samedi 7 janvier 2017

Bêtisier 2016

Je suis un fan de l'émission de radio La Soirée est Encore Jeune.

Je suis capable de lui trouver bien des défauts, mais ce qui reste toujours réussi à mon avis, c'est la chronique d'Olivier Niquet reprenant de très réelles interventions récentes à la radio (souvent la poubelle de Québec) où le jugement fait affreusement défaut, ou encore quand les structures de phrases sont mortellement risibles, ou quand les raisonnements ou observations sont à hurler d'ahurissement. 

2016 a contenu sa part d'ahurissement. Je constatais encore cette année qu'Infoman, qui utilise de vraies images et de vraies interventions dans des montages brillants qui les montrent parfaitement tartes,  est nettement plus efficace que toutes les mauvais imitations de comédiens. 

Le vrai ridicule est toujours plus payant que celui qui est chorégraphié/scripté. 

N'est pas Chaplin ou Marx qui veut. 

Mais Niquet a l'esprit d'un Jean-René Dufort, capable d'autant d'auto-dérision et d'observations lucides et mordantes. 

Il a concocté un bêtisier pour la radio de Radio-Canada le 31 décembre dernier. Et ce fût si délicieux que je ne peux m'empêcher de vous en greffer ici de très bons moments. 

Tout ce qui suivra est: entre guillemets la citation et son/ses auteur(s) et en italique le commentaire de Niquet.

Bienvenue dans l'ère post-factuelle.

Donald Trump a des émules bien de chez nous, Jeff Fillion s'autocompare à Trump:
"...Un gars souvent en dehors de la pensée générale, soit présentée par les médias ou par le petits groupes qui dominent les idées de la société québécoises, pour faire une image, je suis un peu le Donald Trump de la radio..." -Jeff Fillion.

Il est là le problème, Jeff. Et si tu n'en voit pas, le problème est plus profond.,,,mot dont tu ignores le sens.

Ce même Fillion dira très sérieusement que le professeur de l'Université de Montréal, Michel Seymour, n'existait pas, après que celui-ci eût dit que Fillion était une ordure. "...c'est comme des acteurs à qui on donne des faux noms et des faux titres pour dire ce que l'on ose pas dire publiquement, tu t'en vas en ondes et tu dis ce que l'on veut que tu dises, parce que nous, on a pas les couilles de le dire..."-Jeff Fillion.

Desillusion world.

Richard Martineau explique la langue de bois des politiciens:
"Tout le monde on est tanné de ça, la cassette: ça va bien, quand ça va mal. Ils sont dans la marde jusqu'au cou, Il y a des mouches autour d'eux. Donc souvent les gens se tournent vers des populistes, des démagogues, des gens qui disent ce qu'ils pensent, qu'est-ce que vous pensez qu'ils en pensent? "- Richard Martineau.

Ils pensent que tu te tires dans le pied, Richard.

"Le doute, c'est la mère de tous les vices"
-Laurent Lessard

"Attention, c'est pas vrai qu'on peut casser des oeufs, sans faire d'omelettes..."
-Yolande James

"J'ai plusieurs arcs à mon violon..."
-Martine Ouellet

Nouvelle preuve qu'on nous prend pour des cruches, la comparaison inadéquate:
"...les Canadiens/Canadiennes le savent, quand la carte de crédit est pleine, c'est pas le temps de prendre une autre carte de crédit..." -Maxime Bernier
...pas la même chose du tout, si gérer sa carte de crédit à 19% de taux d'intérêt était notre manière de gérer l'économie, on serait en faillite depuis longtemps.


Mélanie et le vent (d'une oreille à l'autre):
"...Investir dans la culture, c'est un changement de paradigme (...) on croit au développement économique de nos investissements en culture (...) Tous nos investissements vont participer à développer un écosystème qui va favoriser les différents acteurs du milieu, y compris les diffuseurs publics. (...) On investit à créer de la création" -Mélanie Joly

"Les moyens vont être des moyens...quand on va prendre les meilleurs moyens"
-Martin Coiteux.

Fermons 2016 avec ces mots de Jean Cocteau:
"le drame de notre temps, c'est que la bêtise se soit mise à penser"

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