi. Le décor hawaien est un personnage dans le film. La musique locale est aussi à l'honneur.
Ma famille et moi entretenons un rapport particulier avec Hawaï où nous sommes tous allés il y a trois ans. Mes parents y sont allés 4 fois et mon père y a même fait du kayak professionnel là-bas. Il y est même retourné une fois tout seul pour une compétition internationale(!).

J'ai presque versé une larme dans ce film dont nous reconnaissions tous les décors d'Oahu. Ça m'a fait beaucoup penser à mon père. Le film est drôle mais surtout très touchant. Payne signe encore un film montrant des écorchés sur le seuil de l'auto-destruction dans une sauce aigre-douce. L'homme imparfait comme on le connait. Ça me parle inévitablement beaucoup. Avec un casting impeccable. Et une narration plus près de l'homme et de ses hommeries, que du fantastique et de la folie.

Ce qui n'empêche aucunement la magie.
 Payne, you got me.
À partir de maintenant, tout le temps je te suis.

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