jeudi 13 avril 2017

C'est le Pénis qui Meurt en Dernier

(...je devrais dire le désir, mais ça ferait un titre moins accrocheur...)

Mercredi dernier, il y a exactement une semaine, j'ai été inspiré par une réaction de Marie-Louise Arsenault, animatrice que j'aime beaucoup, animant une émission radio que j'aime tout autant. En direct du Salon du Livre de Québec, elle interviewait son président d'honneur de cette année, l'auteur français, Grégoire Delacourt. Arsenault lui posait la question "Pourquoi avoir accepter que Marie-Chantale Perron, actrice Québécoise, s'approprie une version théâtrale de son livre La Liste de Mes Envies, simplement en lui demandant?" Delacourt lui répondait alors lentement, parce qu'elle l'avait fait avec de si beaux yeux. Ce qui a laissé Arsenault sur sa faim. Il avait été séduit par Perron et ça a semblé suffisant. Delacourt a clarifié sa réponse par la suite en disant qu'il avait surtout envie de faire confiance aux gens comme on avait eu confiance en lui à ses débuts, puis, il a encore laissé pointer une légère bandaison...

Il a vite dit, en citant un autre exemple en France, qu'il avait fait confiance à une femme et qu'il avait cru tomber dans les pommes (...) petit bout de phrase que personne n'a relevé mais qui montrait encore que Delacourt avait encore l'érotisme en tête. Arsenault a poursuivi en demandant qu'est-ce qui se trouvait chez le personnage principal de La Liste de Mes Envies qui soit si fameux pour que tout le monde ait envie de se l'approprier (car le livre a très très bien vendu) et Delacourt a dit "Il y a moi".
Il voulait faire rire, mais je sentais Arsenault aigrie par les deux premières pointes inutilement érotisées qui avaient peut-être déjà effleuré ses antennes. Il a concédé qu'il voulait blaguer, mais qu'au fond ce qu'il voulait définir c'était l'adage qui dit que "le bonheur c'est continuer à désirer ce qu'on possède". Ce avec quoi je ne suis pas complètement d'accord. C'est entre autre ce qui fait de certains riches, des animaux. Et de gens fidèles en amour, des tricheurs. Il termine son laïus en parlant de son livre ,dans un dernier refuge, lieu commun pas tout à fait juste, disant "Il trouve le chèque et...vous connaissez les hommes...".

J'avoue que je ne comprenais pas à quoi il faisait allusion et pour toute réponse, Marie-Louise a simplement rigolé. Elle commence alors une série de rires voulant masquer un possible malaise. Arsenault a enchaîné avec des questions sur le contenu d'un de ses livres qui a attiré à Delacourt toute sorte d'attention de la part de la justice. Dans un de ses livres, on y parle d'une jeune femme qui serait presque sosie de l'actrice Scarlet Johansson. Ceci est venu aux oreilles de l'actrice qui a choisi de poursuivre l'auteur pour atteinte à son image. Sans succès. En racontant la poursuite de Scarlet Johansson, Delacourt n'a pu s'empêcher de placer une autre allusion érotisante en disant "...je crois qu'il y aurait beaucoup de types qui auraient aimé se faire poursuivre par Scarlet Johanssson..." ce qui a fait encore rire Arsenault. Il a insisté "...je courais de moins en moins vite pour qu'elle me rattrape...". Silence. On ne riait plus. Delacourt a poursuivi plus sérieusement.
La poursuite a garanti le succès à Delacourt dont le livre sera adapté au cinéma. Delacourt a pris les devants en disant que dans le film, "...l'actrice ne serait plus obligée de lui ressembler, elle peut ressembler à plein d'autres gens, ce qui n'est pas grave puisqu'il en existe plein d'autres plus jeunes..."

C'est un long préambule pour vous parler de ce dont je veux vous parler, mais c'est cette réaction de frustration refoulée, inrefoulable qui m'est restée longuement en tête. Arsenault n'a pas laissé le temps à Delacourt de finir sa réponse qu'elle le coupait d'un ton insulté d'impatience. Elle ne riait plus, elle se plaignait de son être. Quelques secondes plus loin dans l'entrevue, elle s'est même sentie obligée de dire "on s'arrête là" deux fois. Comme si elle avait à la fois peur de ce que dirait Delacourt comme connerie ou encore de ce qu'elle aurait, elle-même, comme réaction.

En direct, en ondes.

Je n'arrivais pas à me décider si elle était extrêmement agacée ou inquiète de la direction des propos de Delacourt. Ou les deux.

Cet échange m'est resté longtemps en tête. J'étais à la fois derrière Arsenault, que je comprenais tout à fait de trouver Delacourt difficile à supporter par rapport aux femmes, mais je tentais aussi de comprendre complètement sa frustration.

C'était le pénis qui dépassait de tout ce qu'il disait depuis le début. Plus loin il parlera de son travail, plus jeune, de lifeguard sur les plages en disant rêveusement "...les femmes...". Sans verbe, ni complément. Comme un mot murmuré la main dans le pantalon...
Avait-il besoin de souligner le charme de la demande de Perron? il suggérait presque une couchette entre les deux. Vrai ou faux: inconfortable. Avait-il besoin de sursouligner que la demande d'une femme en France allait l'envoyer dans les pommes? pourquoi? elle vous l'a demandé nue? et quand il a parlé d'une actrice plus jeune, est alors surement monté à la tête d'Arsenault (ce qui nous parait toujours tous, assez ridicule par ici) tous ses films où l'acteur français est toujours absolument quelconque, et la fille toujours trop jeune et plus mannequin qu'actrice. Ce qui est constamment pensé par les producteurs afin de stimuler le pénis qui dort.

Je l'ai souvent dit, chez l'homme, le désir sexuel est assurément, en grande majorité, la dernière chose à mourir de sa construction mécanique.

Bon...je sais, techniquement, certains n'arriveront plus à avoir d'érections, mais ça ne tuera pas le désir.

Ce crétin d'humoriste canadien qui a parlé des jeunes femme de la première rangée qui étaient si jolies qu'elles en était habillée en crime attendant de se commettre en était une autre preuve. C'est le genre de choses qu'on aurait entendu tout bas dans un vestiaire sportif et qui n'en serait pas sorti. Mais voilà, la semaine dernière, il se pensait au vestiaire, cet abruti. Ça manquait de classe, de goût et confirmait que l'homme n'est parfois que pénis.

L'animateur télé Bill O'Reilly, un homme malade, portant tristement le nom de membres de ma famille, a été (est encore?) poursuivi par de nombreuses collaboratrices pour harcèlement sexuel et agressions verbales multiples. O'Reilly a payé 13 millions à ces femmes pour acheter leur silence.
(Il dit qu'il a payé pour épargner ses petits enfants)
La semaine dernière, alors que le parfum des accusations était dans l'air, il n'en a aucunement fait allusion toute la semaine. Alors qu'une juge(que l'on pourrait dire belle) intervenait dans son programme quotidien, faisant la promotion de sa propre émission future, la caméra nous as montré O'Reilly qui s'en est plaint et qui a ordonné que l'on place immédiatement l'image sur la femme beaucoup plus photogénique que moi.

En toute autre circonstances et venant de quelqu'un d'autre, qui ne travaillerait pas à FOX, ce commentaire aurait probablement passé. Mais sachant que des poursuites pour gestes et verbes déplacés envers les femmes étaient attachés à sa cheville, on entendait le boulet gratter le sol.

Où étais-ce le bout de son pénis qui frappait son support athlétique métallique?

Une superbe idée de film sera à l'affiche chez nous demain et se nomme C'est le Coeur Qui Meurt en Dernier.
Pas chez les hommes.
Avec un petit wach h.

Désolé.


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