mercredi 20 août 2014

Boss


"Boss"
Comme dirait mon fils.

Cette photo vaut mille mots.

En voici donc 1000.

Elle a été prise alors que des employés municipaux qui s'opposent au projet de loi 3 voulant que l'on révise à la baisse les régimes de retraite et qu'on y aille rétrospectivement afin d'éponger un retard que l'on se forçait de ne pas voir depuis quelques années, saccageait l'hôtel de ville de Montréal.

Il y a toute sorte de choses dans cette magnifique photo en tête de chronique de Sarah Mongeau-Birkett. Il y a le regard paternel de celui qui attend que fiston ait fini de faire sa crise. Il y a une certaine satisfaction chez celui qui se tient le menton et qui semble penser: "Vous aviez l'appui de la population, vous venez de vous planter royalement, allez-y mes enfants, faites les cons, on refilera la facture à votre syndicat." Il y a de l'inquiétude et du désarroi chez la tête grise. Il y a le boss, entre colère et calcul mental sur la prochaine torture à infliger à ses cols bleus qui semble se dire; " Faites, faites...je suis toujours le chef et vous ne faites, à vous comporter en animaux ainsi, qu'ouvrir votre portefeuille plus largement encore afin qu'on puisse vous le violer comme des dégénérés aussi assoiffés de vengeance que vous l'êtes de peur. Il y a cet homme à la gauche de Coderre qui semble noter mentalement les visages qu'il reconnaît ou encore s'assure-t-il du regard que les caméras de l'Hôtel de ville ne manquent rien. Finalement trois femmes, qui ont jugé plus sage de se tenir derrière la mêlée devant ce spectacle dégradant et malheureux tenu par des hommes-enfants, tous mâles d'ailleurs. La tête de la femme du milieu semble pleine de bienveillance, comme une femme qui songerait déjà à la manière de punir son petit dernier qui viendrait de faire une connerie (comme foutre le bordel dans sa chambre de colère, immaturité en tête).

D'autres photos sont très claires elles aussi, montrant des militants entrer à l'hôtel de ville (de manière légale précisons-le) et qui distribuent les sourires, les accolades et les poignées de main aux "policiers" en rangée le long des murs. Policiers qui auraient dû les arrêter pour au minimum vandalisme.
"Nous ne commettons rien d'illégal" scandait le chef du syndicat des policiers dès le lendemain matin, comme pour se distancier du dérapage des pompiers. Ouais, mais vous étiez complices en viarge! Photos à l'appui. Gageons que vous allez vous rappeler que les pompiers en ont pris une pour les boys. Les policiers avaient les bras tellement croisés que même les plantes étaient jalouses de ce pouvoir de non mobilité qui était le leur. Les peintures et oeuvres d'art qui faisaient décoration sur les murs autant que la police ce soir-là, trouvaient que la couleur de leurs pantalons rivalisaient bien avec les teintes sur les toiles. Les policiers sont retournés tranquillement chez eux en soirée avec le sentiment du devoir accompli. Les toiles des murs étaient elles, détruites ou en très mauvais état en fin de soirée.

Une autre fantastique photo parlante nous montre un jeune homme cagoulé qui fait du graffiti sur l'Hôtel de ville. À ses côtés, trois policiers, deux policières et un policier qui regardent convenablement ailleurs. L'une d'elle a les bras croisés, puisque c'est la règle. Un peu plus et les policiers se menottaient eux-même afin de justifier leur inaction.

On a rien fait d'illégal.

Limiter cette phrase aux quatre premiers mots serait déjà plus juste.

Petite parenthèse d'ailleurs sur la couverture journalistique de Julie Marcoux à TVA le lendemain:
TU NE FAIS PAS DE LA TÉLÉ COMMUNAUTAIRE, BATINSSE!
Bon!
Vocabulaire, structure, organisation, réflexions, livraison de la nouvelle, débit, présence : sept fois zéro!

Montée de lait mise de côté, ces mêmes photos ont atteries sur le bureau du chef de la SPVM Marc Parent qui ne l'a pas trouvé drôle (publiquement) et qui a promis de mettre une équipe d'enquêteur sur pied afin que les policiers qui auraient fait preuve de laxisme (sur photo) répondent de leurs actes.

Mais vous savez la police qui enquête sur la police...

"Il n'y a pas deux classes de manifestants" a-t-il menti en ouverture de conférence de presse.
Mais les gens ne sont pas si cons.
Ils savent qu'il y a en beaucoup plus que deux.

Ils savent bien que le pire qui puisse arriver c'est qu'ils fassent du bureau ses "malheureux" policiers.
Ne risquant plus leurs vies en patrouille ou ailleurs.

Moi aussi je mettrais le feu dans une poubelle si le risque se limitait à être caché de la vie publique dans un cubicule jusqu'à la (très riche, rappelons-le) retraite.

Ces gens ont ET le syndicat ET le poste pour en mener plus large que large en société.
Et ils forment à eux seuls une classe à part au pays en terme de fonds de pension.

Un fond de pension dont l'os est le contentieux actuel. Les chiens ne veulent pas lâcher prise ni du côté de Couillard /Moreau, Coderre ni du côté des cols bleus de Montréal ou d'ailleurs.

C'était une grosse erreur stratégique de la part des pompiers. Ils avaient le vent dans les voiles et ils ont fait preuve de désespoir. Ça sentait les Bruins de Boston.

Jaune, mean et lâche.

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages:
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a ses ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.

Vous savez c'est quoi ça?

La conclusion de la fable de La grenouille qui se voulait être aussi grosse que le boeuf.
lundi soir on avait le boeu' qui ruait dans le palais.

Un palais où il n'y a qu'un roi. Au centre sur la photo qui coiffe ce billet.
Une photo qui crie un seul mot: gagnant.

Ce que vous n'étiez même pas l'ombre avant-hier soir.

La facture s'en vient.

Plus tôt cette semaine je croyais que je n'avais pas pris position dans ce dossier.

Peu à peu, c'est le contraire qui se dessine.

Je vous laisse deviner de quel côté.

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