samedi 5 novembre 2016

Le Cas Kardashian qui Aurait Dû Faire Mieux

Kim Kardashian, vous connaissez? Tant mieux. Moi je ne connais pas beaucoup. Et du peu que je sais, je ne veux pas plus savoir. Elle semble incarner à mes yeux la régression de la femme à pratiquement tous les niveaux.

Elle n'est rien, sinon la fille d'un riche avocat qui a fait sa marque dans les années 90 en gagnant un procès perdu par une femme (justement) et qui aurait dû envoyer O.J.Simpson en prison pour toujours. Comme je vous dis, tout le nom Kardashian relie mon cerveau à l'échec féminin.
Le père décédé, on a jugé que la notoriété du nom suffisait pour en faire un sujet de télé-réalité, ça et le fait que maman Kardashian avait refait sa vie avec l'ancien athlète Bruce Jenner (devenue Caitlyn depuis), qu'elle et ses soeurs nageaient toute dans l'abondante richesse, qu'elles étaient sensiblement jolies, et qu'elles aimaient le montrer. Lourde, lourde, lourde superficialité au menu.

Il y avait matière pour en rire. Mais voilà. Les gens ont moins ri qu'admiré et envié.
Effet retors.
Et pervers dans tous les sens du mot.

Kim se montre nu ponctuellement un peu partout et la publicité à son sujet est son pain et son beurre.

Pas mon genre. Trop creux dans Superficiel City.

Melissa Molinaro vous connaissez? Née Melissa Ann Smith en Ontario, elle est chanteuse de petite envergure, actrice de petite envergure. amplement trempée dans Superfiel City elle aussi. Mais elle ressemble aussi à s'y méprendre à Kim Kardashian, dont l'image est connue partout dans le monde contrairement à elle.

La compagnie Old Navy a engagé Molinaro pour qu'elle incarne une jeune femme que l'on pourrait confondre avec K.K. pour une de ses publicités. L'équipe de Kim a choisi de poursuivre la compagnie pour "utilisation illégale" de son image. En aucun temps, Old Navy n'avait nié qu'il ne s'agissait pas de K.K., mais surtout, Kardashian est elle-même porte-parole (et propriétaire) de compagnies de linge et de souliers, ce qui pouvait entraîner une confusion certaine dans la perception de ses engagements auprès de ses commanditaires et de ses fans.

La cas semble simple, mais il est plus large que ce qu'à probablement compris Kim elle-même. Probablement concentrée, comme à l'habitude, sur sa propre personne, seulement.

L'utilisation de sosie peut être une business amusante pour le fan, mais qui peut devenir extrêmement pernicieuse pour la personnalité incarnée. Il y a des permissions à demander si on veut se lancer en public avec la suggestion d'être un autre.

La propriété intellectuelle peut se rendre jusqu'à l'image. Encore plus quand nous ne sommes que ça.
Dans le monde de la porno, genre réanimé par l'internet, on utilise des sosies de personnalités connues (Hayden Pannetière, Selena Gomez, Rihanna, probablement Kardashian) pour les soumettre à des actes sexuels des plus dégradants et qui n'ont rien de réel dans la vie des gens qu'ils tentent de copier.

Deux films français me viennent à l'esprit et ont traité de la chose avec humour et intelligence. (Deux atouts qui échappent à Kim KardashianGrosse Fatigue de (et avec) Michel Blanc où un sosie se tapent des apparitions dans des bars de danseuses et profite de sa ressemblance avec Blanc pour joindre fortune et fantasmes; et le film Le Bonheur est Dans Le Pré, avec Michel Serreault où un homme sans histoires en ville, mal marié et malheureux, découvre que son sosie est recherché en campagne dans une famille qui lui changerait favorablement la vie.

La sosie de Rihanna prétend qu'elle s'est fait donner plus de 20 000$ de linge quand on l'a pris pour celle qui lui ressemble mais qui a les yeux très bruns, là où la vraie a les yeux océan vert.

Kim a poursuivi pour 20 millions Old Navy pour fausse utilisation de son image.
Gérer son image, c'est pas mal aussi son travail à temps plein.

Il y avait là une cause qui aurait pu faire école, une cause que son défunt père n'aurait probablement pas voulu plaider avec beaucoup d'entrain (peut-être que oui, aussi). Il a eu la "chance" de mourir avant que ses filles ne deviennent publiques. Il n'a pas connu ses filles aussi vulgaires et creuses ou comme on les connait, nous. Elles étaient innocentes. Le sont restées en quelque sorte.  

À une époque où la notion du consentement est extrêmement sous la loupe, il y avait là une cause qui aurait dû faire du bruit. Beaucoup de bruit.

Pourtant Kim et son équipe ont choisi de régler à l'amiable. En secret. En coulisses.
Ça a été couvert. oui, mais il y a 4 ans.
Qui s'en rappelle? pas les pornographes. Qui placent sur le net toutes les sosies qu'ils réussissent à convaincre de se dénuder et de s'appliquer à mettre le sexe en scène en échange de beaux billets verts.
Kim avait la chance de faire un bruit qui fait du sens.
La chance de se rendre utile à quelque chose.

Ce fût discret.

Quelque chose qui en temps normal lui échappe aussi.

Dommage.


Aucun commentaire: