dimanche 7 octobre 2012

Danseurs Privés

You don't look at their faces
and you don't ask their name
you keep your mind on the money
keeping you eyes on the wall
                                           -Mark Knopfler

Aaaah Gerald...
Il va nous faire donner un sens à la phrase "se faire faire un Gérald". Ou si vous préférez, jouer à la vierge innocente.

Tu nous prend tous vraiment pour de parfaits imbéciles, Gérald.

Les interventions de la semaine dernière étaient des numéros de grand guignolesque.

La première sortie de l'aveugle Gérald était pour crier au loup face aux allégations de Lino Zambito à la commission Charbonneau. Cet ancien entrepreneur (à ne pas confondre avec Frank Zampino) offrait à la commission des détails précis sur la collusion, sur la place de la mafia dans la construction, sur la corruption au sein de l'administration municipale. Une gangrène qui s'est dangereusement rapprochée du maire lui-même et qui impliquait directement son #2, Frank Zampino (Ce dernier, accusé de fraude au criminel dans des accusations cousines de ce qui se déroule à la commission).

Le clown Tremblay a manifesté une colère à rebours, une stupéfaction après les faits, il a hurlé un mécontentement grotesque à l'égard de la police. Il a stipulé que jamais il n'avait été mis au courant et c'est à partir de là qu'on s'est tous mis à rire. Rarement n'auront nous eu un maire au courant de si peu dans l'histoire de la politique Montréalaise. Le caricaturiste Chapleau a l'habitude de dessiner le maire Tremblay en lui faisant jouer perpétuellement le rôle du chevreuil ahuri et immobile au beau milieu de l'autoroute face à la voiture qui fonce. Ça dit tout.

Gérald Tremblay nous disait d'abord, dand une très malhabile sortie publique où il déchirait plutôt mal sa chemise, que si tout ça lui avait échappé c'est que c'était la faute de la police.

Gérald... Il a fallu lui prêter une paire de ciseau pour qu'il finisse de déchirer sa chemise.

L'opposition a plutôt été faible dans ses réactions. Ils ont réagi promptement mais mal. C'est Yves Boisvert, dans le journal, qui a frappé le plus juste. Si un membre de l'opposition, Harel ou Bergeron, avait martelé ce que Boisvert avance dans son article, Tremblay aurait été noyé et avant vendredi dernier il aurait peut-être même démissionné. Mais l'opposition n'a pas été habile et les gens ne lisent plus. Harel a bien tenté de faire de sa phrase "le temps de l'innocence est terminée, le temps de l'aveuglement volontaire est révolu et le temps de la démission est arrivé" une phrase pour la postérité, sans succès. Je ne sais trop si c'est parce que ce sont des femmes ou si ce n'est qu'un hasard*, mais Pauline (où est-elle celle-là donc?) a le même problème. Ce ne sont pas de grands tribuns. La livraison des phrases chocs ou des discours importants se fait toujours avec beaucoup de difficultés.

Ça ne coule pas naturellement.

C'est comme Chantal lacroix quand elle joue à la comédienne ou comme regarder une pub télé de Tim Horton.

Inconfortable.

L'intervention farfelue de Gérald allait être discréditée dès le lendemain quand Zambito allait déballer des révélations encore plus précises, ne laissant place qu'à très peu de doutes. Tremblay allait alors dire "J'ai ma conscience en paix!". J'ai MA conscience en paix. Pas LA conscience en paix comme dans LA CONSCIENCE, cette faculté mentale qui permet d'appréhender de façon subjective les phénomènes extérieurs ou intérieurs, mais MA conscience, comme dans MA conscience particulière à moi-même qui me permet de ne pas voir tous les coups en bas de la ceinture de la loi.

Gerald Tremblay, dans une bd, serait l'homme qui se retourne plus vite que son ombre.
Pas pour tirer, comme Lucky Luke.
Pour présenter le dos et rendre légitime le fait qu'il n'ait pas vu.
Présentement, se serait même l'ombre qui commencerait à lui tirer dessus.

C'est l'ancien rival Benoit Labonté, qui disait que le maire lui avait dit avec dépit, après lui avoir expliqué les méthodes du système corrompu "En politique municipale à Montréal, c'est juste de ça Benoit".

Mais pour les journalistes, Tremblay chantera une autre chanson.

Il a décorativement suspendu trois fonctionnaires avec solde pour la foule du cirque tout en implorant à maintes reprises qu'il fallait laisser la commission Charbonneau suivre son cours.

Traduction: Là je réagis, je suis tanné de réagir, laissez-moi tranquille s'il-vous-plait je ne saurai pas me défendre davantage car c'est loin d'être fini.

C'est vrai, nous attendions la noyade de Charest mais c'est à l'assassinat de Gérald et de son administration auquel nous assisterons jour après jour.

Ce serait mon rêve moi,  d'être suspendu avec solde. Être payé à rester chez moi. La belle vie...

À Québec, on l'a toujours dépeint comme un petit joueur sans impact dans une grande équipe.
Un Valeri Bure.
Les accusations venant d'un Darcy Tucker.

Moi je vois un zombie.

Refusant de démissionner mais sincèrement, il est cuit comme un méchoui.

*Cette règle ne tient pas, Richard Bergeron, l'autre candidat à la mairie contre le maire Tremblay, a, lui aussi, beaucoup de difficultés à livrer ce qu'il a à dire de manière punchée. 

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