mardi 9 juin 2015

Conte De Fée Moderne

"Sans contrefaçons...je suis garçon..."
-M.Farmer 

Logan Ireland était l'aînée d'une famille de deux enfants. Elle avait une petite soeur. L'a toujours. Alors qu'est-ce qui a changé? Pourquoi cette utilisation du passé composé?

Parce qu'il a été recomposé.

Logan est née de sexe féminin. Toutefois elle s'est sentie câblée "masculine" toute sa vie. Elle ne s'est jamais sentie autre chose que garçon. Avec un zest de contrefaçons, elle l'est devenue. Elle s'est fait faire la grande chirurgie, a pris des hormones, en prend encore tous les jours, et arbore maintenant la moustache. Il y a cette voix un peu nasillarde et cette taille, somme toute assez petite, qui trahissent une ancienne féminitude quand on le sait, mais si on ignore tout de sa grande transformation d'un sexe à l'autre, Logan nous apparaît tout simplement comme un homme. Tout ce qu'il y a de plus normal.

Et c'est ainsi qu'il aimerait être perçu. Personne ne pourrait jamais deviner qu'il y a une ancienne femme dans ce soldat de 27 ans. Personne sauf les gens du quartier sans lequel Logan a été élevé.
Alors qu'il était fille. Les regards peuvent être pesants sur sa personne dans son village. Les silences lourds. Les inconforts partout entre le souvenir d'une petite fille un peu tomboy et d'un homme tout ce qu'il y a de plus musclé.
Quand Logan est en mission en Afghanistan, il se considère "en vacances"., Car seulement là, parmi les soldats,se sent-il lui-même pleinement.

Logan a toutefois avoué à ses supérieurs son transgenderisme.

Au risque de tout perdre.

Ses supérieurs ont été étonnamment ouvert à ce sujet et reconnaissant le talent de combattant du soldat Ireland, l'ont sommé de faire disparaître toute appellation "féminine" associées à ses dossiers.

"Tu seras un homme à partir de maintenant" lui ont-il en somme dit.

"My lesbian daughter has become my straight son" a dit avec émotion sa mère.

Pas complètement...

Parce que Logan Ireland est amoureux, fiancé et bientôt (peut-être déjà) marié à Laila.

Laila est aussi une employée de l'armée liée aux services de soins de santé. Une branche nettement plus féminine de l'armée.

Laila est amoureuse de Logan. Mais Laila est né de sexe masculin. Il a entrepris le processus complètement inverse de Logan, se sentant femme, prisonnière d'un corps d'homme depuis toujours, il est devenu 100% femme.
On ne devinerait jamais non plus que la belle hawaïenne était à l'origine, un homme.

Elle aussi a fait part de son secret de placard à ses supérieurs qui ont eu la réaction complètement inverse de celle des supérieurs de Logan.
On l'accepte bien comme employé(e) toutefois, avec une mauvaise foi crasse, on la force à se rendre aux toilettes des hommes et pire encore, à corriger tous les inconnus qui parlent d'elle au féminin. pour provoquer la stupeur, semer le désarroi, créer l'inconfrot, je ne sais trop pourquoi, mais si le chemin de femme à homme s'est déroulé parfaitement dans l'harmonie, le passage d'homme à femme n'est pas aussi facile.

"Tu est né homme, tu resteras homme", lui a-t-on dit en somme.

N'est pas Caitlyn Jenner qui veut.

Au Québec récemment, avec ce dévoilement photographique de Jenner à la une du Vanity Fair (en kiosque jeudi)  les journaliste ont couru les transgenres pour les faire parler de leur réalité. Les deux cas entendus de ma part, deux hommes devenus femmes, m'ont paru bien tristes. Les deux femmes vivent le rejet, l'abandon et une incompréhension presque totale de la part du milieu du travail qui n'en veut pas. Elles vivent de l'aide sociale. L'une d'elles. si elle se dit convaincue d'avoir été femme toute sa vie, n'as jamais désirée les hommes. Elle se dit lesbienne. Les deux ont subi un vaginoplastie (un remplacement du pénis par un vagin fonctionnel).

Logan ne pourra peut-être pas aller se battre sur le front. L'histoire ne le dit pas encore. Mais Logan & Laila sont plutôt touchants dans ce 12 minutes et quelques poussières tournées par une journalsite du NY Times.

Quelques poussières de conte de fée moderne.
Sans fin complètement heureuse.



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