samedi 10 mars 2012

Cronenberg

J'aime David Cronenberg.

Je n'ai pas tout vu. Stereo, Shivers, The BroodFast Company, The Dead Zone, Spider et son dernier film ont échappé à mon oeil.

Mais j'ai vu, et souvent savouré, le reste.

Dans l'ordre (si je me rappelle bien) j'ai vu:
Dead Ringers (Fabuleux Jeremy Irons)
Scanners (Montréal, 1980, culte, fameux dernier plan)
Videodrome (James Wood, Debbie Harry, Sexuel)
Rabid (Horrible dans le bon sens du terme)
The Fly (Bof...)
M Butterfly (étonnant changement de ton, Irons encore parfait)
Crash! (Trop aimé le livre ne pouvait qu'être déçu, Toronto n'est pas Londres)
eXistenZ (Hmmm...peu de souvenirs de cet essai cybernétique)
A History of Violence (Excellent)
Eastern Promises (mon préféré du Cronenberg)
The Naked Lunch (réussi adaptant Burroughs là ou Crash! (adapté de Ballard) a échoué)

Attiré par l'horreur et la science-fiction, les premiers films de Cronenberg sont caractérisés par des histoires de scientifiques modifiant le corps humain ce qui provoque des excès et des désordres sociaux (Shivers, Rabid). Le chaos social devient plus personel, plus intime, voire intérieur (The Brood, Scanners, Videodrome)ce sont les scientifiques eux-mêmes qui sont altérés par leur "créations/expériences" versant vers le chaos (The Fly). On se rapproche de l'univers de JG Ballard. Dans ma première expérience Cronenbergienne et assurément l'une de mes plus mémorables, Jeremy Irons joue des frères jumeaux identiques, tous deux gynécologues, qui multiplient les arnaques identitaires tout en devenant à la fois complètement dépendants l'un de l'autre et accrocs aux drogues facilement accessibles dans leur profession. Cette spirale malsaine est un véritable bijou de débauche.

Les films suivants ont été plus psychologiques, quoique souvent porté par des images de transformations physiques anormales. Naked Lunch où les drogues sont un personnage en soi altérant perpétuellement les multiples perspectives. M Butterfly qui touche aux transgenres. Crash ! qui nage en sexe tordu. eXistenZ qui relie la télé aux intestins.  Les désastres et les maladies intéressent moins Cronenberg que les transformations physiques. Il tourne toujours selon le point de vue de la personne "infectée" par peu importe ce qui l'a transformée.  J'attends toujours son film sur les chirurgies plastiques qui est un sujet  (et un potentiel film d'horreur)en or pour lui. Et tout à fait 2012.

Sa trilogie tournée avec Viggo Mortensen (A History of Violence, Eastern Promises et A Dangerous Method) est sa plus couronnée de succès. Ce sont aussi ses trois derniers films. Mais outre, The Fly, tout ses films ont été tournés sans l'aide et les moyens des grands studios, indépendamment. Une raison supplémentaire de trouver le Cronenberg intéressant.

Cronenberg le dit lui-même, il est surtout intérréssé par les gens qui n'acceptent pas nécessairement la version officielle de la réalité, et qui essaie de regarder ce qui se trouve sous le capot.

En communion direct avec ma vision de la vie.

La brève collaboration entre Carl Jung et Sigmund Freud, et le triangle formé avec la troublée Sabina Spielrein correspond aussi à ce profil de personnalité.

David Cronenberg est le réalisateur qui tournera Cosmopolis adapté du roman de Don DeLillo. Film qui mettera en vedette Robert Pattinson dans le rôle d'un milliardaire et dont l'action se déroule entièrement dans sa limousine qui circule au travers de New York.

Comme j'ai commencé à lire White Noise de Don DeLillo, j'ai eu une pensée pour Cronenberg.

Et j'ai réservé The Brood à la Bibliothèque.

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