lundi 2 avril 2012

Patricia Poffofrui et les Pétrifiants Parfums Putréfactoires

(à Pat S.)
Marie-Maude Marmen méditait sur le mardi merdique de son amie.

Chaque matin, Patricia marchait avec sa fille pour se rendre à la petite école. Jeune femme élevant son enfant seule, elle savait qu'elle ne laissait pas indifférent un papa d'un petit garçon de la classe de sa fille. Elle se permettait ainsi un petit coup de parfum mais ce mardi-là, non. Au naturel, pas de flafla. Une marche toute simple dans la froideur de mars avec sa fille pour se rendre à la petite école primaire.

Pour ce faire elle devait passer par un petit terre-plein, idéal mais interdit aux chiens. Les habitants du quartier avait choisi de faire interdire par la ville l'accès aux chiens au terre-plein. Un pancarte le stipulant ornait le petit terrain vague en forme de losange. Ceci n'empêchait en rien les propriétaires de chien de laisser leurs bêtes déféquer sur la gazon. Si bien qu'en marchant en direction de l'école ce matin-là elle avait mis le pied pas une mais DEUX fois dans la merde de chien non ramassée. DOUBLE infraction. De la merde de chien non ramassée dans un endroit interdit aux chiens.
Rendue à l'école, la petite dans la cour de récré pour commencer la journée, Patricia, la merde aux pieds, entre en contact avec ce papa à qui elle croit plaire. Ce matin-là, ils discutent ensemble, lui semble vouloir lui déployer le grand jeu en lui parlant de choses plus intimes, il en devient presque mignon. Elle ne pense qu'aux effluves qui se dégagent de ses souliers. Une envahissante odeur de merde de chien qui prend ses narines en otages. Elle peine à se concentrer tellement l'odeur paralyse ses sens.

 "Il y a-t-il encore des enfants en couche au primaire?" avait dit le courtisan improvisé.
"Hein?... quoi?"
"J'sais pas... me semble qu'il y a comme une odeur de merde..."

La suite avait été vague. Départ rapide chacun chez soi, salutations plus impersonnelles, retour au quoitidien propre à chacun. Quel moment inconfortable pour Patricia Poffofrui qui avait dû laver la semelle de ses deux espadrilles.

En route vers le travail, autant à l'aller qu'au retour, dans sa voiture étaient ses pneus d'été. De gros pneus de Maxda CX-7 qui puait le goudron. Décidément cette journée serait un défi pour ses narines.

Au retour à la maison, le service de la voirie était passé laissant la poubelle trainer dans l'entrée. Un sac avait percé. La litière du chat répandue au fond de la poubelle dans un mélange de crasse à l'épouvantable parfum. Elle en avait assez, son nez avait été suffisament éprouvé, elle avait lavé l'entièreté de sa poubelle au savon. Non pas sans avoir passé près de vomir à deux ou trois occasions mais bon...

Toutefois, ça ne s'arrêterait pas là...

En soirée, elle amena comme tous les mardis, sa fille à son cours de danse qui se tient dans une école secondaire. Comme toute les fois, pour se rendre au local de danse, elle devait passer par la passerelle qui est tout juste au-dessus du gymnase, généralement vide. Mais ce mardi-là, il ne l'était pas. Il était peuplé de jeunes garçons entre 12 et 16 ans, habillés en joueur de football, qui travaillait visiblement très très fort. Bien que Patricia et sa fille était toute deux juchées au deuxième étage, sur la passerrelle, l'odeur de cadavre oublié dans le coffre de la voiture à la chaleur depuis 8 jours était si épouvantable que les deux trois derniers mètres, elle les avaient courus avec sa fille pour échapper aux étouffantes effluves. Vraiment...Elle avait déjà humé un vestiare de hockey, qui était une douloureuse expérience mais de l'adolescent en joueur de football dans un gymnase lui avait semblé pire.

Pour éviter le même trajet, et la même douleur, elle avait choisi de passer par en bas pour revenir à sa voiture ce qui fût sa plus grave erreur. Sa sortie avait coincidé avec la pause de plusieurs joueurs qui étaient empilés devant l'abreuvoir. Équipés de leurs larges épaulettes, les 8-9 joueurs lui bloquait donc ainsi le passage. Passage qu'elle devrait se frayer en se glissant ENTRE les joueurs, les touchants, et avec la forte impression de n'avoir jamais été aussi près d'avoir le visage trempé dans la bouze de vache.

De retour à la maison, Patricia choisira de s'acheter des fleurs.

Coralie Coquereau-Côté capotait complètement quand sa copine Marie-Maude lui a conté comment Pat a pêté sa coche en écoutant Denis Lévesque tard en soirée et croyant sentir une odeur de chien écrasé.

Demain, Patricia metterait du parfum tôt le matin.
Elle en avait même mis la veille au lit...

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