lundi 9 avril 2012

Les Maquilleurs

Quand l'armée des États-Unis a lancé la nouvelle que Robert Bales, qui s'est levé dans la nuit pour aller tuer 16 innocents civils, avait beaucoup bu avant de faire son carnage, tout de suite je ne l'ai pas cru.

Qu'entendions nous quelques jours après le geste de barbarie? Que le gars avait déjà fait trois séjours en Irak avant celui en Afghanistan. Qu'on lui avait promis qu'il avait fait sa part et qu'il ne retournerait jamais au front.

Outre l'homme qui eu un moment de démence, qui parait mal ici?
L'armée bien sûr. Il fallait donc un petit maquillage. Un autre déclencheur que les plombs qui pètent tout seul au quatrième séjour en enfer.

Le maquillage de ce genre existe depuis toujours. De l'assassinat de César à nos jours. On a déguisé au Québec la chirurgie plastique ratée de Julie Snyder par un "accident en faisant des folies sur un pont en France". On a déguisé les infidélités d'un gardien de but du canadien de Montréal en "vol de sacoche". On a maquillé à peu près tout autour de Mike Ribeiro avant de le donner à une équipe éloignée.

Laissez-moi vous entretenir de deux maquilleurs d'Hollywood. (I know, I know, Hollywood again...je suis en vacances merde!)

Mannix & Strickling.

Eddie Mannix était vice-président de la Métro-Goldwyn-Mayer dans les années 30. L'une de ses multiples tâches était de créer la publicité autour des films du célèbr studio. De la "déguiser" aussi. Quand le producteur Paul Bern marie l'actrice Jean Harlow, Bern n'a pas encore délaissé ses habitudes de coureeurs de jupons. Deux mois après le mariage, il est retrouvé mort chez Harlow, une balle dans la tête. Afin d'éviter les rumeurs que ce serait Harlow qui l'aurait tué, Mannix fait griffonner une note de suicide, invente un complexe d'impuissance inexistant chez Bern et fait classer rapidement la mort de Bern dans la catégorie "suicide". Jean Harlow avait aussi été la femme de Louis B. Mayer, l'un des deux grands patrons de la MGM... et l'ex-femme de Bern se tire en bas d'un bateau de croisière de Sacramento, parce que c'était elle qui avait tué Bern? parce qu'elle en savait trop? Parce que la mort de son ex l'avait trop affectée? On ne le saura jamais, Mannix avait déjà écrit le scénario "officiel". Même si Harlow a dit un énigmatique "I know nothing" en cour alors qu'elle était sur place quand il s'est "suicidé".
Le premier Superman, George Reeves, avait une liaison très publique avec la femme d'Eddie Mannix, Toni. Bien que la plupart de ses proches prétendent que Reeves n'a pas du tout le tempéramment du suicidaire, Reeves "se tire une balle dans la tête" alors que "des amis" font tant la fête à l'étage que même si ils le découvrent nu et mort sur son lit ne croient pas bons d'avertir la police avant 45 minutes...On fait vite classer la situation dans la catégorie des "suicides" mais les théories (les deux trous au sol inexpliqués entre autres) sont si nombreuses sur ce qui s'est réèllement passé qu'un film, mettant en vedette Ben Affleck (dans le rôle de Reeves) et le toujours lumineux Adrien Brody les raconte en 2006. La première femme de Mannix a aussi été tuée dans un nébuleux accident de voiture...

Son ami Howard Strickling est aussi dans la pub pour MGM en plus de faire quelques voix pour les bandes-annonces. Strickling et Mannix ensemble sont les "fixers". Quand le comédien Wallace Berry, le futur producteur des James Bond, Albert R. Broccoli et la crapule mafieuse Pat DiCicco (cousin de Broccoli) battent à mort le fondateur des Three Stooges, Ted Healy, dans le stationnement du Trocaderro Club de Los Angeles, Strickling et Mannix maquillent l'identité du trio pour la presse en "trois étudiants d'âge collégial non-identifiés". Ils envoient Wallace en Angleterre le temps que l'histoire s'estompe et demande à Broccoli et DiCicco de se tenir loin des projecteurs, ce qui n'est pas difficile car ces deux-là ne sont pas encore connus.

Aujourd'hui, ce type de fripouilles se nomme "les spins doctors".

Je traduis librement par maquilleurs.

J'ai peu d'estime pour le maquillage.

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