lundi 21 janvier 2013

The Byrds... 23 Mois Aériens


Janvier 1965, Californie.

Jim McGuinn, Gene Clark et David Crosby sont trois amis. Ils formaient un trio, principalement vocal car seul McGuinn savait gratter la guitare. Généralement les voix de McGuinn et Clark étaient les principales, jumelées aux hautes harmonies de Crosby. S'est joint au trio, Michael Clarke, rajouté à la batterie, principalement parce qu'il a la même tête que Brian Jones, tête particulièrement populaire auprès des filles. Crosby a un demo (et la plus belle voix) et grâce à ce démo, il a des contacts. C'est par lui que les Byrds auront un premier conrat d'enregistrement. Leur premier essai est un échec. Leur gérant met la main sur une copie non mise sur le marché encore d'une chanson de Bob Dylan et, avec l'accord de l'auteur, offre au band d'enregistrer une version du même morceau. Les 4 gars sont fortement inspirés des Beatles, ils adoptent vite leur coupe de cheveux. Après le visionnement du film A Hard Day's Night, ils se munissent chacun des mêmes instruments que les Fab Four. McGuinn aura une guitare rickenbacker 12 cordes, un ensemble de batterie Ludwig pour Clarke, une guitare Gretsch du Tennessee pour l'autre Clark mais bien vite c'est Crosby qui prend cet instrument et Gene Clark se limite au tambourin. On enregistre Mr.Tambourine Man sans trop y croire. Quand Dylan lui-même les a convaincu qu'ils avaient quelque chose de pas mal bon, ils sont soudainement emballés. Seul McGuinn joue de son instrument car les trois autres n'ont pas encore maitrisé leur nouvel outil. Mais tout le monde chante. C'est ce qui fait que ça sonne bien.

Février 1965
Le joueur de mandoline Chris Hillman est rajouté au band. Musicien accompli, il est principalement bassite pour les Byrds.

Mars 1965
Le groupe enregistre plusieurs morceaux et le producteur Terry Melcher est maintenant convaincu que le band a du potentiel pour un album. Ils refont plusieurs morceaux de Dylan, ce qui plaira à tous ceux qui préfèrent les harmonies aux voix nasillardes. Dylan lance Bringing It All Back Home qui contient Mr Tambourine Man. Dylan montera sur scène avec le band pour jouer le morceau avant la fin du mois.

Avril 1965
Le premier simple envoyé aux radios pour promouvoir le nouvel album de Dylan n'est pas Tambourine Man. (Ce sera Subterranean Homesick Blues) En revanche, le premier simple des Byrds le sera. Dylan, bon joueur, ne lancera pas sa version en simple. (il fera la promotion de Maggie's Farm en juin à la place).

Mai 1965
Le groupe peaufine ses talents, harmonise sa chimie, se donne en spectacle devant des personnalités tel Jack Nicholson, Kim Fowley, Tom Wolfe, Peter Fonda, Arthur Lee, Sonny & Cher, Tim Buckley et plusieurs artistes de la scène cool de Californie leur font la part belle et de la publicité de bouche à oreille. Le band est hip. Le buzz est grand.

Juin 1965
Le premier album des Byrds s'appellera Mr Tambourine Man puisque leur version, si populaire, est devenue le même mois #1 en Amérique et en Angleterre. L'album contiendra 12 morceaux, 4 de Dylan, 3 de Gene Clark, 2 de Clark et McGuinn, trois d'autres auteurs dont Jackie DeShannon et Pete Seeger. On tente de capitaliser sur le succès et on lance une autre adaptation de Dylan comme simple. Le band n'est pas certain du choix ayant peur d'être catalogué simples "remodeleurs" de Dylan.

Juillet 1965
On a précipité la sortie de All I Really Want To Do afin de tenter de court-circuiter l'initiative de Cher qui a eu la même idée. En Amérique, la version de Cher vendra mieux, en Angleterre, ce sera le contraire. Ça donne des idées à la maison de disque.

Août 1965.
On choisit d'envoyer en tournée en Angleterre, les Byrds. On les présentera comme "la réponse de l'Amérique aux Beatles" ce qui ne pouvait que mener à la catastrophe. Les gars, outre Hillman et quelque fois McGuinn ne sont pas encore de bons musiciens. Si en spectacle ils sont déplorables (les excès de marijuana n'aident en rien), on apprécie leur musique sur disque, leur style aussi et les Beatles les adorent. Les Byrds seront l'influence derrière deux morceaux de Rubber Soul.

Septembre 1965
Les Byrds enregistrent une version bien à eux d'une autre chanson de Dylan dans le but d'en faire le premier extrait du prochain album.

Octobre 1965
On lance le morceau de Dylan mais aussitôt aussi une version aérienne d'une chanson de Pete Seeger comme premier extrait de l'album à venir.

Novembre 1965
Turn !, Turn !, Turn ! (to everything there is a season) devient leur second #1.

Décembre 1965
Leur deuxième album est mis sur le marché. On y trouve le titre de Seeger, 3 titres signés Gene Clark, 1 adaptation de McGuinn, 1 composition Crosby/McGuinn et 2 Dylan. L'album est jugé moins fort que le premier effort mais il vend très bien. On classe The Byrds au même niveau créatif que les Beatles, les Stones ou les Beach Boys.

Janvier 1966
Inspiré de la musique de Ravi Shankar et de John Coltrane (lui-même inspiré de Shankar), on enregistre le 24 un morceau qui fera école dans l'univers psychédélique rock. Il s'agit de la première composition Crosby/McGuinn/Clark.

Février 1966
Gene Clark se sent de plus en plus isolé dans le groupe. Il y a des tensions car il est mieux payé pour les plus nombreuses compositions bien que sur scène, il ne fasse que chanter ou taper sur des tambourins aux yeux des autres. De plus, témoin d'un accident d'avion mortel enfant, Clark est paniqué quand il prend l'avion. En quittant un avion en panique un soir, il quitte le groupe du même coup. If you can't fly, you can't be a byrd lui dira platement McGuinn.

Mars 1966
Le simple Eight Miles High est aussitôt banni par les radios parce qu'il pourrait suggérer (pas complètement à tort) l'absorbtion de drogue pour mieux planer. Le band se défend en disant qu'il s'agissait plutôt d'un vol en avion (yeah, right...). La censure leur rapporte, le simple se vend très très bien puisqu'interdit sur les ondes. La face B est écrite par Crosby et McGuinn et est encore plus inspirée des ragas indiens.

Avril-Mai-Juin 1966
Le band se produit sur scène, teste son matériel, enregistre leur troisième album. La chanson titre du prochain album, signée McGuinn, est lancée et est aussi bannie pour ses référence à l'usage de la drogue.

Juillet 1966
Leur troisième album est lancé le 21. Il est orienté vers le son psychédélique, jazz, raga et comme toujours folk. Chris Hillman devient la 3ème voix pour remplacer Gene Clark. McGuinn signe pratiquement tous les morceaux, Crosby 6 sur 10 aussi. Un morceau signé seulement Crosby annonce ce qu'il offrira avec Crosby, Stills & Nash (& Young éventuellement) plus tard. L'album, trop référentiel à des voyages de LSD est plus ou moins bien accueilli.

Août-Septembre-octobre 1966
On se lasse peu à peu de ce groupe au psychédélisme moins grand public et qui n'est pas meilleur sur scène en raison de son usage des drogues. En septembre, un troisième simple fait patate principalement parce qu'il suggère des communications avec les extra-terrestres, ce que personne ne prend au sérieux.

Novembre 1966 à Décembre 1966
Création et enregistrement de leur quatrième album. Hillman signe 5 titres, plus country, McGuinn 4, Crosby 4 aussi et on refait un Dylan.

En janvier 1967, les Byrds, si aimés en 1965, sont pratiquement oubliés par le grand public.

Les Byrds continueront d'enregistrer encore et avec de multiples mouvements de personnel, McGuinn restant toujours le seul membre original, Crosby se réinventant avec le plus grand succès en compagnie de nouveaux amis, Hillman créant ailleurs aussi.

Il y a eu des réunions, une entrée au temple de la renommée du rock, mais en somme la fameuse saison des Byrds, première mouture, aura duré 23 mois. Et comme ils le chantent si bien, il y a une saison à tout. Et celles-ci tournent, tournent, tournent.

Et changent.

Hier marquait le 48ème anniversaire du premier entregistrement de ce groupe mythique californien.

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