dimanche 21 janvier 2018

Paris Perdus

La Ligue Nationale de Hockey n'enverra aucun joueur aux Olympiques en Corée du Sud.

Et c'est tant mieux.

Jamais ils n'auraient dû le faire de toute manière. En 1984, je suivais mes premières Olympiques sérieuses. En été à Los Angeles et en hiver, à Sarajevo, en Yougoslavie. Mes dernières intéressées au hockey olympique.

Tout de cet hiver au hockey olympique n'existe plus.

Le pays d'abord qui est devenu la République de Bosnie-Hérzégovine. Les équipes ensuite. Équipes qui étaient alors composées de jeunes espoirs juniors, entre 17 et 21 ans, que l'on découvraient aux Olympiques et qu'on s'amusait à retrouver parmi les clubs de la LNH dans les années qui suivaient les Olympiques. C'était ce que les Championnats Mondiaux Juniors de nos jours sont: excitants, des jeunes plein de promesses comme dans tous les sports qu'on découvrait (ainsi que leurs athlètes) ailleurs aux Olympiques. Dès 1988, on introduisait des joueurs de la LNH dans le hockey olympique.

J'ai de très beaux souvenirs du hockey olympique de 1984. Le meilleur joueur du Canada était Pat Flatley. Le capitaine des États-Unis était Pat Lafontaine.  Dans le match entre le Canada et les États-Unis, le duel se passait entre les deux Pat. Mais les deux clubs ne seraient même pas de la ronde des médailles au final.
Les deux Pat atteindraient la finale de la Coupe Stanley l'année suivante au sein des Islanders dans la LNH (mais perdraient face aux Oilers de Mark & Wayne). Russ Courtnall serait un Leafs de Toronto. Jean-Jacques Daigneault et Doug Lidster seraient des Canucks, Kevin Dineen et Dave Tippett des Whalers, Dave Donnelly, un Bruins, Bruce Driver et Kirk Muller des Devils, Darren Eliot et Craig Redmond des Kings, Dave Gagner (père de Sam) et James Patrick (oncle de Nolan) des Rangers, Mario Gosselin, un Nordiques et Carey Wilson, un Flames.

À partir de 1988, comme je le disais plus haut, les joueurs de la LNH avaient le droit de participer aux olympiques. Étrangement je ne garde aucun bon souvenir de toute les éditions qui ont suivies. Mon intérêt y était nul. Il est ridicule et insensé de planter des millionnaires qui n'ont besoin d'aucune publicité, au milieu d'un village olympique peuplé de jeunes qui auront  souvent la seule publicité de leur vie, mais aussi qui se battront toute leur vie post-olympique, et très souvent aussi leur vie pré-olympique, à courir les sous et à demander l'aumône partout. Et à se magasiner une reconnaissance.

Insensé.

Le temps me donnerait encore plus raison quand, une année/édition que j'oublie, l'équipe des États-Unis qui comptaient entre autre bouffons Brett Hull, Jeremy Roenick, Chris Chelios et Ed Belfour, avait été éliminée de la ronde des médailles très tôt et, millionnaires égarés ayant du temps à perdre, avait tant fait la galère dans le village qu'ils avaient démolis des chambres d'hôtel. (Brett Hull avait finalement payer pour tous les dégâts avec son argent de poche).

En hiver, le hockey n'a pas besoin d'y planter des millionnaires. Tout comme au basket, en été, les États-Unis n'ont rien à prouver.

Il est d'autant plus ridicule de risquer une blessure pour une médaille qui ne veut rien dire et priver ensuite le club auquel il appartient du talent d'un joueur. De plus, la LNH prenait une pause idiote pour 50 quelques joueurs, brisant le rythme de la saison.

La LNH voulait maintenant que les Olympiques leur promettent une part des redevances des matchs présentés. Les Olympiques leur ont dit "mais pour qui vous prenez vous?, on ne fait cela pour personne. Et vous êtes déjà tellement riches!, up your asses trumpistes!"

La LNH a chanté tout l'été et s'est trouvée fort dépourvue quand les Olympiques sont restées de glace face à leur refus de coopérer. On ne peut plus y envoyer des Juniors qui ont leur championnats du monde juniors dans le temps des fêtes. Et des saisons bien en cours qu'ils ne sont pas assez bêtes de suspendre par ce tournoi olympique.

On enverra donc des pros de Ligue d'Europe et d'ici. Mais pas de la LNH.

La compagnie de cartes sportives Upper Deck et le magasin Canadian Tire ont fait le pari que la LNH finirait par envoyer des joueurs du circuit quand même. Et ont perdu ce pari.

Des cartes de "L'équipe Canada 2017-2018" sont vendues comme un mensonge pour les générations à venir. Aucun des joueurs sur les cartes vendues au Canadian Tire ne représentera un joueur du Canada qui sera aux Olympiques de 2018.  L'équipe se trouve ici.
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En Espagne, c'est Mariano Rajoy, président du gouvernement espagnol conservateur, qui a perdu son pari sur toute la ligne.

Quand Carlos Puidgemont a fait voter l'indépendance de la Catalogne, on a eu droit à des images de dictature de la part du gouvernement espagnol de Rajoy. De l'horreur anti-démocratique. De l'intimidation majeure. On a même jeté en prison plusieurs chefs des coalitions qui font des pro-Catalans, la majorité en chambre, en Espagne.

Carlos Puidgemont a été le plus ciblé pour des accusations criminelles de la part de Rajoy. Il a donc fui en Belgique. D'où Puidgemont pense être en mesure de gouverner. Ce qui est son pari à lui, pari très incertain si il en est un.

Si Puidgemont revient en Espagne, il est aussitôt arrêté et coffré. Un parfum des années de dictature de Franco flotte. Rajoy a donc fait le pari de limoger tout le gouvernement, d'en dissoudre le parlement et de refaire des élections pour faire entièrement peau neuve dans la classe politique.

Le résultat a finalement été pire qu'avant. On a cru à une sorte de nivellement qui aurait favorisé le respect de la constitution espagnole qui clame que la séparation d'une partie reste illégale. Mais non.

On est arrivé à une majorité pour deux partis bannis...dont les chefs croupissent en prison ou sont sur menacés d'y croupir.

L'impasse est presque aussi totale que l'impasse budgétaire aux États-Unis.
Trump accuse les démocrates. Cette accusation est un pari qu'on aurait gagné facilement. Ces  parfaits hallucinés les accusent même de meurtre...

Ça chie ailleurs dans le ventilateur des parieurs.

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