mardi 17 avril 2012

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable******Out of Season de Beth Gibbons & Rustin Man

Une fois par mois, un très très TRÈS personnel musée sonore d'incontournables albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps vous sera offert sur ce site.

Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.

J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.

Ils sont tous les quatres mémorables pour moi en ce sens qu'ils ont tous changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques m'habitent complètement. J'en connais chaque son et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits toujours nouveaux même si les sons restent les mêmes. Ils atterissent juste à des endroits différents selon la météo mentale et physique.

"Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2
Par ordre de parution.

J'aurais pu rajouter The Suburbs d'Arcade Fire.

(tiens je viens de vous faire un top 5 vite fait sans m'en rendre compte!)
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable, ç'est B.I.B.I., c'est-à-dire: moi.
C'est aussi la terminaison finale du mot "habibi" qui, en Irak, veut dire "mon amour".

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable, c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.

Ce que la musique est très souvent.

Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.

OUT OF SEASON  par Beth Gibbons & Rustin Man

2002.

Grand fan de Portishead, plus grand fan encore (et l'un des 113 dans le monde) de l'ancienne formation des années 80 Talk Talk, quand j'ai entendu parler d'une association entre la voix de la chanteuse du premier groupe et l'une des forces créatrices du second groupe, j'ai vite sauté sur l'album dès sa sortie il y a dix ans.

Derrière le pseudonyme de Rustin Man se cache l'excellent baseman Paul Webb, anciennement de Talk Talk. Son ancien groupe est maintenant dissolu depuis 10 ans. Webb joue pour d'autres, compose toujours et tâte de la réalisation et de la production.

De 1994 à 1999, Portishead a connu ses années productives. Deux solides albums suivis d'un autre en spectacle. Geoff Barrow, Beth Gibbons et Adrian Utley s'entendent à cette époque pour que la formation de Bristol prenne une pause et que chacun se concentrent sur des projets plus personnels.

C'est à cette époque que Gibbons croise Webb et ensemble, ils choisissent d'enregistrer ce petit bijou printanier. Hors-saison.

Croisement de folk aux accents de jazz les influences choisies pour travailler les sons de cet album seront Billie Holiday, Nina Simone, Nick Drake. On peut aussi sentir quelques effluves du trip-hop dans lequel Portishead trempait à l'occasion. Adrian Utley, anciennement de Portishead, et Lee Harris ancien batteur de Talk Talk se joignent aussi à l'album.

Bien qu'en apparence minimaliste, l'effort studio utilisera pas moins de 40 musiciens.

Laissez-vous fondre dans le printemps...

Mysteries est le premier et le plus beau morceau de l'ensemble. Il s'agit aussi du premier extrait lancé en single et de mon coup de coeur.

Tom The Model. Deuxième morceau, deuxième single aussi. Plus soul. Morceau très près du style de Nina Simone.

Show. Chanson presqu'issue d'un rêve. Un morceau composé exclusivement de la main de Beth Gibbons et portée par sa voix brisée, presqu'hantée qui pourrait constituer un irritant pour certains mais qui est un parfait bonheur pour mon oreille. Byoutifoule.

Romance. Le fantôme de Billie Holiday survole ce morceau. Mélancolie, ou quand votre tête erre dans les sombres corridors éclairés à la chandelle de lumière bleue remplaçant le couleur magenta qui devrait s'y trouver. That is me.

Sand River. Morceau composé exclusivement de la main de Paul Webb. Il est facile de comprendre l'attrait de Webb à l'égard de Gibbons puisque celle-ci a pratiquement le même timbre vocal que Mark Hollis, l'ancien chanteur de Talk Talk.

Spider Monkey. Véritable petit trésor musical. Crescendo atmosphérique, presque lugubre. For time is just a memory, beautiful for some.

Resolve. Il y a un peu de Sam Phillips dans la voix de Gibbons sur ce morceau. Fan fini de Sam Phillips, comment pouvais-je ne pas craquer? Comme le dit si bien un internaute, Beth Gibbons me tue une chanson à la fois.

Drake. Autre trame sonore de nos rêves qui rend tout à fait justice à l'auteur auquel le morceau veut rendre hommage. Facilement l'un de mes morceaux préférés de l'album. On croirait entendre le vent et le sentir tranquillement balayer nos cheveux.

Funny Time of the Year. Cette chanson me donne carrément des frissons. Il y transpire une telle profondeur, on s'y sent transporté puis balancé dans le vide en apesanteur. J'imagine facilement un jeune David Bowie (période Hunky Dory) là-dessus. Encore un crescendo qui culmine dans un bouillon de noirceur illuminée...well...

Rustin' Man. La chimie entre les deux créateurs est tout simplement exceptionnelle pour quiconque s'intéresse à leurs vellétés artistiques. 4:20 de fin d'album tout en demie-teintes.

Candy Says. Les éditions d'Amérique avaient en bonus cette reprise d'un groupe que j'adoooooooooooore. Je ne suis pas friand des reprises mais je pardonne aux gens que j'aime.

Beth Gibbons, Paul Webb, Adrian Utley, Lee Harris je vous aime.
Pour météo hors saison.

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