mercredi 7 février 2018

Anesthésie Générale

J'ai été épaté quelques heures de ce qui se passait autour de Jean-François Lisée, lundi.

On a fait état de ses commentaires cons sur la moustache de Manon Massée et on a diffusé en ondes la mauvaise et fort inutile allusion à son dessous de nez lors de l'excellente émission radio La Soirée est (encore) Jeune. Mais à la radio, je n'avais pas compris que l'extrait coupable était tiré de cette émission. Pendant plusieurs heures, au volant de mon camion, j'ai cru que Lisée avait dit "moi, ma Véronique Hivon, elle n'a pas de moustache" devant une horde de journalistes à la sortie d'un caucus. Et j'était fort enthousiasmé de la vive, spontanée et franche réaction rébarbartive face à son commentaire. Un NON brutal. Des cris d'exaspération solidement senti. Du las découragement bruyant. Des gens qui huent.

Mais que voulait dire cette conne phrase de toute manière?

J'ai aimé les journalistes très fort pendant quelques heures.
Je les ai trouvé exactement comme Lisée ne l'était pas: parfaitement dans le ton.

Je ne sais pas si ça a passé en ondes ou si on a coupé au montage. Je sais que quand ça hue, les émissions de Radio-Can, prétendue en direct, sont parfois montée différemment. Je suis tout à fait en faveur des politiciens qui vont faire un peu les putes dans des émissions cools pour se faire du capital politique. Je comprends que ça fait partie de la game. Mais la pelure de banane est toujours prête à se glisser sous les pieds des "invités". Qui sont souvent poussés par leurs spins doctors dans ces émissions. Lisée s'est fameusement planté. Fameusement. Son commentaire a fait patate. Une vraie boulette.
Il a laissé un rictus à l'envers sur des visages qui plantent leurs rictus dans l'autre sens en écoutant cette émission de radio festive généralement.

Nous vivons une première année (à vie?) d'élections à date fixe. Ça oblige une non-officielle campagne depuis le début de l'hiver. Les Libéraux nous font croire qu'ils font des cadeaux, mais tout le monde voit bien que ce ne sont que le retour de la sainte austérité de cul qu'ils nous ont eux-même imposé. Et il me semble excessivement clair que les gens en ont plein le cul des rouges et que la seule chose qui soit certaine d'ici 8 mois, c'est qu'on se débarrasse de ces pourris. Et que la CAQ, à moins de glisser sur de graves pelures de bananes, aura sa chance, les Québécois sont comme ça, tu me tannes, je te tasse, on s'essaye avec un autre. Nous sommes tous clairement tannés des Libéraux et le PQ plafonne.

PKP? Pour vrai?
Caroline Mulroney? Vous me niaisez? 
Oprah Winfrey comme candidate démocrate?

CHRIST ! VOUS N'AVEZ PAS EU VOTRE LEÇON?

Donald Trump est la lie de la lie de tous les président. Il apprend un métier qui ne lui convient pas. Qui ne s'applique ni à son intelligence, ni à son tempérament.

Pierre Karl Péladeau peut être Silvio Berlusconi. PKP contrôle une large partie de l'info écrite et télé. Comme Berlusconi. PKP n'est pas politicien. Il est chef d'entreprises. Comme DT. Il n'est pas un citoyen ordinaire.

Caroline Mulroney est la fille de Brian. Ça devrait suffire à la renvoyer ailleurs qu'en politique. Mais non, tout comme Justin Trudeau l'a fait avant elle, elle avait une vie de professionnelle avant de plonger en politique. Elle a fait ses études, est devenue avocate, a travaillé à Toronto et New York, a fondé un mouvement de charité pour les femmes. Elle a travaillé avec honnêteté dans d'autres domaines. Puis, par acclamation (sans adversaire), en septembre dernier, elle est devenue représentante du Parti Conservateur Canadien de la circonscription de York-Simcoe, en Ontario. Quand Patrick Brown est tombé sous des accusations de comportements inappropriés envers les femmes, Caroline a senti l'appel des feux de la rampe. Elle veut son titre de cheffe du parti Conservateur en Ontario.

C'est comme si les gens perdaient soudainement tous le sens de la raison et se disaient: Elle est la fille de Brian ? Mais alors ça suffit!

Vous pensez comme ça?
Vous aimez donc Justin Trudeau. Le prof d'art dramatique devenu coqueluche de baudruche. Vide.
Dommage pour vous. A-t-on peur de la substance?

Oprah Winfrey comme candidate démocrate? Kill me first !
Elle est aussi ignorante du métier que Donald Trump l'était (et est encore). Quel cirque voulez vous pour le monde de demain?

Bientôt Véronique Cloutier comme PM au Québec?

Mort au star system en politique!

Donnez nous, donnez nous de la compétence!
(sur l'air d'Oxygène de Diane Dufresne)

J'ai pardonné au manque de jugement de Lisée.

Je le pardonnerais à Couillard ou Legault aussi.

Ce sont des politiciens qui ont droit à l'erreur.

Mais je pardonne moins au manque de jugement d'un peuple entier.
Cette suspension temporaire du jugement ressemble à une anesthésie collective.
Cette envie de la personnalité en marge de la politique.

Je sais, je sais, il faut bien qu'ils les pêchent quelque part ces candidats.
Pourquoi pas dans la compétence?

Vous avez entendu parlé de la carrière d'entraîneur de Mario Tremblay? n'avait jamais entraîné, pas même une équipe atome. Est devenu entraîneur des Canadiens du jour au lendemain.
Ça a fait quitter Patrick Roy. Qui est allé gagner la Coupe avec les Nordiques du Colorado. Deux fois.

Je ne comprend pas la game qu'on joue en politique de nos jours.
Ça sent l'ancienne émission creuse de Véronique Cloutier, La Fureur.
On chante pour mieux ne pas se parler.

Dansons maintenant.
Nous ne danseront jamais tous la même danse, mais dansons.
Tous sens aiguisés.

Sans accorder d'importance aux corps.
Simplement à l'intelligence des regards.

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