vendredi 6 novembre 2015

Le Corridor Républicain & Péquiste

Je n'aime pas l'idée, mais il y a ce couloir, pas tellement invitant, qui semble relier une partie des Républicains des États-Unis et une frange du Parti Québécois.

En lisant sur la folie Trump aux États-Unis, je n'ai pas pu faire autrement que de continuellement penser au PQ.

Dans les deux cas. les partis en question sont en examen de conscience et en reconstruction. Ils ont des pentes à remonter. On est sur la planche à dessin et on repense l'architecture de la future maison du pouvoir.

Chez les Républicains, depuis George Bush Père en 1993, seul George Bush fils, et pour deux mandats relativement honteux, a régné comme Président. Deux fois, dont la première où il avait carrément triché maladroitement pour arriver à ses fins.

Donc, seulement 8 ans sur 22 avec un gouvernement Républicain.

En revanche, depuis Obama, celui-ci est menotté par une chambre de commerce pratiquement toujours ouvertement républicaine, un sénat comptant 54 sièges Républicains contre 10 de moins pour les Démocrates et un congrès à majorité Républicaine.

La table est donc mise pour que les Républicains arrivent en force au pouvoir bientôt. Et ça pourrait être le cas.

Mais c'est Donald Trump qui domine largement les sondages dans la course à la chefferie du parti, actuellement sans chef. Et Trump incarne parfois l'éléphant dans le magasin de porcelaine.

Donald Trump, est républicain sans être complètement conservateur. Il est un très sérieux vulgarisateur vulgaire qui trouve écho chez les désoeuvrés, les sous-éduqués, les rebelles et les apolitiques. Pénible populiste, il a redonné le goût "à la politique" à ceux qui ne s'y intéressaient pas, mais aussi surtout à ceux qui veulent un (freak)show tous les jours. Ceux qui veulent Howard Stern au micro.
Les gens aiment Trump parce qu'il rend coloré ce qui paraissait beige depuis trop longtemps.

C'est Gilligan sur le plateau de Point de Mire.

Pour les habitués de la politique Étatsunienne, Trump c'est un peu comme si les ondes populaires radios passaient soudainement à la musique trash de garage. En tout temps.  Ironiquement, Trump a déjà limogé un des candidats de son émission The Apprentice pour avoir utilisé le terme "white trash" en se décrivant. Trump, par moments, quand il s'attaque à ses adversaires, qui semblent d'ailleurs tous dans son propre parti et peu ailleurs, incarne bien la poubelle blanche dans laquelle on peut jeter tous ce qui nous fait chier, les junkies hispaniques, les Chinois économiquement voraces aussi, les anti-patriotiques et tout ce qui irrite le col bleu étatsunien moyen.

 Trump déroute le Gran' Ol' Party, mais comme il rassemble beaucoup (trop), il inquiète autant qu'il plait.
Il serait donc aussi fâcheux de le larguer que de le garder. Les Républicains s'auto-déchire de l'intérieur à son sujet.

Au Québec, le PQ s'est lui, voté un chef populaire. beau gosse, riche comme Trump, conjoint d'une personnalité populaire et patron de la station télé la plus populaire en Province.

On a besoin de "populaire" puisque l'option du PQ ne l'est plus depuis trop longtemps. Le PQ se cherche comme le parti d'Abraham Lincoln se cherche. Il est en crise d'identité. Le PQ n'a fait que des faux départs depuis Bouchard en 2001. On parle de bientôt 15 ans. Bernard Landry n'a jamais été élu,  et quand il a demandé à l'être, il a été écrasé. André Boisclair a fait super patate et Pauline Marois a été à moitié élue, puisque presqu'aussitôt facilement défaite. On se croit progressiste dans cette province conservatrice, mais quand on a un chef homosexuel ou un chef femme, on les fait tomber tout de suite.

On préfère nos crosseurs rouges.

Les crosseurs Conservateurs au fédéral n'étaient pas innocents en se choisissant deux journalistes comme candidats au Québec. Ils ont pigé à TVA Pascale Déry et Réjean Léveillé. Les deux ont mordu la poussière, mais les Conservateurs avaient fait leurs devoirs. Ils avaient pigé dans la station la plus populaire. Ils ne pouvaient faire plus, ils ne connaissent rien de nos sensibilités ou nos valeurs.

Le PQ , encore plus depuis l'effacement du Bloc, aimerait être le miroir des valeurs et des sensibilités de la majorité des Québécois. Tous les partis souhaiteraient l'être. Mais il existe une base dans la parti, une frange moins francophile, qu'anti-anglo. Moins inclusive que tournée sur elle-même au point de s'étouffer avec sa propre ceinture fléchée. Qui voudrait un pays, mais qui ne sait que dire "Yes, no" "thank you" et "Tigidou" pour frayer avec le monde entier, une fois le pays scellé.

Un parti aussi piégé par lui-même, par les gens qui compose ce même parti, que se trouve à l'être le parti Républicain aux États-Unis.

Oh non, les valeurs, les idées et les principes ne sont pas les mêmes que les conservateurs républicains. Mais les deux partis sont aux prises, à l'interne, avec des sous-divisions extrême qui mettent l'accent davantage sur le mot division que sur le mot ouverture.

Dans les deux cas, on trempe dans le populisme grave. Denis Lévesque pourrait être candidat Péquiste aux prochaines élections que je ne serais pas surpris.

Il y a ce corridor commun où longeaient les murs les têtes brûlées et les radicalistes, mais maintenant, ceux-ci marchent au milieu de ce corridor.

Et parfois même guident carrément la marche dans ce corridor.

Cette maison du pouvoir est inintéressante. Il s'y trouve un parfum d'un certain intégrisme. Dans les deux partis, on flaire une peur de l'autre. Le contraire de l'ouverture.

J'espère faire des liens trop tordus pour avoir un quelconque sens.

Mes Péquistes me font peur sous PKP.
Tout comme les Républicains sont très épeurants à imaginer sous une présidence Trump.

Car croyez-vous vraiment que le pays de l'oncle Sam se votera une femme comme Président?

Je le souhaite, mais n'y croit pas.






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