mardi 23 décembre 2014

John Robert Cocker (1944-2014)

Chaque saison des fêtes amène son grand disparu.

Joe Cocker menaçait toujours de se cracher les intestins quand il chantait.

Ironiquement hier, je m'inspirais de mon épisode préféré de la série The Wonder Years pour vous écrire quelque chose de nostalgo-romantique. Sans me douter que celui qui en chantait le générique d'ouverture allait mourir le même jour.

Le surnom de "Joe" lui vient dès qu'il est enfant, à Sheffield, ville ouvrière du Nord de l'Angleterre d'où il est originaire. C'est son grand frère qui lui offre le micro sur scène pour la première fois et le fait chanter dans son groupe de Skiffle. Joe adore l'expérience. Il forme son band: Vance Arnold & The Avengers. Le pseudonyme de Cocker vient de Vince Everett, le nom du personnage d'Elvis dans Jailhouse Rock que Cocker comprend mal en entendant "Vance" et d'Eddy Arnold que Cocker aime bien. Le groupe joue dans des pubs et réussit en 1963 à faire la première partie d'un jeune band naissant.

Cocker attire l'attention et on lui fait signer un contrat de disque. Sans son band. Il enregistre un morceau des Beatles avec Jimmy Page à la guitare. Le 45 tours ne vend pas du tout et la compagnie de disque le laisse aussitôt tomber.

Cocker se forme donc un nouveau band avec le claviériste Chris Stainton: The Grease Band mais enregistre en solo. Les États-Unis portent attention à son style. Quand Cocker enregistre à nouveau du Beatles, encore avec Jimmy Page à la guitare, il est lancé sur la planète pop. La chanson sera la chanson-titre de son premier album solo lancé en avril 1969.

4 mois plus tard, Cocker et son équipe ont le flair de le booker pour le festival de Woodstock. Sa performance (avec le Grease band) restera l'une des plus mémorables.

Il lance un autre album en novembre afin de capitaliser sur l'intérêt porté à sa personne. Les Beatles sont si impressionnés par ses versions de leurs chansons qu'ils lui en laissent deux autres pour son nouvel album.

Cocker quitte le Grease Band qui survivra sans lui. Il part quand même en tournée et boit beaucoup. Beaucoup trop. Son band est appelée Mad Dogs & Englishmen. Un film portant ce titre sera tiré de leur tournée. Cocker vit de tout les excès et en Australie, où on le vénère, il est d'abord arrêté pour possession de marijuana, puis le lendemain impliqué dans une bagarre générale à l'hôtel où son équipe réside. Il est expulsé du pays et devient persona non grata au pays de Skippy. Cocker tombe dans la dépression et se remplit les veines d'héroïne. Un album est lancé en 1972.

En 1973, il ne se drogue plus mais boit encore beaucoup. et fume comme une cheminée. En 1974 il lance un autre album où sa reprise d'une chanson de Billy Preston et Dennis Wilson devient un classique.  

Interprète plus que compositeur, il devient immensément populaire en Australie et en Allemagne avec sa voix de papier sablé. L'Australie, au changement de gouvernement, le réinvite sur scène. Toutefois Cocker est si perpétuellement saoûl qu'il peine à livrer ses performances. Il vomit même sur scène à quelques reprises. (...ses intestins je vous disais...) 

Dans une période creuse, c'est Belushi (un fan) à Saturday Night Live qui lui donne un coup de publicité en 1976.

Cocker est inégal jusqu'en 1982 où il est récompensé par un Grammy et un Oscar en compagnie de Jennifer Warnes.

C'est encore le cinéma qui le ramène à la surface 4 ans plus tard avec la chanson ultime des stripteases.

Il est parmi les premiers étrangers (le troisième) à donner un concert dans la nouvelle-Allemagne-sans-mur, (après Harvest et Dylan)  

Il sera parmi les rares à REjouer à Woodstock en 1994.

En 2007, il brille dans le lumineux film de Julie Taymor, Dick Clement & Ian La Fresnais. Un splendide clin d'oeil à ce brillant interprète.

Billy Joel suppliait en septembre dernier que Cocker soit intronisé au temple de la renommée du rock'n roll.

Il est parti rejoindre Elvis, Eddy Arnold, John & George, Jimi & Janis.

Joe Cocker est décédé du cancer du poumon hier à l'âge vénérable de 70 ans.
Paul & Ringo ont  aussitôt salué son départ.

Good Night, Mad Dog.

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