lundi 22 mai 2017

Les Patriotes

Depuis la conquête des Anglais sur les Français en 1759, le gouvernement de la Province of Quebec est mené par un général nommé par Londres qui assume les pouvoirs absolus.

Contrairement à ce que Denis Coderre affirme dans un moment qu'il voudrait JFK, des gens sont nés sur le territoire Canadien d'Amérique du 17ème siècle., des gens que l'on pourrait plus tard simplement appeler des Québécois.

Mais les Anglais dominent. Chez les fonctionnaires, on retrouve 54 canadiens français, mais 126 Anglais en 1835. De plus, les Anglais reçoivent 58 000 Louis en salaire tandis que les Canadiens français n'en sont payés que 13 500. Un tendance qui aura la vie longue. Les juges anglais sont payés 28 000 Louis tandis que les Canadiens français, 20 000 Louis de moins.

Bien entendu, cette injustice ne fait aucun sens. Le parti canadien a comme chef Louis-Joseph Papineau en 1815. Le parti devient le parti patriote en 1826. Le but du Parti Patriote est de s'affranchir de Londres et des Anglais. Le Canada doit être mené par ses habitants, pas par la reine, outre-mer. Le rang des réformistes est composé principalement de paysans, mais aussi de sujets britanniques issus de professions libérales comme avocats, médecins, notaires ou journalistes. Lors des élections de 1832, la tension monte et l'intimidation est des mise lors des élections qui peuvent durer jusqu'à un mois. Si il y a un seul voteur par heure, on garde les bureaux ouverts. Le 21 mai, trois patriotes sont tués par l'armée amenée en renfort pour calmer les échafourées.
Les journalistes François Languedoc et Pierre Billette y trouvent brutalement la mort et le typographe du journal Le Minerve Casimir Chauvin y trouve aussi inutilement la mort. Personne des trois ne faisaient parti de l'émeute. Ça créé un effet de choc qui ne se dissipera pas de sitôt. 5000 personnes assisteront aux funérailles des 3 pauvres hommes, au mauvais endroit, au mauvais moment.

L'animosité entre les deux groupes ne fera que s'envenimer avec le temps. Encore de nos jours, la peur de l'anglais, de la part du francophone et vice-versa, est bien existante. Surtout chez les aînés.

On exige une meilleure représentation des francophones chez les décideurs. Ceci est promptement refusé. Les anglais font passer une loi anti-rassemblement public, loi transgressée par Wolfred Nelson et Louis-Joseph Papineau qui y tiennent un rassemblement majeur qui sera un élément précurseur de la rébellion à venir. On créé six comtés: Richelieu, Rouville, St-Hyacinthe. Chambly, Verchères et L'Acadie. De nombreux intellectuels anglais francophiles se joignent aux Patriotes, dont beaucoup d'irlandais, qui comprennent parfaitement l'oppression anglaise.

Le clergé se positionne principalement en faveur des Anglais. En tout cas, l'évêque de Montréal. Mais en privé, plusieurs curés supportent les patriotes. La Société des Fils de la Liberté est créée. François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier fait le lien entre les les Fils de la Liberté et le parti patriote. Le doric club se trouve à être l'antithèse des Fils de la Liberté. Comme le doric club a pigé dans les membres et anciens membres du British Rifle Club pour se bâtir, ils sont plus facile à armer. Quand les Fils de la Liberté et le Doric Club s'affrontent dans le marché de la Rue St-Jacques, le doric Club est mieux armé et les Fils de La Liberté deviennent un mouvement clandestin.

L'été 1837 sera chaud. Trois affrontements majeurs se produisent entre le doric club et les Fils de la Liberté: à St-Denis, St-Charles et St-Eustache. Les patriotes font belle figure contre le doric club à St-Denis, mais ne feront pas le poids contre les mieux préparés anglais à St-Charles, puis à St-Eustache. Des centaines d'arrestations seront faites et plusieurs patriotes fuient vers les États-Unis.

L'insurrection franco-canadienne restera manquée.

En 1838, les patriotes, entre 600 et 700 rebelles quittent le Vermont pour investir le Bas-Canada, mais sont refoulés aux frontières des États-Unis. Puis, une seconde fois, entre 800 et 900 cette fois, essaient de revenir vers Richelieu et St-Jean de Napierville, mais on s'est fait voler toutes les armes.

À Beauharnois, la rumeur veut qu'un cargo de soldats anglais menacent. Des patriotes s'emparent du bateau vapeur et de ses occupants qui ne sont que quelques uns, qu'ils font prisonniers et coulent le bateau. 1200 anglais viennent venger l'assaut et font à leur tour prisonniers les patriotes.

Pendant ce temps, à Lacolle, on veut voler la cargaison d'armes des volontaires loyalistes anglais. Les patriotes gagnent la première journée, mais perdent la seconde.

À Odeltown, les patriotes font reculer les loyalistes, mais des renforts britanniques viennent les sauver. Les patriotes retraitent vers Napierville.

Pendant tout le conflit les autochtones, Iroquois de Kahnawake et de Kanesatake, sont neutres. Ils collaborent parfois avec les britanniques, mais ne nuisent jamais aux patriotes, qu'ils aident à leur manière aussi. Ils sont habiles diplomates. La menace de se faire exproprier est réelle et les amérindiens collaborent avec tout ceux qui peuvent faire éloigner un besoin de se faire assimiler.

Le gouverneur Lord Durham est envoyé et a pour mission de réduire au maximum l'autonomie des canadiens français. Pour Durham, les canadiens français sont un peuple inférieur, sans histoire, ni littérature directement responsable des désordres sociaux récents. Pendaisons multiples, exil, torture, saisie de terre et de biens, tout ça est relaté avec beaucoup de soin dans le film de Pierre Falardeau racontant les 24 dernières heures de De Lorimier.

Depuis 2003, le jour de la reine a été remplacé par le jour des patriotes. Plus représentatif de notre société distincte. Cette année nous rappelle le 180ème anniversaire de la rébellion des patriotes.

Des francophones et des anglophones fort braves et courageux.
Qui auront été à l'origine de notre total affranchissement social des anglais.

Nous sommes en congé férié aujourd'hui en pensant à eux.

Merci la vie d'aujourd'hui, pour les patriotes d'hier.

On a tous des raisons de rester très fiers de ce que nous sommes.

Et avons été. Et serons un jour.


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