jeudi 18 janvier 2018

Rire Pour Fuir Le Délire

Depuis vendredi dernier, aux États-Unis, on est passé du dégoût à la franche comédie en ce qui concerne le clown en chef à la présidence.

Chaque animateur de talk show n'avait qu'à annoncer que Donald Trump avait passé un test de santé, sans rien rajouter de plus et déjà, les rires commençaient à gargouiller dans les foules. Personne ne doute qu'il n'est PAS en santé. Jouer au golf est le contraire du sport. Et au nombre de cheeseburgers qu'il ingurgite, personne ne doute de son obésité ou de son cholestérol. Mais personne ne doutait non plus qu'il en reviendrait (du test) en disant quelque chose comme "Je suis finalement le président le plus en santé de l'histoire du monde". C'est plutôt son médecin (le même qui avait été payé par évalué Barack Obama, le dernier vrai président à la Maison-Blanche) qui a lancé l'élément de comédie le premier en disant sans rire "..que le président peut espérer vivre une longue vie...". Ce qui est tout aussi loufoque que de dire avant une saison de hockey: "on peut croire qu'ils auront une bonne saison". Même valeur suspecte et batifole.

Ça n'en prenait pas plus pour Conan O'Brien qui a glissé en ondes "Maintenant que le docteur a promis que le président pouvait espérer vivre longtemps encore, il doit désormais traiter une dépression nerveuse chez Melania Trump."

Ça fait quand même du bien de rire aux États-Unis, au bout d'une semaine où on a vu Trump se débattre afin de faire oublier qu'il a traité les pays nègres de pays de merde. Ce que personne ne doute qu'il a fait. Trump a ensuite dit qu'il était l'homme le moins raciste qui soit. Tentant probablement de faire oublier toutes les traces de racisme que sa famille laisse derrière depuis des années, de son père à nos jours. Son papa a été condamné pour avoir discriminé contre les gens à la peau noire suivant le refus de leur louer ou de leur vendre des logements il y a 30 ans. Le racisme chez les Trump, c'est dans le sang. Il a beau faire croire autrement, c'est comme s'attendre à ce que Leni Riefenstahl qu'elle n'ai pas côtoyé quelques nazis et avoir bien rigolé avec eux.

Comme si ce n'était pas assez, le shithole cédait sa place au shithead, une "demoiselle de luxe", actrice de films sans-costume-sinon-celui-d'Ève, est venue affirmer que Donald l'avait payée, il y a 11 ans, 130 000$ afin de taire leur affaire on the side. Trrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrès possible. Il a nié mollement bien entendu. On a tous surveillé si on allait se rapprocher du président baisant une truie en direct afin de se tirer d'affaire, comme dans cet épisode terrorisant de Black Mirror. Ça pourrait se produire avec D.T.

Pour étouffer tout ça, Dong se faisait évaluer (ou pas) vendredi, prendrait le weekend pour tricoter ses menteries, et n'en parlerait que 4 jours plus tard. Mardi.

Jimmy Fallon allait mettre tout ça dans un sketch où Doingnal remerciait son docteur (un certain Ronny Jackson) en le payant grassement et en lui demandant de saluer ses frères Jermaine et Tito, comme si le docteur était aussi déplacé dans son rôle qu'un frère de Micheal Jackson l'aurait été avec un sarrau sur le dos.

On a testé pour le coeur. Pas de problèmes. On a testé sur les dents. Pas de problèmes. On a testé sur la démence. On a menti sur les résultats. Mais a-t-on testé sur le racisme? Trevor Noah a posé la question au Daily Show.  Stephen Colbert a incarné le docteur en y allant de résultats : "malgré l'évidence, il a bien un coeur. De plus, il ne semble pas avoir de problèmes cognitifs, il n'est donc qu'extrêmement stupide".

Quand Jimmy Kimmel a abordé le même sujet, on a tous compris que la Maison Blanche avait maintenant les vertus d'un reality show. Au mieux. La dépravation actuelle à Washington a atteint un niveau de grotesque très tangible. Un citoyen disant que les cheveux de Donald Trump ont maintenant pris le contrôle du cerveau du président fait parfois plus de sens qu'un tweet du président.

Ce dernier devait annoncer hier le récipiendaire (selon lui) de la "fake news story" de l'année. Je ne connais pas le résultat. Personne ne s'est beaucoup intéressé au résultat. On s'intéresse de moins en moins à ce qu'il raconte. On est forcé de le faire. Comme un reality show qu'on nous ferait avaler de force. On a tous eu une pensée pour la banque de fake news issue même de la bouche du président. J'avais fait mon choix. L'attentat (inexistant) en Suède était mon choix. Mais comme c'était Trump lui-même qui avait eu la peau de Pinocchio...Peu de chances qu'il en fasse son gagnant.

Gagnant...un mot qui ne lui colle plus du tout à la peau, d'ailleurs.

Les États-Unis ont besoin de rire. Le monde a besoin de rire.

Pas besoin du docteur pour nous parler du malade.

On le sent le divorce entre le peuple et l'élu.
On le voit aussi le divorce entre l'élu et la réalité.
Entre l'élu et le gouvernement et ses politiques.

Son règne est désoeuvrant mais tellement fascinant.
Désolé d'y revenir tout le temps.

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