vendredi 9 mars 2018

Le Déni

Le déni est un mensonge qu'on se conte à soi-même. Consciemment ou non.

L'acte de déni refuse de prendre en charge certaines perceptions : un fragment, éventuellement important, de la réalité, se voit totalement ignoré; la personne qui dénie se comporte comme si cette réalité n'existait simplement pas, alors qu'elle la perçoit.

Le Bloc Québécois a eu de très bonnes années comme chien de garde du Québec (et du Canada) depuis 1991. Mais présentement, c'est un parti politique qui se ridiculise d'aplomb. On écrit, au Bloc, qu'en faisant élire 10 députés (pas 54, 10!) aux dernières élections, on marquait l'histoire...Voilà une autre forme de déni.

On est passé de 54 (en 1993 et en 2004), à 51 (en 2006) à 49 (en 2008) à...4 en 2011. Le Québec aime les victimes et Jack Layton, condamné à mourir devenait alors le préféré des Québécois.

Puis quand l'olibrius Trudeau  est élu, le Bloc reprend à peine du gallon avec 10 députés. Du simple déplacement de votes. Des Anti-Harper, Anti-Trudeau, des pas convaincus du NPD. Moi. Parce qu'il faut bien voter pour quelqu'un.

Depuis, Martine Ouellet a été choisie pour en être la cheffe. Un choix malheureux dès le départ. Comment garder son poste au PQ (où elle est députée) et celui au fédéral (où elle est acclamée sans opposition comme nouvelle cheffe) ?

Elle y arrive. Mais affreusement gauchement. Voilà deux jobs qu'on ne doit pas faire en demie-teintes. Et Martine a de l'attitude. Je ne la connais pas personnellement, mais je sens une femme peu flexible face aux compromis. Ce que 7 députés sur 10 ont plus ou moins confirmé la semaine dernière quand ils ont choisi de quitter le navire tant qu'elle en sera la capitaine. On comprend aussi que Mario Beaulieu comme souffleur, c'est pas plus charmant, non plus.

Reste donc que 3 députés élus en chambre représentant le...(je ne peux pas dire parti parce qu'ils en ont perdu le statut avec leur trop peu de députés) c'est pas solide.

Je l'ai entendue se défendre à la radio et j'ai été frappé par le déni qui l'envahissait. Quand l'animateur lui a parlé de 7 sur 10 qui quittent...Elle a coupé la question de manière intransigeante en "corrigeant" qu'ils étaient plutôt 12. Ce qui est faux. L'animateur n'a pas mordu et a continué de lui parler de 7 sur 10 jusqu'en fin d'entrevue, sans jamais chercher à lui faire expliquer qui était les deux députés fantômes rajoutés à l'alignement. J'aurais aimé qu'il la relance. Qu'elle explique cet instant d'égarement. Cette ouverture à la contre-vérité.
Jamais elle n'a semblé se reconnaître de tort et l'entrevue semblait donner de bons arguments aux démissionnaires.

Hier, afin de colmater les trous du navire qui coule, elle a montré un drapeau blanc. On devance le conseil général d'un mois pour qu'il se tienne au plus christ à la mi-avril. On proposera un réferendum (qu'est-ce qu'on se tire dans le pied avec ça...) pour ses membres, sur la mission du Bloc, à Ottawa. Il est là le noeud du problème. Martine et quelques coqs veulent parler de la souveraineté. Les 7 autres de défendre les intérêts du Québec, au Canada. Ce que le Bloc fait depuis 1991. Martine dit que l'un et l'autre sont la même chose. On ne parle pas la même langue. On claque la porte. C'est du mauvais Feydaux où personne ne rit. Mais le ridicule y est marqué.

Et Martine nie. Nie que son leadership y soit pour quelque chose. Elle refuse de se soumettre à un vote de confiance avant 2019. Confirmant que le Bloc sera probablement effacé de la carte d'ici l'automne. Elle refuse tant de voir qu'elle puisse être le problème que hier, alors qu'elle devait passer en ondes, à midi 10 à l'émission de radio de Michel C.Auger, 20 minutes avant son entrée en ondes, elle a choisi de ne plus se commettre.
La décision coïncidait avec le moment même où Martine Biron et Michel C. discutaient de la survie même du Bloc. Ça ressemblait à un affreux coup de tête. Rien pour la rendre plus sympathique encore.
Oh! pas que ce soit si important d'être sympathique, mais une telle impression d'impulsivité rappelle un fou de Twitter des États-Unis, dont je vous parlerai plus loin. (et demain)

À la radio, on annonçait et attendait le chien et on a finalement envoyé le chat. Une représentante du Bloc à la voix d'une enseignante de première année scolaire. Pour rendre soyeux ce qui ressemble tant à du papier sablé sur les joues.

Pas fameux.
On fera un référendum sur quoi? Un référendum oblige une question. Quelle sera-t-elle?
Ce ne sera pas "voulez vous encore de moi comme cheffe?"

La question sera si importante qu'elle déterminera de la vie ou de la mort du Bloc.

Pendant ce temps, aux États-Unis, l'imbécile en chef nous disait hier que le Canada sera exempté de la surtaxe sur l'acier et l'aluminium.

Bien entendu!

On ne l'aurait pas payée ta surtaxe, gros idiot! On t'aurais livré encore 90% de l'aluminium que ton pays obtient de nous, et on t'aurais gardé une longue tige d'acier à te rentrer dans l'anus.
(faut bien parler sa langue pour qu'il comprenne).

Et juste pour que tu comprennes, on va te la vendre plus cher.

Pour que tes réflexes d'intimidateur soit un ressac dans ta gueule la prochaine fois.

Le peuple des États-Unis, avec son président qui arme ses enseignants (quel pays malade!) ne peut plus nier que l'homme qui dirige leur pays est un déséquilibré.

Dont le chaos, perpétuellement semé de sa part, formera des dérives potentiellement très dangereuses pour son propre peuple.

Et de partout dans le monde.

Aucun commentaire: