mercredi 16 mars 2016

Le Conflit Kurde en Turquie (et au Kurdistan)

La République Turque a été créée en 1923.

La région du Kurdistan Turc est dans le Sud-Est de la Turquie et est principalement peuplée de Kurdes, de Turcs et d'Arabes. Les Turcs ne parlent jamais du Kurdistan et en refuse la dénomination. Ils parlent plutôt de l'Anatolie du Sud-Est.

Les Kurdes représentent une minorité de 20% en Anatolie du Sud-Est/Kurdistan. On y interdit la langue kurde et les répressions sont permanentes de la part de la Turquie à leur égard.

À la fin de la Première Guerre Mondiale, puis lors de la chute de l'Empire ottoman qui est aussi l'année de création de la Turquie, on commence déjà à penser à une indépendance absolue de la Turquie.

Ce ne sera qu'en 1978 qu'un parti politique, Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), est fondé par Abdullah Öcalan. Celui-ci est nationaliste séparatiste kurde et marxiste-léniniste.

Le système de vote proportionnel (qui ne fonctionne nulle part, pas plus ici) fait en sorte que la Turquie est extraordinairement fractionnée dans ses choix de leaders politiques. Ce seront 11 gouvernements différents qui seront au pouvoir en seulement 10 ans dans les années 70 !

Un premier coup d'État a lieu en 1960, puis un second en 1971. Au début des années 80, des groupes clandestins de gauche et de droite, nés des coup d'État ratés précédents, ré-émergent et commettent des meurtres, multiplient les actes de violences, les assauts armés, le pillage et le sabotage.

L'armée, aussi fragmentée que la paysage politique turc, n'arrive pas à contrôler quoi que ce soit. Le gouvernement n'a plus de pertinence économique, sociale et est dépassé par le terrorisme en pleine ascension.  Le 27 janvier 1980. les militaires avisent le gouvernement que l'éclosion du peuple kurde approche.

Le 12 septembre suivant, l'armée, paniquée devant l'inaction du gouvernement, prend le contrôle du pouvoir et dissout le gouvernement. Les partis politiques sont maintenant interdits.

Pendant 3 ans, 650 000 personnes seront mises en garde à vue. 250 000 seront inculpées. Il y aura 1500 condamnations à mort, 50 seront réellement exécutées. Plus d'un million, cinq cent mille personnes seront maintenant fichées. Plus de 30 000 Turcs s'exilent. 139 tonnes de journaux sont détruits et la censure s'applique. Plus de 4000 enseignants, une cinquantaine de juges et près de 9500 fonctionnaires sont mis à la retraite forcée.

Derrière ce contrôle militaire se cache aussi l'envie de resserrer profondément la société et l'État dans le but de créer un peuple plus hiérarchisé et discipliné.

Toutefois, en 1984, une insurrection du  PKK s'installe et durera jusqu'à nos jours. Le PKK ne veut rien de moins que la séparation et la reconnaissance du Kurdistan. À tout prix. Morale en sus au besoin.

Dans les années 90, la Turquie se voit obligée de reconnaître l'identité kurde. La Turquie investit dans la région et leur permet de s'organiser politiquement.

En Février 1999, Abdullah Öcalan est capturé au Kenya par des hommes bravement masqués et sera condamné à la prison à vie pour multiples crimes contre l'humanité. La Turquie, autant que les rebelles, estimés à quelques 5000 en 2004, sont tous deux coupables de multiples crimes contre les droits de l'homme.

En 2013, Öcalan, de sa cellule, appelle à un cessez-le-feu qui ne viendra jamais.

En août dernier, une combattante kurde, Kevser Elturk, est torturée, puis assassinée, avant d'être exhibée nue en public.

En Turquie, les partis du travail populaire, de la démocratie, de la démocratie du peuple, du Mouvement de la Société Démocratique, de la Société Démocratique, de la Paix et la Démocratie, de la Démocratie des Régions et de la Démocratie des Peuples,  appuient tous à un moment ou à un autre les Kurdes.

On accuse la Turquie de laisser travailler des membres de l'État Islamique sur le territoire dans le but d'éradiquer les Kurdes un par un.

Un couple kurde se fait exploser à Ankara dimanche dernier faisant 37 morts dont 71 blessés et 15 qui sont encore dans un état grave.

On a indiqué qu'il s'agissait d'un homme et d'une femme qui avaient rejoint les rangs du PKK il y a quelques années.

On a procédé à l'arrestation de 4 suspects lundi.

Les Turcs et les Kurdes sont encore chiens de faïence.  








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