jeudi 29 août 2013

La Guerre Filtrée en Syrie

Le conflit Syrien actuel en cache un autre.

On parle des rebelles qui affrontent le régime de Bashar Al-Assad mais on pourrait tout aussi bien dire qu'il s'agit là, du potentiel début d'un troisième grand conflit mondial.

Bon je pousse peut-être un peu mais il s'agit quand même aussi d'une guerre opposant les pays occidentaux (l'Amérique du Nord, la France, l'Angleterre) contre deux voix des forces du BRIC (la Russie et la Chine).

Ça, c'est beaucoup plus grand. Et pourtant relativement caché.

La Russie et la Chine, tous deux du conseil de sécurité de l'ONU, on d'abord bloqué toute idée d'intervention car ils jugeait (à juste titre) l'ONU trop favorable aux intérêts Étatsuniens, avant d'accepter que celle-ci finalement s'en mèle.

On parle de défense de la population civile mais il s'agit d'une pénible hypocrisie toute militaire. Premièrement il n'y a pas une seule rebellion, il y en a des dizaines et des dizaines. L'instabilité est donc permanente. C'est cette opposition fragmentée et inconciliable que les occidentaux arment secrètement.

Quand les rebelles syriens ont soutenu qu'ils avaient été victimes d'attaques au gaz sarin, les Russes ont tout de suite répliqué qu'eux aussi avaient des preuves de l'utilisation de gaz chimique utilisé par les rebelles syriens contre le régime Al-Assad...et d'innocents civils.

On se dispute les cadavres civils.

C'est comme un match Canadiens-Boston. C'est toujours l'autre qui a commencé la pagaille avec le premier coup vicieux.

Toutefois en Syrie, l'arbitre n'est pas aussi clairement identifiable qu'au hockey.

Quand on a diffusé des images "insoutenables" d'enfants sunnites assassinés par les armes chimiques, les occidentaux* se sont énervés. Nous somme si immunisés face aux cadavres d'outre-mer que ça prend une rangée d'enfants sans vie pour se sentir concernés. Pourtant quand les États-Unis utilisaient les même gaz chimiques contre les irakiens, là, il n'y avait rien d'insoutenable.
Si Bachar Al-Assad ne réagit pas face à un tel massacre, il mérite maintenant une leçon, raisonne-t-on maintenant. A-t-on raison? François Hollande a levé le poing, Barrack Obama a mis le train en marche. Londres a répondu présent. Notre cancre canadien est allé demander à Barrack quoi penser.

Depuis le début de la crise en Syrie, les États-Unis, la France, et la Grande-Bretagne ont tenté d'intervenir militairement mais, malheureusement pour eux, l'affaire a pris un autre tour. Ils ont essayé de convaincre la Russie et la Chine de changer de position au Conseil de sécurité, mais ils n'y sont pas parvenus. La Russie défend ses intérêts dans le port de Tartous en Syrie où elle possède une base navale. L'instabilité actuelle a des impacts jusque chez eux et les manques créés par les sanctions économiques de l'occident contre la Syrie sont paliés par la Russie de Poutine.

L'Iran tout près n'est pas un joueur innocent non plus. Bien que difficile à quantifier, l’aide apportée par les agents iraniens au régime syrien n’est plus qu’un secret de polichinelle. Ce sont des renforts bien spécifiques, notamment des Bassidjs, ces miliciens qui furent en poste dans la répression des manifestations, après l’élection présidentielle truquée de 2009 en Iran, ainsi que des membres triés sur le volet en charge des sales besognes hors de l'Iran.

Téhéran a également épaulé les services de Damas dans leur cyber guerre contre les insurgés. Des snipers seraient enfin venus grossir les rangs des fossoyeurs de cette révolte populaire, qui menace le seul allié arabe de Téhéran au Proche-Orient.

Ambigu l'Iran.
Mais pas net l'occident non plus.

Barack avait quand même été élu avec le slogan que l'invasion en Irak avait été une erreur et un geste stupide. Ce qui ne l'a toutefois pas empêché d'envahir l'univers arabo-musulman de ses soldats. En effet en mars 2011, Obama avait engagé les moyens militaires et aériens des États-Unis dans l'offensive contre Mouammar Kadhafi en Libye, tandis que la guerre secrète des drones au Pakistan et au Yémen sévit sous sa présidence.

Il y a tant de filtres dans cette guerre en Syrie qui a déjà fait plus de 100 000 morts depuis 2008 qu'il n'est pas facile de toujours s'y retrouver clairement.

Une intervention des États-Unis nous donnerait un nouveau Vietnam ou la fin d'une "injustice"?

Il sera impossible pour les États-Unis d'avoir recours à la force pour détruire le régime Al-Assad en étant certains que la Syrie ne tombera pas sous la coupe d'extrémistes islamistes sunnites, ou se fragmentera en blocs alaouite, sunnite et kurde qui seront encore plus violents et durables que les divisions ethniques en Irak.

Il sera aussi impossible d'attaquer sans que l'occident aussi ne fasse de victimes civiles.

L'incertitude fera tergiverser les marchés financiers mondiaux.

Notre essence devrait bientôt nous coûter la peau du cul, un bras, une jambe, une autre jusqu'au genou et une tête humaine...

*...et les États-Unis auront pris trois jours avant de penser à une nouvelle manière de mousser la validité de leur système de surveillance illégal.

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