samedi 17 octobre 2015

Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable*********************Document de R.E.M.

Une fois par mois, je vous entretiens d'un album tiré des miens, qui me plait presqu'en entier.

"Blonde" pour Blonde on Blonde de Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy
"Bassesse" pour Low de Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgetable Fire de U2

4 albums qui m'ont construit mon moi musical et que je connais note pour note.

Les années 80. J'en aurai savouré chaque heure.

1986.

R.E.M. est ce que l'on appelle "un college band" en Amérique et ailleurs. Ça tombe bien, j'y étudie. Et bien que Fall on Me m'ai intéressé, ce ne sera que l'été suivant, en 1987, alors que je passe de secondaire 2 à secondaire 3, que le groupe de la Georgie aux États-Unis me tombe vraiment dans l'oreille, et dans l'oreille de tous. avec son nouvel album, son cinquième, qui me fera découvrir les 4 premiers à fond, et consommer les 8 suivants avec amour.

Scott Litt se joint à la production derrière Micheal Stipe, Peter Buck, Mike Mills et Bill Berry et ce, pour la première fois, avant de produire aussi les 5 albums suivants de ce fameux band qui loge 100 chansons (parce que j'en ai sacrifié 20 autres pour faire un beau chiffre centenaire) sur mon Ipod.

Dont les 11 de cet album.

Côté de la page (tel qu'indiqué sur l'album)

Le premier morceau a une accroche tout à fait hallucinante. Comme si Stipe tombait dans un ravin. Ou encore atterrissait avec ses plaidoyers politiques, avec sa hargne qui deviendra bientôt sa marque de commerce. Si l'album précédent sonnait comme une fête, celui-là sonne comme une affirmation. L'apport de Mike Mills, autant à la basse, au piano, qu'à la voix sont indissociable de ma totale appréciation de la chanson. Et le mur de guitare de Peter Buck me plait beaucoup aussi.

Le second morceau offre une vision politique de Micheal Stipe sur les interventions des États-Unis en Amérique du Sud, sujet qu'il avait déjà couvert deux fois auparavant, mais de manière plus vague ou intentionnellement obscures. Cette fois il chante clairement aux Nords -Américains , leur demande de s'ouvrir les les yeux, et exige d'être entendu "Listen to me, listen to me, Listen to meeeeee. listen to me, listen to me, listen to me, listen to meeeeeeeeeeeeee"

Une dactylo ouvre la pièce suivante qui est un appel direct à la folie du McCarthysme aux États-Unis. Ce morceau, très animé, a longtemps été mon préféré de l'album. On y entend vers 2:04, Joseph Welch qui avait attaqué verbalement le sombre Joseph McCarthy avec la phrase "Let us not assassinate this lad further, Senator...You've done enough. Have you no sense of decency, sir, at long last? Have you left no sense of decency?" aux audiences pendant la triste chasse aux communistes des années 50.

Micheal nous chante une tentative de révolution avortée sur la pièce suivante. Stipe fait des références animalières et politiques au brillant Animal Farm de George Orwell.

La formation pseudo-punk Wire, sur son album Pink Flag en 1977, chantait l'étrangeté de l'atmosphère. En 1987, R.E.M. chantait sur le même air la même chanson en en accélérant le tempo. Changeant aussi le prénom de celui qui est nerveux,  Joey , par celui de Micheal (Stipe).

Un de nos bands de musique au secondaire s'est déjà appelé BPCJB, lettres qui correspondaient non seulement aux initiales des membres du band, mais aussi à Birthday Party Cheesecake Jellybean Boom, mots tirés de cette chanson que nous adorions. Nous nous sommes aussi déjà appelés les No Fear Cavaliers, en référence à cette chanson.  Lenny Bruce is not a crane.

Côté de la feuille (tel qu'indiqué sur l'album)

Le premier morceau de la seconde partie sera leur plus gros hit alors. celui qui les fera sortir la tête dans tous les palmarès. Je me rappelle avoir donné à ma copine d'alors, Babybelle Avary, une photo scolaire de moi, qu'elle m'avait demandé, avec les affreux mots romantico-mochetons "...this one goes out to the one I love", AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH!!!!  "This one?" Jones? Tu donnes des photos de toi à une tonne de personne et "celle-là" ira à ta blonde? WAAAAAAAACH! you suck Jones! Elle avait apprécié, mais avec le recul, quelle (involontaire) connerie de mes 15 ans! J'étais bien maladroit, mais Babybelle n'y a vu que du Fiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiire!

Une chanson sur le besoin de laisser partir quelque chose qui nous as été cher, suit. Steve Berlin y apporte une rare touche de saxophone dans l'oeuvre de R.E.M.

Le clin d'oeil à Lightning Hopkins est moins représentatif de son oeuvre qu'un hommage presque punk au célèbre bluesman décédé 5 ans avant cet album. J'aime beaucoup.

Le dulcimer joué par Peter Buck, secondé de la batterie militaire de Bill Berry sont tout simplement magiques. Le jeu de voix entre Stipe et Mills est aussi assez réussi. Définitivement l'un des meilleurs morceaux de cet album.

J'adore l'esthétique R.E.M., ce sont 4 gars qui se sont rencontrés dans leurs études en cinéma. Ayant moi-même étudié la chose, ça ne doit pas être innocent à mes atomes crochus pour ce band. Le dernier morceau, a quelque chose du film noir. Il sert ici de chanson générique puisque l'album se termine sur cet air soûlon qui fait référence à des voisins poivrots de Micheal Stipe qu'il avait un jour perçu comme des types représentatifs du Sud des États-Unis, mais qui au bout du compte se sont dévoilés n'être que platement ivrognes, presque clochards. Tristes, en fait.


Pour amateurs de guitares, de folk du sud des États-Unis, de pop gomme balloune, de parallèle équilibré entre voix en octave et voix grave, de country, de cinéma et de propos politiques.


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