jeudi 5 mars 2015

De La Qualité dans une $uite au Cinéma

Il est évident pourquoi des producteurs veulent faire une suite au cinéma. Le logo se trouve dans le titre de cette chronique. Pour alourdir son portefeuille.

Comme le succès de l'entreprise n'est jamais garanti, on ne risque pas gros en général. On exige aux comédiens de prendre des parts dans les recettes ou de couper sur leur salaire sous prétexte que c'est ce film qui les as fait naître. On mise moins à l'image. On écrit tout simplement n'importe quoi parce qu'on avait pas prévu à l'origine faire plusieurs films et maintenant on veut étirer la sauce en vitesse.

9.8 fois sur 10 il s'agit d'un gâchis. Pas au box-office, Les Harry Potter, les Seigneurs des Anneaux, les Hunger Games, même les Hangovers, ont fait beaucoup beaucoup d'argent. Mais voyez vous justement, The Hangover tout seul, le premier film, est un splendide idée. Très drôle. Très réussie. Complète en soi. Bien livrée. Mais les deux suites puent l'opportunisme.

Inutile de préciser que je méprise souverainement la plupart des "suites"

The Godfather en est peut-être l'exception. Mais je regarde les deux films comme si ils n'en étaient qu'un. Le troisième, tourné 18 ans trop tard je peux tout à fait m'en passer.

Jean de Florette/Manon des Sources même chose. Mais les deux films de Berri, tirés de Pagnol, ont été tournés en même temps et lancés tous deux la même année en 1986. Il y a une splendide continuité non seulement dans les trames narratives, mais aussi dans les idées d'ensemble des tournages.

Espacer presqu'une dizaine d'années entre un film et sa suite, force les idées artistiques à s'éloigner du contenu original. les trois derniers Star Wars, qui se trouvaient à être "les trois premiers", n'ont jamais trouvé preneur avec moi. J'ai trouvé que c'était du caca. Mais c'est personnel. Ça a fait des millions. On prépare même un 7ème film. J'avais beaucoup aimé le film de 1977 et encore plus celui de 1980. Mais je peux vivre sans celui de 1982. Et je méprise les trois autres de la fin des années 90/début des années 2000. Complètement. Je sais que Lucas doit bien s'occuper, mais pour moi le produit perd de la valeur à chaque nouvelle sortie.

Un peu comme les cartes de hockey. En 1980, il n'existait qu'O-Pee-Chee pour faire des cartes. Ils avaient un monopole. L,idée de faire du gros cash avec ces petits morceaux de cartons n,avaient pas encore germée. Certaines cartes pouvaient donc être rares et recherchées. Mais au début des années 90, il y avait maintenant beaucoup plus de compagnies productrices de cartes de hockey, puis maintenant, de nos jours, encore plus. Les cartes de hockey n'ont plus du tout la valeur d'antan. Elles ne valent en fait presque rien, tandis que les cartes des années 70-80 valent une fortune.

Il ne va de même avec les bons films selon moi. Une première bonne idée. Bien pensée/jouée/tournée/écrite/réalisée et qui vise juste au bon moment, comme Wall Street d'Oliver Stone en 1987, c'est très intéressant. La suite 23 ans plus tard...bof...nihil nove sub sole. Oui, le personnage de Gordon Gekko pouvait avoir servi en temps réel la peine avec laquelle il fermait le premier film, mais outre cette bonne intention, le film qu'a pondu 23 ans plus tard Oliver Stone , réalisateur sur le déclin, ne m'a guère impressionné.

Rares sont les suites d'intérêt en ce qui me concerne.

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Blade Runner est un film de 1982 adapté librement par David Peoples & Hampton Fancher d'une nouvelles de science-fiction de 1968 de Phillip K.Dick: Do Androïds Dream of Electric Sheeps?

Le Los Angeles dystopien de "2019" imaginé peut nous paraître un peu risible de nos jours, car 2019, c'est seulement dans 4 ans. Mais l'univers visuel créé par l'équipe de Ridley Scott en 1982 était tout ce qu'il y a de plus fameux. Un futur réaménagé extrêmement intéressant visuellement. Mal reçu et tout aussi mal compris lorsqu'initialement sorti. le film a pris de galon avec le temps. Il a bonifié et a survécu au test du temps. Il semble même de nos jours, ne pas avoir été pensé en des termes humain. L'ultime consécration pour un film de science-fiction.

Blade Runner est mystérieux, visuellement remarquable, et est un chef d'oeuvre du genre.  Vraiment.

Il m'est donc impossible, même si un réalisateur Québécois sera à la barre du projet, 35 ans plus tard, et que le vieux Harrison Ford sera de retour devant la caméra, de me réjouir de cette nouvelle de la semaine dernière qui parle d'une "suite" de ce fameux film.

Ford, acteur dont les meilleures années sont derrières, est d'ailleurs de deux projets de récupération du passé, Star Wars Épisode 7 & Blade Runner. qui ironiquement, situent tous deux aussi l'action de leurs films, dans un futur éloigné.

Les histoires de réplicants c'étaient cool en 1982.

De nos jours, ça ressemble à un trip de producteurs.

C'est plate et j'espère me tromper, mais je ne crois pas au Blade Runner de Denis Villeneuve en 2017.

Appelez-moi puriste si ça vous chante, je l'assumerai pleinement.

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