lundi 25 avril 2016

Touchés Intouchables

Tout le monde savait depuis toujours en ce qui concerne le maire Vaillancourt.

Un jour, on a tout simplement décidé qu'il fallait tracer une ligne et dire "ça suffit".

Appelons ça un lent examen de conscience sociétaire.

Un jour le Canada devra faire cela face aux femmes autochtones disparues.

Alain Deneault a écrit un brillant livre sur les paradis fiscaux appelé très justement Une escroquerie légalisée.

À la lecture de cet abc de la crosse, Deneault nous explique que les recours aux paradis fiscaux par les grandes entreprises  et les particuliers fortunés, explique en partie les politiques d'austérité actuelles au Québec (ou ailleurs).

"C'est légal!" disent les fautifs.

Ce l'était devrait-on plutôt dire. Grâce un lent examen de conscience sociétaire, on a choisit de tracer une ligne et d'enfin attaquer le problème de face.

Le cabinet d'avocats Panaméen Mossack Fonseca est sous enquête depuis quelques semaines, d'abord pour le scandale brésilien Petrobas dont je vous ai parlé déjà un peu, mais aussi,  au coeur de ce que l'on appelle les Panama Papers.

Les compagnies comme Mossack Fonseca se spécialisent dans le blanchiment d'argent outre-mer pour le compte de riches clients étrangers. Vous voulez cachez de l'argent de la femme que vous aller bientôt divorcer? vous voules évitez la fiscalité dans vos pays respectifs? Mieux! vous voulez éviter la prison pour des crimes, profitez des lois vagues du Panama, Mossack Fonseca vous protégera des ses bons avocats. Spécialistes de l'entourloupette.  Les structures légales d'endroit comme le Panama (les Bahamas, la Suisse, le Luxembourg, name it, y en a partout! même ici). obscurcissent l'identité, voire la rende floue, de celui ou celle qui y stationne son argent. Ces endroits sont les royaumes des compagnies bidons.

Des avocats au coeur de ce type de transactions, ça a toujours donné l'impression que tout ça était légal. Et grâce à des gens allumés comme Alain Deneault, on comprend qu'il s'agit d'une tronquerie mentale dans lequel on se complaît depuis toujours. Et qui n'est légale que si on se ment un peu à nous-mêmes.
Un peu comme quand on se convint qu'on a engagé un ami pour un contrat x, mais qu'on dit à tout le monde qu'on l'a choisi pour son talent à réaliser ce contrat x.

Une sorte de pensée magique.

Ce sont pas moins de 11 millions de documents confidentiels qui ont été coulés des bureaux de Mossack. Ce ne sont pas tout le monde qui triche, et voilà pourquoi, il y a enquête. Mais dans la liste des gens plus-que-douteux, on y trouve le président ukrainien Petro Poroshenko et le plus-que-véreux Vladimir Poutine. Le Premier Ministre islandais Sigmundur Davio Gunnlaugsson reste à la tête de son parti, mais se démet de ses fonctions de Premier Ministre puisqu'il ne peut plus cacher que plusieurs "compagnies" qui ont de l'argent là-bas, sont au nom de membres de sa famille et de ses amis.

Dictateurs, terroristes et cartels de drogue risquent d'être mis en lumière au terme des recherches.

On prouvera alors que Mossack Fonseca était capable de ne voir que ce qu'il voulait voir (de l'argent, c'est tout. Et on sortira un autre secret de polichinelle, qui est presque devenu un pléonasme avec le temps: les avocats sont immoralistes.

Mais que l'on trouve des coupables ou non, l'enquête en soi est tout à fait en communion avec le peuple en général. C'est-à-dire que la déconnexion  fondamentale entre les élites mondiales et le reste du monde est totale.

On dit que 8% (7,6 trillions) de la richesse mondiale se cache dans des abris fiscaux.

Benjamin Franklyn disait que dans le vie, il n'y a que deux choses qui soient certaines dans la vie:
"La mort et les taxes".

Ça, le reste de la planète le savait.
Maintenant les évadeurs fiscaux le sauront aussi.

Appelons ça un lent examen de conscience sociétaire.

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