jeudi 15 mars 2018

Stephen William Hawking (1942-2018)

La vie est parfois bien faite.

Stephen Hawking a triché la mort pendant plus de 50 ans. À 21 ans, âge tendre si il en est un, il vivait les premiers symptômes de la SLA. Une maladie dégénérative appellée aussi maladie de Lou Gehrig par ici. La Sclérose Latérale Amyotrophique est brutale. Elle vous fait mourir les sens petit à petit. C'est pour la recherche sur cette maladie qu'on s'est envoyé des barils d'eau sur la tête il y a quelques années. Ma petite soeur, Greenjelly, a perdu un beau-frère, réalisateur à Radio-Canada, de cette terrible maladie dévastatrice. En l'espace de quelques mois, il était passé d'homme normal à inerte, à décédé.
Hawking était condamné à un an ou deux, en 1964. Alors qu'il commençait ses études à Cambridge. Il a perdu tout contrôle neuromusculaire. Mais a gardé sa grande intelligence. Il était curieux. Et passionné des mathématiques. La physique le faisait jouer dans les mathématiques. Il avait étudié à Oxford deux ans avant. Diplômé, il y restera afin d'y étudier l'astronomie. Qu'il finira par questionner. La théorie l'intéressera toujours plus que l'observation. Cette vie qui hurlait de sortir de son propre corps, il l'aimait passionnément. Au point de continuellement la questionner.

Marié très amoureusement à Jane Wilde, il y trouvera l'inspiration pour surmonter bien des épreuves.

Il construira, avec Roger Penrose, la structure mathématique répondant à la question de la singularité comme origine de l'univers. En 1974, la maladie s'aggrave et il devient incapable de se mouvoir. Il ne peut ni sortir de son lit, ni manger par lui-même. Son élocution devient brouillonne et seuls quelques proches le comprennent vraiment. Suite à une pneumonie, en 1985, il subit un trachéotomie et perd complètement la voix. Il suggère à Jane de le "débrancher" et de le laisser mourir. Mais Jane refuse et Stephen prendra du mieux.
Walt Waltosz lui construit un clavier qui lira sur ordinateur, et diffusera avec une voix métallique, ce que Stephen indique sur le clavier en glissant les doigts. Ayant perdu le contrôle absolu de ses mains, en 2001, ce seront les contractions d'un muscle de la joue, détectés par un capteur infrarouge fixé à une branche de ses lunettes qui nous fera le comprendre. Il enseignera même à Cambridge jusqu'en 2009. Il est d'une grande intelligence, et d'une grande limpidité. À la plume aussi. Son livre A Brief History of Time, bien qu'aride pour les quotients intellectuels ordinaires, est un des plus grand succès de vulgarisation scientifique de tous les temps. Il est resté 237 semaines, à partir de 1988, dans les meilleurs vendeurs du Sunday Times.

Jane et Stephen ont eu trois enfants. Mais se sont séparés en 1990. Puis se sont divorcés en 1995. Hawkings marie alors son infirmière. Mais celle-ci le maltraite parfois. Il en divorce en 2006.

Il refusera de changer son vieil ordi pour un plus neuf sous prétexte qu'il ne se reconnaîtrait plus la voix. Ses amis non plus.

Chercheur distingué du Perimeter Institute for Theoretical Physics, il sera reconnu pour ses contributions et ses découvertes sur les trous noirs, la cosmologie et la gravité quantique.

Homme formidable dont l'intelligence n'était plus à prouver, parfait trait d'union entre Albert Einstein et les scientifiques du futur, il aimait beaucoup amuser et s'amuser aussi. Il a joué dans Les Simpsons, The Big Bang Theory, dans Star Trek, dans Futurama et beaucoup d'autres émissions où parfois on avait besoin de ses éclaircissements, parfois on avait besoin de simples clins d'oeil.

Un film sur lui et Jane a reçu beaucoup d'honneur en 2015, dont l'Oscar du meilleur acteur pour Eddie Redmayne.

La vie est bien faite parce qu'il nous as gardé Stephen pendant 76 ans. Alors qu'il n'était supposé en vivre que 23/24.

Stephen est parti danser avec les étoiles.

Le jour de Pi.
Et le jour même de l'anniversaire...
d'Albert Einstein.

Qu'est-ce qu'ils vont concocter là-haut ses deux génies...

Un brillant paradis.

Merci la vie pour Stephen Hawking.

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