mardi 10 février 2015

La Reine et le Soldat

(Librement adapté de S.Vega )

Le soldat vint frapper à la porte de la reine,
Pour lui dire qu'il ne se battrait jamais plus pour elle,
Quoiqu'il advienne.

La reine reconnaissait ce visage, qu'elle avait déjà vu quelque part,
et le laissa entrer, le toisa du regard.

Il lui dit "Je vous ai regardé vivre là haut sur la montagne,
et me suis demandé pour qui ces batailles, il fallait qu'on les gagne.
Je déserte demain et vous pouvez faire ce que vous voulez,
Je n'ai qu'une seule chose à vous demander:
Pourquoi tuer?"

Au bout du long corridor il fût mené.
Dans la chambre de la reine aux rouges tapisseries.
Jamais elle n'enleva la couronne de ses cheveux perlés.
Elle lui demanda de s'asseoir, elle était tout ouïe.

Il lui dit "je vous vois mieux maintenant et vous trouve bien jeune,
j'ai connu plus de batailles perdues que de luttes gagnées,
j'ai l'impression que l'on ne fait ça que pour vous amuser,
si je vous redemande pourquoi, est-ce que je vous importune?"

La jeune reine le fixa d'un oeil arrogant,
Elle dit "Vous ne comprendriez pas, et ne devriez même pas tenter de le faire"
Les traits de son visage étaient ceux d'une enfant,
On aurait cru qu'elle allait pleurer, mais se referma sur elle-même bien au contraire.

Elle lui dit: "J'ai dans la gorge des préoccupations secrètes qui me brûle jusqu'au coeur,
Ça me fend la poitrine et me fait saigner de l'intérieur"
Il posa alors sa main sur le sommet de sa tête à elle,
et la lui pencha, pour une conversation plus personnelle.

"Dites-moi de quoi vous vous nourrissez, vous qui vous terrez ici, devez être sous-vitaminée,
Vous vivez seule, jamais vous ne sortez, à personne, ne vous vous révélez.
Mais jamais plus le sol des champs de batailles je ne foulerai"
Et à la fenêtre il la guiderait pour que ses yeux à elle y voit les soldats éprouvés.

Le soleil était d'or mais le ciel, totalement gris.
Elle était éprise d'un désir, qu'elle n'aurait su expliquer.
Elle en était effrayée et ses joues ont un peu rougi.
Plus jamais leurs regards n'allaient se croiser.

Il lui dit: "Je veux vire en homme honnête,
obtenir tout ce que je mérite en donnant tout ce que je peux.
Aimer une jolie jeune femme, aussi, peut-être.
Que je la comprenne ou non, vote majesté, c'est de vous que naissent tous les feux!"

Mais la couronne tomba au sol, elle crût qu'elle allait se briser.
La reine en resta bouche bée, son désir pour le soldat ne faisait que la gêner.
Elle lui demanda de se tenir à sa porte et d'être patient.
Elle ne resterait à l'intérieur de sa chambre qu'un moment.

Dans l'air froid de février on entendit son commandement.
Qui relevait du châtiment.
Le soldat fut tué.
Attendant toujours qu'elle lui réponde.
La reine épousa à nouveau la solitude et l'esprit guerrier.

Et depuis toujours les batailles grondent...


à C.G.



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