vendredi 12 juillet 2013

Les Amis de M.Caire

You ask me where to begin
Am I so lost in my sin
You ask me where did I fall
I'll say I can't tell you when
But if my spirit is lost
How will I find what is near
Don't question I'm not alone
Somehow I'll find my way home

                 -Jon Anderson

Il apparaît que le monde arabo-musulman n’est pas toujours pleinenement attentif à la mise en place de contre-pouvoirs dès lors qu’il s’engage dans un processus de transition démocratique.

Mohamed Morsi, Président du Parti Liberté et Justice, une formation politique issue des Frères musulmans représentant les couleurs de ce parti islamique a été démocratiquement élu par les Egyptiens au terme d’un scrutin qui, de l’avis de la majorité des observateurs, a été le plus régulier de l’histoire de l’Egypte indépendante en juin 2012 (ce qui ne signifie pas qu’il a été parfait, loin de là).

Si on respecte la démocratie, si on respecte les règles du jeu que cette dernière impose, on est obligé de reconnaître la légitimité de sa présidence d'alors.

On a beau être contre les islamistes, contre leurs méthodes, leurs principes, leurs philosophies et leur manières, on ne peut pas les empêcher de voter. Et quand les Égyptiens ont voté en juin 2012, ce sont des islamistes qu'ils ont choisi de mettre au pouvoir. Le peuple égyptien en a tout de même eu assez de Morsi. Out you go, Mo.

Au Canada, Aux États-Unis et en Suisse, il existe un procédé qu'on appelle le recall. Il s'agit d'une procédure par laquelle les citoyens peuvent obtenir qu’un élu s’en aille avant la fin de son mandat ou, tout du moins, qu’il se présente de nouveau devant les électeurs. Ce processus n'est pas du tout populaire ni en Europe, encore moins dans les pays du Moyen-Orient. En Égypte, donc, la capacité de précipiter les événements restait donc liée à la mobilisation de la rue, avec ce que cela peut entraîner comme dérapages et manipulations. C'est la rue qui a renversé le Président Morsi il y a quelques semaines. Le même type de rue qui a renversé le gouvernement de Jean Charest chez nous, mais avec une rage mille fois plus grande, une passion beaucoup plus réèlle...

 ...et une confusion presque semblable dans l'unité de la foule.

Qui sont les nouveaux amis au pouvoir?
Une fois la fumée dissipée, qui y trouve-t-on?

Existe-il une unité dans les mouvements de masse?
Même Martin Luther King avait des ennemis.

En Égypte, les pro-Morsi parlent d'une révolution volée par des esprits de plus en plus occidentalisés.
Pour d'autres, aux voix plus fortes puisqu'ils ont tassé le Président élu, il s'agissait de la seule juste chose à faire: Le coup d'État. Car bien qu'on refuse de parler de coup d'état,  évincer le un Président élu entre exactement dans la définition de l'expression. C'est ce qu'ils ont fait au nonchalant représentant des Frères Musulmans. Ils l'ont coupd'été. Destitué.

Au XXIe siècle, la démocratie, c’est, entre autres, permettre au peuple d’élire librement ses représentants. Mais c’est aussi lui permettre de leur signifier leur congé quand il le juge nécessaire, et cela sans avoir à attendre les habituels rendez-vous électoraux. C'est ce que l'Égypte et ses citoyens ont lancé comme message à la planète entière en tassant Morsi récemment.
Certains croient qu'on a que déshabillé Pierre pour habiller Paul.
Peut-être.
On ne connaît toutefois pas encore complètement les couleurs du linge que les nouveaux tenants du pouvoir porteront.

Le fait que les États-Unis soient satisfaits du gouvernement de transition mis en place est à la fois une raison pour être rassurés et une autre pour s'inquiéter.



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