lundi 7 septembre 2015

CaucheMarder

J'ai fait un cauchemar.

Voilà le type de choses que je ne fais pas souvent. Je dirais moins de 10 fois dans toute ma vie.  Je dors mal en général, mais c'est plus souvent relié à ma gestion du stress ou à la saison des allergies ou à ma consommation d'excitants. Ça s'explique.

Mais les cauchemars, de toute ma vie, pas souvent.

J'en ai fait un cette semaine. 

Ça s'explique ça aussi.

Mon fils est dans une séquence où il consulte les vidéos les plus "creepy", "spooky" et autres niaiseries du web. Il se magasine des cauchemars.

Bien entendu, chaque fois qu'il est épaté, il me les montre par la suite.

Chacun de ses vidéos contient une musique de fond tout à fait de circonstances. Lugubre. Scabreuse. Parfois avec beaucoup de distorsion. 

C'est une trame sonore du genre qui meublait mon rêve. En plus de la musique étrange et étouffée, une impression de vertige. Et je ne m'étais pas couché en état d'ivresse. Je me sentais comme en équilibre sur un fil. Solide, mais chancelant en même temps. Je n'étais pas seul, nous étions même excessivement nombreux. Nous étions tous entassés les uns sur les autres. Dans le noir. Comme un gros groupe de migrants entassés dans un camion trop petit. ¨Ça aussi ça s'expliquait. C'était justement un sujet dont je venais de traiter sur ce blogue. 

J'avais le sentiment que nous nous accrochions à la vie. Sentiment aussitôt renforcé par une chorale de voix, comme entendue au loin, chantant avec une voix extrêmement douce et lente, presque nonchalamment, des voix aussi féminines que masculines, asexuées:

"Si jaaaamais çaaaaa touuuuuurneeeeee... on va tous mouuuuuuuuuuuuuuurir..."

Si jamais ça tourne, on va tous mourir..." mais à quoi faisait référence cette chorale androgyne? Il faisait si sombre dans ce rêve, on n'y voyait presque rien. Et ce léger vertige, je le comprenais maintenant, était causé par ce à quoi je m'accrochais, une sorte de débris de radeau flottant sur des eaux. Nous étions tous en train de lutter pour nos vies sur cette épave comme les migrants tentant de se dénicher une nouvelle vie. L'angoisse de mourir était doublée quand j'entendais, comme dans un écho, toujours lentement, comme si condamnée, les voix androgynes chanter:

"Si jamais ça tourne, on va tous mourir" telle une ritournelle  apprise en maternelle.

Puis, soudainement, dans mon rêve, la lumière se faisait. En levant la tête j'apercevais deux larges pains couleurs chair s'élevant dans le ciel. C'était troublant. Puis je voyais une femme, géante, planter son regard vers nous en disant inexplicablement:

"Tabarnak!..."

La frayeur cédait place au grotesque.

La femme prenait son téléphone et s'apprêtait à prendre une photo de nous. Mais en parfaite tarte, elle avait mis l'application photo de son téléphone sur le mode "selfie" et l'écran dans notre direction, c'est-à-dire qu'en le pointant vers nous, c'était nous que nous voyions.

Le temps qu'elle le réalise. par le miroir qu'elle nous envoyait, je constatais de mes yeux qui j'étais. Qui nous étions, Qu'est-ce qui...CHRIST! j'étais noir! et petit! et...j'avais des antennes... et des pattes...

J'étais une fourmi accrochée à un étron fraîchement conçu dans un bol de toilette!

"si jaaaaaamais çaaaaa touuuuurneeeeee, on va tous mouuuuuuurir"

Nous étions les fourmis dans le cul d'une femme pro-allaitement qui mettait de la pression sur les jeunes mères pour qu'elles allaitent !

La femme activait la chasse d'eau et voilà, nous tournions dans un vertige inimaginable dans un tourbillon qui nous menait vers notre mort certaine.

"...on va tous mouuuuuuuurir..." chantais-je mollement en me réveillant.

Cauchemar de marde.
Au sens propre.

Au moins la femme n'a plus ses fourmis dans le cul ai-je pensé pour me consoler.

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