mardi 1 décembre 2015

Vendredi de Cons

Dans la comédie Le Dîner de Cons, il y a cette scène merveilleuse:

François Pignon, un homme plutôt bête, a la fâcheuse manie de se mettre, lui-même et les autres, facilement les pieds dans les plats. Pignon met Brochant, (celui qui le reçoit) vite dans l'embarras en deux trois coups de téléphone. Brochant aimerait savoir comment joindre celle qui viendrait de le quitter. Il demande à Pignon d'appeler un ancien amour de sa copine pour savoir comment la joindre. Pour ce faire, il demande à Pignon de se faire passer pour un réalisateur belge d'une compagnie de cinéma fictive et de faire semblant d'être intéressé par l'acquisition des droits sur un livre que cet ami a déjà écrit dans le passé avec la copine de Brochant. L'opération a pour but de faire parler cet ami et de lui demander comment joindre mademoiselle le même soir.

Toutefois Pignon prend tellement son rôle au sérieux qu'il en oublie sa mission originale et négocie une entente verbale pour vrai et raccroche, extrêmement fier d'avoir conclu une affaire...



Mon fils avait besoin de gants pour le gym. J'ai été lui chercher, mais avait oublié que c'était le vendredi de cons.

Là où j'ai été, il y avait trois douzaines de dindons qui s'entassaient pour se lancer dans l'abattoir. Ils luttaient tous pour le même type de télévision "en rabais".

Croisant un homme qui portait les couleurs du Canadien de Montréal et qui avait entre ses bras une télévision de 98 pouces, je lui ai dit:
"Monsieur les Canadiens ne seront plus aussi bons, maintenant..."
"Pourquoi?... l'absence de Carey Price?..." m'a-t-il relancé.
"Non mais si vous faites jouer les Canadiens sur une patinoire grande comme ça, ils se fatigueront beaucoup plus vite, vous savez..."

Il a réfléchi, puis a redéposé la télé dans les bras d'un autre.

Une femme frappait à coup de casseroles en rabais sur la tête d'une autre pour l'obtention de ce qui semblait être un malaxeur.

J'étais au zoo, rayon singes.

Je cherchais ses gants et me maudissait de ne pas être allé dans un magasin spécialisé pour les acheter.

C'est là que j'ai croisé Massimo Bilette, un gai non sorti du placard que je connais qui ne sait pas qu'on sait tous. Dans son couple, c'est lui le viril. Il a la moto, les vêtements cuirettes et aime tout de Justin Timberlake pour s'en confesser, ce qui marque le sceau de son homosexualité.

Il avait une partie du visage en sang. je lui ai demandé comment allait-il? Travaillait-il encore pour Cosinus? Oui, il travaillait encore pour Cosinus et s'en portait très bien. Je lui ai demandé ce qui était arrivé à son visage, le sang était tout frais et une larme de sang lui descendait du front au menton, il en avait même près de l'oreille.

"Écoute ben, Jones, j'étais venu pour la télé 122 pouces en rabais, mais y en avait p'us, ça m'a mis prime en partant. Ils en avaient genre, 15 pis 'sont toutes parties en 15 minutes..."

"Mais tu sais que tu es obligé de prendre la garantie prolongée avec le rabais, ce qui l'annule en soi..."

Il n'a rien entendu, il était "prime". Il a continué.

"...Faque j'étais tellement fâché que je me suis dit qu'i' mangent d'la marde! y a p'us de 122 pouces? j'vas prendre la 136 pouces! Rabais pas rabais tabarnak! Ben, elle aussi était en rabais et il en restait 3! Le temps que je la spotte, un troupeau s'est lancé dessus en avalant 2. J'ai eu le temps de mettre un bras sur la troisième, mais le problème c'est que deux autres twits ont aussi mis le grappin dessus en même temps que moi et là, c'était au plus fort la poche."

"Mais.,, mais..ta tête Mo..."

"...J'y arrive, j'ai donné un giga coup de pied dans le ventre de l'un des deux hommes, (mes cours de fémido du CEGEP servent enfin) qui s'est écroulé au sol dans la douleur se tordant les poignées d'amour et j'ai mordu l'autre qui n'a plus cessé de gémir comme un mulet récemment fouetté."

Momo connait les fouets.

"...le sang te perle sur le visage de partout..."

"La femme de l'un des deux n'a pas aimé mon talent pour se débarrasser des mouches, alors elle s'est mise à me frapper avec sa sacoche. Une sacoche en béton probablement parce que j'ai assez mal à la tête. PEU IMPORTE! le temps qu'elle me pioche le ciboulot, son chum a repris des forces et a voulu se venger, mais je l'ai vu du coin de l'oeil et avant même qu'il puisse faire quoi que soit, pendant qu'il chargeait vers moi comme un orignal, je lui ai balancé l'écran en plein visage. Ce qui l'a achevé et jeté au sol, inconscient, ce qui a suffisamment alarmé les gens pour qu'ils y portent une attention médicale ou inquiète et j'ai aussitôt pris la fuite!"

"...ta télé?"

"Oh! je ne la veux plus! elle est en miettes et inutilisable, mais fallait me voir me battre comme ça, un vrai Capitaine America! je suis recherché, je dois te laisser avant qu'ils ne me retrouvent!"

"Tu vas voir un docteur?"

"Non, je veux montrer mes blessures de guerriers à Sylvain Sylvie rendu à l'apart!" m'a-t-il crié en se sauvant au pas de course.

Et avant de se mettre K.O. tout seul en fonçant dans une colonne savamment placée à l'entrée du magasin.

J'irai magasiner les gants de mon fils dans une autre jungle, un autre tantôt.

Où les vendredis sont moins cons.
Et où n'existent pas pas les cyber-lundis, mardi-lingerie, mercredi-épicerie, jeudi-essenceéconomie...

Aucun commentaire: