mercredi 4 décembre 2013

Scorer

J'en parlais justement hier.

De ces gens qui ne mériteraient pas tellement plus de publicité qu'ils n'en méritent.

Et pourtant je leur en ferai encore.

Modestement quand même avec mon discret lectorat et en prenant la peine de ne pas mettre des images trop faciles à faire atterrir ici.

Comme tous les dimanches, Guy A. et son équipe ont animé la messe des pseudos-intellectuels devant cette foule coordonnée et prête à avaler n'importe quoi. Et on leur a enfin donné n'importe quoi pour vrai. Du N'importe quoi avec un N majuscule.  Tout le Monde en Parle? Oui, depuis dimanche, un article par jour dans les journaux. La plus belle publicité possible pour quelques misérables produits du web.

J'ai croisé le personnage de Gabriel Roy pour la première fois quand il s'est offert comme candidat dans le but de devenir nouveau Vidéo Jockey à Musique Plus. Tout de suite, par tempérament, il sortait du lot. On le sentait prêt à attaquer, à disjoncter, à péter sa coche à tout moment. Musclé rouquin à la barbichette et au t-shirt de football, il baignait dans une sorte de télé réalité qui éliminait les candidats potentiels épisode par épisode. Si je ne me trompe pas, il parlait d'une fille dont il était père, ce qui le rendait plus soft un peu. Mais je ne suis pas certain. Peut-être l'ai-je tout simplement trouvé plus soft parce que j'avais compris le personnage, l'intensité mal calibrée que je connais si bien. Quand la poussière, je pouvais voir l'enfant en lui qui réalise ses écarts. Si je me rappelle bien aussi, il n'avait pas été éliminé de cette compétition mais il s'était retiré lui-même, ne se sentant pas à sa place parmi quelques jeunes filles à peine sorties de l'école secondaire.

Puis, je l'ai recroisé par hasard sur le web, alors qu'il faisait des capsules qui étaient plus souvent qu'autrement des montées de lait qui n'étaient pas assez drôles pour qu'on rigole souvent vulgaires, et qui trahissaient une envie d'exorciser une rage latente qui menaçait toujours d'exploser. D'ailleurs, je ne sais trop si c'est au travers de ces capsules web ou ailleurs, mais je sais que c'est sur le web qu'il avait suggéré qu'il aurait régler le compte d'un concessionnaire automobile avec lequel il avait eu un différent. Il avait refait surface dans l'actualité, en mode enfant cette-fois, quand quelqu'un avait été commettre des méfaits sur le site du concessionnaire en question, devenant à la fois le principal suspect et l'incitateur au délit et devant se justifier aux journalistes qui le pourchassaient.

Puis c'est mon fils qui m'en avait parlé en le découvrant aussi sur le web, en en parlant dans des termes pas tellement élogieux. Mon fils a 14 ans. L'âge de la même maturité que semble avoir Roy de temps à autre.

Roy a continué son numéro de cowboy sur le web depuis. Il aurait écrit des grossièretés sexuelles relevant du fantasme sur une actrice connue du Québec. Son employeur a mollement souligné qu'il était contre un tel texte, mais ce texte était travaillé pour un site contenant le mot trouble et le cherchant forcément un peu aussi, ils ont quand même choisi de le publier. Avec ce texte grossier, il l'a trouvé. Et à nouveau, il a fallu qu'il se justifie.

Il y a ce cycle chez les impulsifs qui va comme suit:
-Réaction instinctive sans réelle réflexion.
-Réalisation des dégâts causés.
-Explications et excuses.

Gabriel Roy (en mode enfant), son employeur et un pauvre homme qui a blâmé sur le net aussi, par écrit, Isabelle Gaston pour l'infamie du cardiologue de St-Jérôme qui a assassiné ses deux enfants de ses mains; ont dû s'expliquer à la messe de Guy A. dimanche dernier.

Bon.

Je n'ai rien vu de cette émission. Je ne communie pas. Je suis athée. Toutefois, quand j'ai su que ces gars-là allaient se faire écouter par quelques millions de téléspectateurs (et d'autres à la radio), je me suis dit que , peu importe le lynchage, car ce type d'individus ne pouvait QUE se faire lyncher, (ce qui arriva, je crois), je me suis dit donc, qu'ils avaient en quelque sorte gagné quelque chose aussi. Une sacrée publicité.

Les rebuts du web ont maintenant le droit aux millions de paires d'oreilles.
D'ailleurs l'émission a scoré la meilleur performance de la saison étant présentée devant plus de 1 million 752 milles téléspectateurs. Mieux que toutes les stations du Québec ce jour-là.

Comme quoi, nous sommes toujours intéressés à poser les yeux sur des accidents..
Et que si un site contient le mot trouble et le trouve, c'est bon signe pour elle.
Et que si une émission se nomme Tout Le Monde En Parle et que c'est encore le cas 3 jours plus tard, c'est bon signe aussi.

Pour ces sites & émissions, entendons-nous.
Très peu pour notre société...

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