mercredi 28 août 2013

La Marche sur Washinton

(à ma maman chérie dont c'est l'anniversaire aujourd'hui)

1963 marquait déjà le 100ème anniversaire de la Proclamation d'Émancipation de Good Ol' Abe.

Un marche en direction de Washinton en faveur de meilleures opportunités d'emploi (sinon d'emplois tout simplement pour tous) ainsi que pour la liberté (des membres de la communautés afro-américaine majoritairement) allait être organisée cet été-là par par Asa Philip Randolph, fondateur du premier syndicat noir, James L. Farmer, Jr. (président du Congress of Racial Equality), John Lewis (président du Student Nonviolent Coordinating Committee), Martin Luther King (président du Southern Christian Leadership Conference), Roy Wilkins (président de la NAACP), Whitney Young (président de la National Urban League) et Bayard Rustin, un vétéran de la lutte pour les droits civils aux États-Unis, et organisateur en 1947 de la journée de la réconciliation.

Rustin allait être à la tête des activistes de la marche et recruter de nombreux marcheurs, tout en coordonant les trajets d'autobus, les trajets de trains; en s'occupant de la sécurité et en assurant la logistique de cette journée chargée dans la capitale étatsunienne.

2000 autobus, 21 trains spéciaux, 10 avions inter-États et une quantité innombrable de voitures allaient converger vers le National Mall. Les trajets d'autobus, d'avion et de train réguliers allaient aussi faire leurs trajets habituels à pleine capacité.

Une manifestation de cette envergure, avec autant de têtes fortes, ne pouvaient pas susciter l'unanimité. Malcolm X, porte-parole et leader de la Nation pour l'Islam, allait s'absenter en qualifiant la marche de "farce sur Washinton", de cirque et de pique-nique inutile.

Même les leaders mentionnés plus haut ne s'entendaient pas entre eux des raisons de faire cette marche. Certains y voyaient une occasion de changer les politiques économiques du gouvernement Kennedy tandis que d'autres n'y voyaient qu'un moyen d'attirer l'attention sur les porblèmes d'ordre raciale, ainsi que sur la recrudescence de la violence dans les grandes villes.
Les hommes mentionnés plus haut étaient d'ailleurs en réunion avec les membres du Congrès des États-Unis, à débattre sur le sujet quand, contre toute attente, la marche a tout de même démarrée sans eux du Washinton Monument pour se rendre au Lincoln Memorial.

Une fois sur place, entre 200 000 et 300 000 personnes, entre 75 et 80% d'afro-américains et le reste étant blancs ou d'autres communautés éthniques, allaient assister à un concert animé par Mahalia Jackson, Bob Dylan, Joan Baez et Peter, Paul & Mary.

Puis, Camilla Williams allait chanter l'hymne national, l'archéveque Patrick O.Boyle allait formuler une prière, A.Philip Randolph, Eugene Carson Blake, Bayard Rustin en remplacement de Myrlie Evers pris ailleurs, Daisy Bates, Diane Nash, Prince E. Lee, Rosa Parks, Gloria Richardson, John Lewis, Walter Reuther, Floyd McKissick en remplacement de James L. Farmer, emprisonné en Lousiane suite à une manifestation qui avait mal tourné, on tous fait de brèves allocutions. La Eva Jessye Choir a ensuite chanté avant que le rabbin Uri Miller ne livre une prière. Whitney Young, Mathew Ahmann et Roy Wilkins ont parlé avant que Mahalia Jackson ne chante à nouveau. Le Président du congrès juif Joachim Prinz a ensuite parlé avant que le docteur Luther King ne livre son historique discours.

Rustin & Randolph concluent brièvement avant que le Président du Moorehouse College ne donne sa bénédiction à la foule.

Des spins doctors du gouverment Kennedy allaient censurer une partie du discours de John Lewis qui disait:

En toute bonne conscience, nous ne pouvons supporter complètement l'administration actuelle en ce qui concerne la loi sur les droits civils puisque c'est trop peu trop tard...
Je veux savoir de quel côté se tient le gouvernment fédéral ?...
Cette révolution est très serieuse. M. Kennedy essaie de sortir la révolution de la rue et l'amener en cour. Écoutez, M. Kennedy; Écoutez gens du Congrès, Écoutez amis citoyens, les masses noires marchent pour des jobs et pour la liberté, et nous devons faire sentir au gouvernement que nous ne ralentiront pas.
...Nous marcherons jusqu.au Sud, en passant par le coeur du Dixie, comme Sherman l'avait fait. Nous poursuivrons notre politique terrienne et brûleront les Jim Crow de ce monde, et ce sans violence...

Des personalités publique telles les acteurs Harry Belafonte, Sidney Poitier, Charlton Heston et des dizaines d'autres allaient aussi y être.
Il y a 50 ans aujourd'hui se tenait l'une des plus importantes manifestation, sinon LA plus importante qui allait donner naissance à toutes sortes de nouvelles lois rendant plus justes les relations entre blancs et noirs aux États-Unis.

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